Adèle Clément
Adèle Clément, née le à Saint-Gengoux-le-National (Saône-et-Loire) et morte en 1958 à Paris, est une violoncelliste française.
Naissance |
Saint-Gengoux-le-National, Saône-et-Loire |
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Décès |
Paris |
Activité principale | Violoncelliste |
Style | Classique |
Années d'activité | 1900-1940 |
Maîtres | Gustave Girod, Cros-Saint-Ange |
Distinctions honorifiques | Premier prix de violoncelle en 1902 |
Son souvenir est perpétué dans la commune de Puy-Saint-Martin dans la Drôme où il existe un parc Adèle Clément.
Biographie
Adèle Jeanne Alphonsine Clément nait le à Saint-Gengoux-le-National en Saône-et-Loire. Fille de Jean-Baptiste Clément, elle est issue d'une famille de constructeurs de chemins de fer. Elle apprit le violoncelle avec Gustave Girod de la Société des Concerts du Conservatoire, son premier maître. Elle fut ensuite l'élève de Jules Delsart et de Célestin Ernest Cros-Saint-Ange et se présenta avec succès au Conservatoire de Paris[1]. En 1901, elle remporta un second prix et obtint le premier prix de violoncelle à l'unanimité l'année suivante[2] - [3]. Lors de ce concours difficile, elle interpréta avec brio le finale du concerto de Saint-Saëns[3]. Selon Stephen Sensbach, elle fut l'une des femmes violoncellistes les plus appréciées de sa génération[1].
Elle fonda en 1900 un Quatuor qui officia chez elle avant de se produire devant le public. Dénommé Quatuor Laval-Clément, il était formé de Juliette Laval, Henriette Gaston, Paul Jacquet et d'Adèle Clément[4]. Elle connut une renommée grandissante au fil de ses prestations remarquées dans la presse de l'époque[3]. Grande voyageuse, elle fit notamment de nombreuses tournées en Angleterre, en Espagne et au Portugal[5]. Elle fit également des concerts en Algérie et au Maroc en 1923 et 1925[6] - [7] - [8].
Elle prit la route de l'Extrême-Orient en 1930-1931 pour se produire en concert en Chine et au Japon[9] - [10]. Quelques souvenirs de ses voyages sont visibles au Musée de Die[11].
Plusieurs instruments de musique de voyage portent son nom. Elle inventa notamment un violoncelle muet entièrement démontable ce qui lui valut d'être remarquée dans le magazine new-yorkais Popular Science Monthly en [12]. Un violon de voyage Adèle Clément fut breveté en 1924[13]. Son violoncelle muet reçut le brevet Adèle Clément n°97[14].
Elle mourut à Paris le . Avant de décéder, elle vendit (en 1955) en viager sa maison, la mairie actuelle de Puy-Saint-Martin. Dans cette commune de la Drôme, un parc est dédié à son nom ainsi qu'un local, nommé "Grenier d'Adèle", situé au-dessus de la salle des fêtes[15]. C'est dans ce grenier qu'elle fit régulièrement des représentations de concerts et de marionnettes laissant un souvenir marquant aux Puy-Saint-Martinois. Ses activités culturelles s'étendaient jusqu'au sein de l'église où elle offrait tous les un concert aux villageois[11].
Le , la commune de Puy-Saint-Martin inscrivit son nom dans le patrimoine local en inaugurant une balade pédestre de découverte du village intitulée "Sur les pas d'Adèle". Ce circuit comprend 14 points de visite signalés par autant de panneaux dévoilant l'histoire du village[11].
Notes
- (en) Stephen Sensbach, French cello sonatas, 1871-1939, Dublin, Lilliput Press, , p. 289
- Le Courrier musical & théâtral, 11 Annee, no. 13-24, Juillet-décembre 1908, p. 562
- Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical. Facture instrumentale, 1903, 2e édition, Paris, E. Risacher, (lire en ligne), p. 492
- « Musique », L'Aurore, no 3389, , p. 3 (lire en ligne)
- Alfred Delilia, « Spectacles & Concerts », Le Figaro, no 70, , p. 5 (lire en ligne)
- Lucienne Darrouy, « Concert Adèle Clément », L'Echo d'Alger, no 5191, A12, (lire en ligne)
- Lucienne Jean-Darrouy, « Concert Adèle Clément », L’Echo d’Alger, no 5659, A14, (lire en ligne)
- [signé : Reporter], « Le concert de dimanche », L’Oued-Sahel, no 228, A39, (lire en ligne)
- Pauline Pax, « Pauline Pax nous parle des matinées artistiques du Théâtre de l'Œuvre », Paris Soir, no A18, N61, ED6, , p. 2 (lire en ligne)
- « La valise d’Adèle – Petite contribution à l’histoire d’Adèle Clément, violoncelliste (1884-1958) », sur Mémoires d'Indochine, (consulté le )
- Brochure intitulée, "Sur les pas d'Adèle...", éditée par le Syndicat d'initiative de Puy-Saint-Martin en collaboration avec l'association Archives et Patrimoine.
- (en) « Silent Practice 's Cello is Collapsible », Popular Science Monthly, no Vol. 101, No. 5, , p. 62 (lire en ligne)
- « Mobilier objets d'art [vente aux enchères] », sur Baron Ribeyre et Associés, (consulté le )
- « Violoncelle muet », sur Appollium (consulté le )
- « Adèle Clément », sur Puy-Saint-Martin (consulté le )
Bibliographie
- Stephen Sensbach, French Cello Sonatas, 1871-1939, Dublin, Lilliput Press, 2001.
- Lyse Vézina, Le violoncelle. Ses origines, son histoire, ses interprètes, Montréal, Varia, 2006, 3e édition revue et augmentée.