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Accident de la vie courante

Les accidents de la vie courante (AcVC) désignent des événements violents atteignant des personnes à l'exception des agressions, suicides, accidents de la circulation et accidents du travail. Les accidents de la vie courante comprennent les accidents domestiques, les accidents survenus à l’extérieur (magasin, trottoir, etc.), les accidents scolaires, les accidents de sport, les accidents de vacances et de loisirs[1].

Mortalité et blessures

En France, les accidents de la vie courante causent chaque annĂ©e environ 20 000 morts. Dans 61 % des dĂ©cès, il s'agit d'accidents domestiques (soit 12 000 morts par an)[2]. En France, les accidents de la vie courante causent chaque annĂ©e environ 4,5 millions de personnes blessĂ©es[3]

Les différents types d'accidents domestiques

Les principales causes sont (le nombre de morts indiqué est pour la France en 2004) :

  • chutes (10 520 morts, dont 95 % sont des personnes de plus de 65 ans). Les chutes reprĂ©sentent trois quarts des accidents domestiques.
  • suffocation et asphyxie (3 543 morts). Première cause de mort chez les enfants de moins de 5 ans.
  • brĂ»lure (en 2010 : 15 004 victimes dont 358 morts)
  • intoxication (600 par mĂ©dicaments et 300 par monoxyde de carbone)
  • morsure

Risque de chutes

Le risque de chutes concerne spécifiquement :

  • les enfants de 0 Ă  6 ans : tomber de la chaise haute, du canapĂ©, de la table Ă  langer, dans les escaliers, d'une fenĂŞtre…
  • les personnes âgĂ©es ;
  • les personnes bricolant ou jardinant en hauteur.

Risque Ă©lectrique

L'électricité présente deux dangers :

Dans le cadre domestique, l'électrocution ou l'électrisation sont essentiellement dues à des pièces nues sous tension (PNST). Il peut s'agir d'un défaut de conception, c'est le cas par exemple des anciennes prises électriques —, d'un défaut de fabrication, d'une dégradation de l'appareil — un câble dénudé à la suite d'un pincement, de la coque d'un appareil cassée, d'un défaut d'isolation qui met l'enveloppe métallique extérieure en contact avec un fil — ou d'une mauvaise utilisation d'un appareil. Les mesures de prévention consistent essentiellement à :

  • utiliser un matĂ©riel aux normes en vigueur, en bon Ă©tat et conformĂ©ment Ă  sa notice d'utilisation ;
  • raccorder l'appareil Ă  une prise murale « de terre », sur un circuit muni d'un disjoncteur diffĂ©rentiel suffisamment sensible.

Un incendie d'origine électrique peut provenir de différentes sources :

  • le passage d'un courant trop Ă©levĂ© dans des câbles Ă©lectriques peut faire fondre la matière isolante de celui-ci et ainsi provoquer un incendie ;
  • lorsque deux câbles de circuits diffĂ©rents se touchent cela provoque un court circuit ainsi qu'un arc Ă©lectrique ce qui peut Ă©galement conduire Ă  un incendie ;
  • plus exactement les experts indiquent que la cause principale des incendies d'origine Ă©lectrique est due aux Ă©chauffements ponctuels accidentels par effet Joule notamment au niveau des connexions, car ces phĂ©nomènes restent indĂ©tectables.

Les mesures de prévention consistent essentiellement à :

  • s'assurer qu'un fil est dimensionnĂ© pour la quantitĂ© de courant qui va transiter,
    • dans le cas d'une installation Ă©lectrique fixe, le diamètre des fils dĂ©pend du calibre du circuit de protection (disjoncteur, fusible),
    • dans le cas d'un fil raccordĂ© Ă  une prise murale, ne pas empiler les rallonges (prolongateurs) et les multiprises, et pour Ă©viter cette situation, prĂ©voir suffisamment de prises murales dans chaque pièce ;
  • protĂ©ger le circuit contre les surtension par des disjoncteurs et fusibles de calibre adaptĂ© ;
  • soigner les jonctions Ă©lectriques, en particulier le serrage par vis (serre-fils de type domino, sucre Ă©lectrique), ou bien utiliser des raccords automatiques (bornier sans vis).

Risque d'incendie

En France, les feux d'habitation ont donnĂ© lieu en 2010 Ă  88 607 interventions de sapeurs-pompiers, impliquant 15 004 personnes, dont 358 dĂ©cĂ©dĂ©s, 742 blessĂ©s graves, 8 614 blessĂ©s lĂ©gers, et 5 291 impliquĂ©s[4].

Incendie d'origine électrique le dans l'Ambassade des États-Unis en Irak.

La plupart des accidents se déclarent le jour, mais la plupart des morts ont lieu la nuit. Un incendie domestique sur quatre est dû à une installation électrique défectueuse.

Au Canada en 1999, on a dĂ©nombrĂ© 55 169 incendies entraĂ®nant 388 dĂ©cès (1,2 pour 100 000 hab.) et 2 287 blessĂ©s, dont 22 150 incendies domestiques ayant entraĂ®nĂ© 284 dĂ©cès (0,9 pour 100 000 hab.).

Aux États-Unis en 2001, les morts par le feu ont reprĂ©sentĂ© 1,34 morts pour 100 000 habitants, dont 80 % Ă  domicile.

La prévention des incendies passe par la vérification de l'état du logement :

  • installation Ă©lectrique rĂ©cente ou remise aux normes,
  • installation gaz rĂ©cente ou remise aux normes,
  • fils des appareils Ă©lectriques en bon Ă©tat,
  • cheminĂ©e ramonĂ©e au moins une fois par an, voire deux, suivant les dispositions prĂ©vues localement par la prĂ©fecture.

Certains pays, comme le Royaume-Uni, le Canada, la France, la Finlande, les Pays Bas et les États-Unis, ont rendu obligatoire l'installation de détecteurs d'incendie chez les particuliers, ce qui a permis de réduire d'environ 50 % le nombre de décès.

Un extincteur Ă  poudre de type ABC peut permettre d'Ă©teindre un feu naissant.

Prévision : éteindre un feu de friteuse, un feu de gaz, extincteur, évacuation du domicile, alerte précoce aux sapeurs-pompiers.

Intoxications alimentaires

En France, on estime qu'il y a environ 250 000 Ă  750 000 intoxications alimentaires par an (soit 400 Ă  1 210 pour 100 000 habitants), dont environ 70 000 ont fait l'objet d'une consultation aux urgences (113 pour 100 000 hab.) et 15 000 personnes ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©es (24 pour 100 000 hab.). Elles causent environ 400 morts par an (0,65 pour 100 000 hab). Aux États-Unis, on dĂ©nombre environ 76 millions d'intoxications (soit plus de 26 000 pour 100 000 habitants !), et plus de 2 millions au Royaume-Uni (près de 3 400 pour 100 000 hab.).

La prévention contre les intoxications alimentaires relève essentiellement de l'action de l'État, en mettant en place un service de veille vétérinaire pour surveiller la chaîne agro-alimentaire depuis l'élevage et la culture jusqu'au conditionnement en magasin ou la préparation en restaurant, doté d'un pouvoir d'inspection et de répression ; également en mettant en place une obligation de traçabilité (identification des lots de produits alimentaire pour pouvoir les retirer en cas de découverte d'un problème).

De la part des professionnels, il convient d'adopter des mesures d'hygiène stricte ainsi qu'une surveillance des risques.

Pour les particuliers, il faut respecter les conditions de stockage des aliments (date de péremption, température du réfrigérateur, ne pas recongeler un aliment décongelé, jeter les conserves gonflées) et d'hygiène élémentaire (se laver les mains avant de préparer un repas et de manger, nettoyer les ustensiles de cuisine et la vaisselle, dégivrer et désinfecter le réfrigérateur régulièrement, mettre les déchets dans une poubelle qui sera vidée par les services municipaux).

Jeunes enfants

Les intoxications médicamenteuses constituent la première cause d'accident domestique pour les enfants de moins de quatre ans en France.

Ingestion et inhalation d'objet (normes pour les jouets, cacahuètes, bouchons de stylo percés).

DĂ©fenestration

Chaque année les défenestrations causent plus ou moins 250 victimes, en particulier chez les enfants de moins de 10 ans[5].

Autres

  • Ingestion et inhalation de produits toxiques ou mĂ©dicaments, brĂ»lures chimiques (identification des bouteilles, placard fermĂ© ou hors de portĂ©e des enfants).
  • Risque Ă©lectrique : cache-prise Ă©lectrique.
  • BrĂ»lures thermiques : queues des casseroles.
  • Noyades en piscines privĂ©es, surveillance sur la plage.

Notes et références

  1. BEH « Les accidents de la vie courante », no 19-20/2004 du ministère de la santé et de la Protection sociale Institut de veille sanitaire
  2. Données statistiques, Direction Générale de la Santé, mai 2000.
  3. « Les Français et les AcVC : près d'un foyer sur deux touché ! », sur Assurance Prévention, (consulté le ).
  4. Les Statistiques des services d'incendies et de secours - Édition 2011, pages 11 et 15, et la page de présentation du rapport, sur le site du ministère de l'Intérieur.
  5. Campagne nationale de prévention des défenestrations

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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