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Aben-Ragel

Ibn Abi-el-Ridjal (en arabe : بن أبي الرجال, Ibn Abi el-Rijal)[n 1], plus connu sous le nom latinisé d’Aben-Ragel[n 2], est un astrologue, philosophe et poète musulman andalou de langue arabe, né vers 965 à Cordoue et mort vers 1047 à Kairouan[1]. Jacques Collin de Plancy rapporte qu'« on dit que ses prédictions, quand il en faisait, se distinguaient par une certitude très-estimable », et sa réputation lui valut le titre honorifique de « Prince des Astrologues » (en latin : Summus Astrologus)[1].

Aben-Ragel
Ibn el-Ridjal
ابن الرجال
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation d'Aben-Ragel dans une édition de 1503 du De judiciis astrorum.

Biographie

Nom de naissance Ali ibn Abi-el-Ridjal
Alias
Prince des Astrologues
Naissance v. 965
Cordoue (Al-Andalus)
Décès v. 1047
Kairouan (Tunisie)
Pays de résidence Califat islamique
Profession
Autres activités
Ascendants
Abou-el-Ridjal ibn el-Haytham (père)
Famille
Chaybanites

Biographie

Aben-Ragel naît vers 965 à Cordoue, en al-Andalus. Fils d'Abou-el-Ridjal ibn el-Haytham, il descend des Chaybanides, une tribu de Haute Mésopotamie.

Selon le Taʾrikh al-hukamaʾ d'Ibn al Qifti, Abou-el-Hassan el-Maghribi (une autre dénomination en arabe d’Aben-Ragel) observe le solstice d’été et l’équinoxe d’automne en 988, durant ses études à Bagdad. À partir de 1016, Aben-Ragel est l'astrologue et le précepteur de l'émir ziride Al-Muizz ben Badis. Aben-Ragel exerce un important mécénat, le poète Ibn Rachik lui dédicace sa ʿUmda fi maḥasin.

S’il a pu être dit qu’Aben-Ragel meurt en 1034-1035, cela est contredit dans son De judiciis par la mention du décès d'Ahmed II el-Akhal (it), émir de Sicile, qui eut lieu en 1037. Aben-Ragel meurt vers 1047[1].

Activité littéraire

L’œuvre la plus connue d'Aben-Ragel en Europe est le Kitāb al-bāri' fi ahkām an-nujūm, écrit d'horoscopes en huit livres, dont il existe une vingtaine de manuscrits complets en arabe. D'une grande érudition, il se réfère à beaucoup d'auteurs pré-islamiques dont Zoroastre ou Antiochus d'Athènes (en).

En 1254, le roi de Castille Alphonse X charge une équipe d'érudits juifs, chrétiens et musulmans, sous la direction d'Alvaro de Oviedo[1] et de Judas ben Moshé, de le traduire en castillan (El libro conplido en los iudizios de las estrellas) ; il ne reste que les cinq premiers livres de la traduction. Le Kitab al-bāri en castillan est traduit trois fois en hébreu, une fois en vieux portugais, et deux fois en latin. La première version latine (De judiciis seu fatis stellarum) est imprimée à Venise en 1485 ; cette version va permettre au livre de connaître un essor important en Europe de la Renaissance, servant de base aux traductions en moyen français (La grande prognostication générale) et en moyen anglais (Complete Book on the Judgment of the Stars).

Œuvres

  • Kitāb al-bāri' fi ahkām an-nujūm.
  • Urdjuza fi ’l-ahkam.

Notes et références

Notes

  1. Son nom complet est Abou-el-Hassan Ali ibn Abi-el-Ridjal el-Shaybani el-Katib el-Maghribi el-Kaïraouani (en arabe : أبو الحسن علي ابن أبي الرجال الشيباني الكاتب المغربي القيرواني).
  2. Parmi les autres formes de son nom en latin, on trouve aussi Haly/Hali Albohazen, Albohazen Halius, Haly/Hali Abenragel, Haly Aben Ragel, Abenragelis, Albohazen Haly filius Abenragel, ou simplement Haly/Hali.

Références

  1. Benoît Patar, Dictionnaire des philosophes médiévaux, Fides, , 863 p., p. 479.

Bibliographie

  • Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, Paris, H. Plon, , 737 p. (lire en ligne), p. 3.
  • D. Pingree, « Ibn Abī l-Rid̲j̲āl », dans B. Lewis, V. L. Ménage, Ch. Pellat et J. Schacht (dir.), The Encyclopaedia of Islam, vol. III, p. 688.

Liens externes

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