Abdelmajid Charfi

Né dans une famille de l'ancienne notabilité d'origine andalouse, installée à Sfax depuis le XIV^e siècle et qui compte des oulémas, cadis, imams et muftis au XVIII^e siècle, il obtient un doctorat ès lettres de l'université de Tunis en 1982[2].

Professeur de civilisation et de pensée islamique, il est doyen de la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis entre 1983 et 1986[3]. Il occupe par ailleurs la fonction de chargé de mission au ministère de l'Enseignement supérieur entre 1988 et 1989[4].

Président de jurys nationaux de recrutement pour les différents niveaux de l'enseignement supérieur et membre du comité national d'évaluation (1993-1996) et du conseil de la Fondation arabe pour la pensée moderne[4], il est titulaire de la chaire Unesco de religions comparées entre 1999 et 2003[4] - [5].

Membre des comités de direction ou de rédaction de plusieurs revues, dont la Revue tunisienne de sciences sociales (CERES), Les Cahiers de Tunisie, IBLA, Islamochristiana, Études maghrébines, la Revue arabe des droits de l'homme et Prologues[3] - [6], il est également membre de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité[7], de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique[8], du Conseil économique et social entre 1993 et 1997 et du Conseil supérieur islamique tunisien[4] - [9].

Professeur invité, il intervient en tant que conférencier dans de nombreuses universités européennes telles que Paris-IV, Lyon-II, Rome (La Sapienza et Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie), Berlin, Leyde et Genève[6].

Directeur de la collection Ma'âlim al Hadâtha (Caractéristiques de la modernité) chez Sud Éditions et de la collection Al-islâm wâhidan wa muta'addidan (L'Islam un et pluriel) chez Dâr Taliaa, il préside l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts entre le 15 décembre 2015[10] et le 27 mars 2021[11] - [12].

Charfi dirige la rédaction de l'ouvrage Le Coran et ses lectures qui paraît en 2016[13]. Le livre, une édition critique qui remet le Coran dans une perspective historique, est interdit en Arabie saoudite[14]. En 2021, la troisième édition de la Foire nationale du livre tunisien rend hommage à l'ensemble de sa production académique[15].

Abdelmajid Charfi plaide pour la démocratisation des sociétés arabo-musulmanes et pour la laïcisation de la scène politique dans cette région du monde[16]. Il cherche dans ses livres et articles des solutions progressistes pour la réconciliation du musulman contemporain avec sa religion et la modernité[17]. L'alternative qui se dégage de ses travaux s'intègre dans le courant du libéralisme théologique[18]. Il défend dans ses écrits la possibilité de moderniser la pensée islamique si l'on adopte, à son égard, une conscience scientifique et critique[19].

Abdelmajid Charfi ne s'est pas contenté de théoriser et d'enseigner, il s'est investi dans le développement et le renforcement du dialogue islamo-chrétien[20] - [21].

• Deuxième classe de l'Ordre national du Mérite (Tunisie, 1993)[22] ;
• Commandeur de l'Ordre de la République tunisienne (2018)[23] - [24].

• Rachid Benzine, « Abdelmajid Charfi », dans Les nouveaux penseurs de l'Islam, Paris, Albin Michel, 2004 (ISBN 978-2-226-17858-9), p. 213-243.
• Raoudha Guemata (dir.), Hommage au professeur Abdelmajid Charfi, Tunis, Publications de la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, 2010.

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• « Abdelmajid Charfi, l'idéologue de la Colibe », sur al-mawarith.com, 13 août 2017 (consulté le 19 juillet 2019).