Abbaye de Vabres
L'abbaye de Vabres est une des plus importantes abbayes bénédictines du Rouergue (actuel département de l'Aveyron) qui a été fondée en 862 par Raymond Ier, comte de Toulouse.
Abbaye de Vabres | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique romain |
Type | Abbatiale |
Rattachement | Saint-Siège (dépendait directement du pape) |
DĂ©but de la construction | 865 |
GĂ©ographie | |
Pays | France |
RĂ©gion | Languedoc |
DĂ©partement | Aveyron |
Ville | Vabres-l'Abbaye |
Elle était située sur la rive gauche du Dourdou près de Saint-Affrique.
Histoire de l'abbaye
Fondation
La fondation de cette abbaye est consécutive aux incursions des Normands qui saccagent en 849 l'abbaye de Paunat en Périgord. Dix des moines conduits par leur abbé Adalgasius s'enfuient dans le Rouergue pour refonder une abbaye. En 862, le comte de Toulouse Raymond Ier leur donne ses terres de Vabres pour fonder une abbaye bénédictine sous la direction de l'abbé Adalgise. Son fils Héribert dit " le Bénédictin ", y prend l'habit de moine, et succédera comme abbé à Adalgasius. Le moine Georges deviendra par la suite évêque de Lodève.
C'est dans cette abbaye que le seigneur Géraud d'Aurillac est d'abord venu chercher des moines bénédictins en 885 pour fonder l'abbaye d'Aurillac[1].
On trouve peu après comme abbé, Frédélon (+932), fils d'Amblard Georges de Millau, vicomte (vicarius) de Millau et vassal d'Ermengaud, comte de Rouergue et de Sénégonde, petite fille de Frédélon comte de Toulouse (+852).
Construction de l'abbaye
L'abbaye passe sous la tutelle de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
L'apogée (Xe – XIIIe siècles)
- En 1062, l'abbaye de Vabres, un instant affiliée à l'ordre de Cluny, est confiée par saint Hugues au gouvernement de Durand de Bredon.
L'érection en siège épiscopal
Destruction par les calvinistes
Pendant les guerres de religion, en 1568, les bandes armées de Jacques de Crussol d'Uzès prennent Vabres d'assaut, pillent le monastère et la ville, rançonnent les habitants, brûlent toutes les archives, volent tous les trésors et les métaux précieux, puis détruisent la cathédrale, le Palais épiscopal, et la cité. L'année suivante, ce sera le tour de l'abbaye d'Aurillac.
Nouvelle destruction pendant la RĂ©volution
- En 1790, l'évêché de Vabres est supprimé, puis la cathédrale dévastée pour la seconde fois pendant la Révolution française par le Général Lamarque (1770-1832) qui a fait démonter les marbres de l'autel pour édifier un monument à la gloire de Marat.
Possessions
L'abbaye de Vabres était au XIIe siècle au sommet de son expansion et à la tête d'une très importante ligne de prieurés dont les dîmes à elles seules contribuaient largement à l'entretien d'une communauté nombreuse.
Ses possessions sont connues par une bulle du pape Pascal II datée de 1116.
Sources et références
Bibliographie
- Sylvie Causse-Touratier, Le temporel de l'abbaye de Vabres aux alentours de l'an Mil, 1989, 123 p.
- Étienne Fournial,
- Cartulaire de l'abbaye de Vabres au diocèse de Rodez, essai de reconstitution d'un document disparu, 1989, Rodez, Publications de l'Université de Saint-Étienne
- Note sur la chronologie de quelques chartes du cartulaire de Vabre, Revue du Rouergue, 11e ann., n° 44, 1957, p. 415-418.
- La chronique d'Agio ou le prologue du cartulaire de l'abbaye de Vabres, Revue du Rouergue, Rodez, volume n°39, 1985, tome 1, pp. 9-14[2].
- Jacques Dubourg, Les abbayes de Midi-Pyrénées, pp. 65-69, Éditions Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009 (ISBN 978-2-8138-0020-6)
Notes
- Oddon de Cluny, Vie de Saint GĂ©raud.
- Le cartulaire de Vabres a été détruit, mais quelques pièces ont survécu grâce à des copies du XVIIe siècle, dont un prologue sur la fondation de l'abbaye, à la suite des raids des Normands (que l'auteur, un certain Agio, appelle "Marcomans"). En définitive, il s'agit d'un faux du XIIe siècle qui a amalgamé des traditions incontrôlables et un faux diplôme de Charlemagne.