Accueil🇫🇷Chercher

Action civilo-militaire

Les actions civilo-militaires - ACM - (en anglais CIMIC pour Civil Military Cooperation, terme d'usage aujourd'hui dans les armées françaises) consistent pour une force armée ou une coalition, au cours même d'un conflit, d'une crise, voire d'un exercice sur le terrain dans un pays en voie de développement, à favoriser son acceptation auprès des populations civiles en assurant la liaison avec les acteurs locaux et en contribuant à la reconstruction du pays afin de rétablir ou maintenir la paix. Les ACM font partie intégrante de la planification des opérations.

Les ACM désignent l'ensemble des actions non cinétiques réalisées au profit de l'environnement civil. Les ACM ont donc pour but, pour les militaires, de participer à la réalisation des objectifs civils du plan de paix dans tous les domaines, culturel, économique, social et sécuritaire (maintien de l'ordre et sécurité civile). Son rôle est particulièrement important dans la phase initiale quand les acteurs civils ne sont pas encore en mesure d'exercer normalement leurs fonctions. Puis, les forces armées passent progressivement le relais aux organismes civils au fur et à mesure de la sortie de crise.

Types d'activité civilo-militaire

  • Assurer la liaison avec les acteurs non militaires d'un théâtre d'opĂ©rations (OI/ONG, autoritĂ©s locales, chefs coutumiers et traditionnels, reprĂ©sentants communautaires...)
  • Apporter l'expertise et la connaissance du théâtre d'opĂ©ration oĂą la force est dĂ©ployĂ©e
  • Offrir des solutions alternatives Ă  l'emploi de la force ;
  • Concourir Ă  un climat de sĂ©curitĂ© autour des forces engagĂ©es (maintien de l'ordre) ;
  • CoopĂ©rer au rĂ©tablissement des fonctions vitales d'un pays sinistrĂ© :
    • Remise en Ă©tat des infrastructures et des services ;
    • Restauration des fonctions gouvernementales et administratives ; (administration militaire dans un premier temps et relais progressif Ă  des autoritĂ©s civiles) ;
    • Faciliter le retour aux activitĂ©s Ă©conomiques normales.
  • Participation aux opĂ©rations Ă  caractère humanitaire : secours direct aux populations en première urgence puis soutien du travail des organisations humanitaires.

L'acception française des Actions civilo-militaires (CIMIC)

La formalisation de la démarche française dans ce domaine fut amorcée par la directive élaborée en 1995 (Amiral Lanxade) au vu des premières expériences menées en Bosnie-Herzégovine ; puis par une seconde directive plus étoffée, datée du (Général Douin) qui fixe son cadre et sa dimension interministérielle. Sur cette base, elle a créé, en , le Groupement interarmées des actions civilo-militaires (GIACM) qui était constitué de 96 personnels permanents et de 350 réservistes. Depuis sa création, il est intervenu sur la plupart des théâtres d'opération des armées françaises (Afghanistan, Côte d’Ivoire, Kosovo, Tchad, Mali, Centrafrique, Liban...) et a apporté son appui et son expertise au cours de multiples catastrophes naturelles (Haïti, Indonésie, Japon...).

En 2012, selon la publication de la doctrine interarmées (DIA) 3.10.3, la CIMIC comporte 4 objectifs :

  • contribuer Ă  la cohĂ©rence des actions sur un théâtre en facilitant la coordination entre les diffĂ©rents acteurs civils et militaires et en Ă©tablissant des liaisons permanentes avec les autoritĂ©s civiles chargĂ©es de la crise,
  • renforcer l'action militaire en facilitant l'insertion de la Force dans un environnement civil complexe (protection de la Force) et en expertise civile aux autres fonctions opĂ©rationnelles,
  • accĂ©lĂ©rer la sortie de crise en fournissant un appui aux acteurs civils de la crise afin que ceux-ci puissent assurer au plus tĂ´t toutes leurs responsabilitĂ©s,
  • contribuer Ă  la promotion de l'influence française en garantissant la prise en compte lĂ©gitime de intĂ©rĂŞts français et en prĂ©parant l'action des acteurs civils français.

Il s'agit donc d'une fonction opérationnelle d'appui dont le champ d'action se situe à la fois dans un périmètre militaire et civil et qui ne se réduit pas à la seule réalisation de projets au profit des populations tels que construction de puits et rénovation d'écoles qui sont parmi les plus caractéristiques. Ainsi, en tant que fonction opérationnelle d’appui au COMANFOR et à sa mission, la CIMIC planifie et met en œuvre la coopération civilo-militaire. Ses principes d’emploi sont l’intégration, la coordination, l’anticipation et l’optimisation.

Aux niveaux opératif et tactique, les missions de la CIMIC recouvrent quatre domaines : la liaison, la connaissance de l’environnement humain des opérations, l’action au profit de la population et la reconstruction post-conflit :

  • La liaison est une mission essentielle. S’appuyant sur un rĂ©seau pĂ©renne, elle permet des interactions avec les acteurs appropriĂ©s de l’environnement de la force ;
  • La connaissance de l’environnement humain des opĂ©rations nĂ©cessite un travail d’évaluation et d’entretien d’une base de donnĂ©es. C’est une aide au commandement, permettant d’avoir une image prĂ©cise de l’environnement de la Force et des progrès Ă©ventuels afin de prendre les dĂ©cisions appropriĂ©es ;
  • L’action au profit de la population vise Ă  produire des effets sur des cibles identifiĂ©es (population, autoritĂ©s locales), en appui de l’opĂ©ration militaire. Elle rĂ©pond Ă  des besoins rĂ©els et identifiĂ©s, mais ne peut ĂŞtre rĂ©alisĂ©e que dans la limite des moyens disponibles de la Force, la prioritĂ© Ă©tant toujours donnĂ©e Ă  la Force ;
  • La reconstruction post-conflit se conçoit dès la phase de planification, en amont de la dĂ©cision d’une intervention. Si la CIMIC n’en est pas directement responsable, elle la conçoit et l’intègre tout au long de la phase d’intervention et de stabilisation, en liaison avec les acteurs civils concernĂ©s.

Ce que la CIMIC n'est pas:

  • une agence de renseignement: la CIMIC contribue au mĂŞme titre que les autres fonctions opĂ©rationnelles Ă  la chaine renseignement mais ne reçoit aucun ordre et n'oriente pas ses actions dans le but de recueillir du renseignement.
  • une "ONG militaire" Ă  caractère humanitaire: si les projets et actions mis en Ĺ“uvre sont en concordance avec le principe d'humanitĂ©, ils ne se substituent pas et ne concurrencent pas l'action des acteurs humanitaires.

Exemples

Des rescapés haïtiens reçoivent assistance dans un camp établi par l'armée brésilienne, aux lendemains du tremblement de terre en 2010.

Voir aussi

Notes et références

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.