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Abbaye de Phước sơn

L'abbaye de Phước sơn, en vietnamien Đan Viện Thánh Mẫu Phước sơn, est l'abbaye-mère de la Congrégation cistercienne vietnamienne (vi), dite « de la Sainte-Famille ».

Abbaye de Phước sơn
image de l'abbaye
Article à illustrer

Nom local Đan Viện Thánh Mẫu Phước sơn
Diocèse Hô Chi Minh-Ville
Fondation 1918
Abbayes-filles Châu Sơn Nho Quan (vi) (1936-actuellement)
Châu Sơn Đơn Dương (vi) (1936-actuellement)
Tâm Phước Lý (1950-actuellement)
Châu Thuỷ (1971-actuellement)
Vĩnh Phước (1972-actuellement)
Thiên Phước (1975-actuellement)
Phước Vĩnh (1975-actuellement)
Phước Hải (1976-actuellement)
Fatima (1978-actuellement)
An Phước (1978-actuellement)
Phước Thiên (1988-actuellement)
Ava (2019-actuellement)
Congrégation Congrégation cistercienne vietnamienne (vi)
Période ou style

Coordonnées 10° 32′ 58″ nord, 107° 04′ 19″ est[1]
Pays Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
Province Bà Rịa-Vũng Tàu
Thị xã (vi)
Phường
Phú Mỹ
Phước Hòa (vi)
Site https://xitophuocson.net/
Géolocalisation sur la carte : Viêt Nam
(Voir situation sur carte : Viêt Nam)
Abbaye de Phước sơn

Elle est située à Phú Mỹ, dans la Province de Bà Rịa-Vũng Tàu, à proximité immédiate de la mer de Chine méridionale. Fondée en 1918, elle a prospéré malgré les persécutions du régime communiste.

Histoire

Fondation

En 1903, alors que le Viêt Nam est encore intégré à l'Indochine française, Henri François Joseph Denis, séminariste des Missions étrangères de Paris, est ordonné prêtre et envoyé en Cochinchine. Il prend le nom de Benoît, et le nom vietnamien de « Thuận », qui signifie « obéissance » ou « consentement » lui est également donné. Tout d'abord nommé prêtre paroissial, il a toutefois un désir de vie religieuse, qui ne se concrétise qu'en 1918[2] - [3].

Benoît Thuận crée le , en Annam, dans l'archidiocèse de Hué, un premier monastère situé à proximité de la rivière Bến Hải (en), et il est rejoint par un premier frère qui se nomme Tađêô Chánh. Une première messe est célébrée le . Le , un premier édifice est construit : il ne s'agit alors que d'une cabane de torchis, ne comptant que deux pièces[3].

Développement

Dès le , le cardinal van Rossum signe le décret de création de la congrégation Notre-Dame du Viêt Nam, qui prend effet le et souhaite que cette dernière s'affilie à l'ordre cistercien de la Stricte Observance, ce qui correspond au vœur de Benoît Thuận. Toutefois, l'ordre juge qu'il n'est pas possible de vivre la règle trappiste dans un pays aussi éloigné. L'ordre cistercien de la commune observance est alors approché. Le , l'abbé de Lérins, André Drillon, visite Phước sơn[3].

En parallèle, beaucoup de jeunes hommes, principalement issus des séminaires du nord et du milieu paysan pauvre, souhaitent participer à la vie monastique. Dès le début de l'abbaye, Benoît Thuận décide qu'il n'y aura pas de convers mais une seule catégorie de moines, préfigurant ainsi les recommandations du concile Vatican II[4].

Le , quelques mois après la mort de Benoît Thuận survenue le , le chapitre général cistercien incorpore Phước sơn à l’ordre cistercien de la commune observance. À cette date, le monastère compte 70 habitants, dont un grand nombre de postulants ou de novices. Le , le Saint-Siège approuve cette incorporation. Dès le , une demande de fondation est présentée à l'abbaye vietnamienne par Adrien Devals, évêque de Melaka-Johor. Toutefois, aucun site propice n'est trouvé et le projet est abandonné[4] - [3]

En 1936, le nombre de postulations et l'invitation de Mgr Jean-Baptiste Nguyễn Bá Tòng, évêque de Phát Diệm, incitent le monastère à fonder une première abbaye-fille au nord de l'actuel Viêt Nam. Le diocèse avait racheté une ancienne plantation pour la transformer en monastère, qui devient l'abbaye de Châu Sơn Nho Quan (vi)[4] - [3].

Aléas politiques

Dès le début de la guerre d'Indochine, les moines pressentent que leur fondation est menacée et en réfèrent au chapitre général, qui approuve la fondation d'un monastère au Sud le ; le , la communauté fonde l'abbaye de Tâm Phước Lý. L'abbaye de Phước trouve un nouveau site à hủ Đức et commence la construction du nouveau monastère. Durant les vingt premières années, celui-ci est toutefois extrêmement précaire, simplement abrité sous des toits de tôle. À partir de 1953, la communauté se transfère par petits groupes du site originel vers le nouveau[3].

En 1954, après les Accords de Genève, le Viêt Nam est divisé en deux. Les deux monastères de la congrégation sont forcés de fermer et les moines doivent s'exiler au Sud. Les nouvelles fondations continuent d'accepter de très nombreux postulants, mais seulement un dixième de ceux-ci restent finalement dans la vie monastique[4]. De 1971 à 1974, le monastère est antièrement reconstruit, avec une architecture explicitement asiatique, suivant en cela les recommandations liturgiques d'inculturation prônées par Vatican II. Le , l'archevêque Paul Nguyễn Văn Bình (vi) préside la messe de dédicace du monastère[3].

À partir de 1975, le Viêt Nam est réunifié sous la bannière communiste ; les monastères ne sont pas explicitement interdits, mais les nouvelles vocations sont prohibées. De plus, les plus grosses communautés sont contraintes de se disperser en petites fraternités. C4est l'époque où de nombreuses fondations de petits monastères ont lieu : Vĩnh Phước est fondée en 1972, Thiên Phước et Phước Vĩnh en 1975, Phước Hải en 1976, Fatima et An Phước en 1978[3].

Le , la persécution se durcit : les monastères sont confisqués, transformés en terrain d'entraînement pour l'armée, et les moines emprisonnés. La détention ne dure que quatre mois, sauf pour deux moines détenus six ans. Les religieux sont ensuite libérés sans toutefois obtenir l'autorisation de reformer une seule grande communauté ; ils doivent vivre dans des locaux provisoires exigus[4].

Libéralisation et ouverture

À partir de 1986, la politique Đổi mới favorise les activités religieuses ; le monastère de Phước Thiên peut être fondé en 1988. Au cours des années 1990, le noviciat est autorisé à rouvrir. À partir de 1994, la construction d'un nouveau monastère devient envisageable. La première pierre de l'église est posée le et la messe de dédicace est présidée le par Paul Marie Nguyễn Minh Nhật (vi), évêque de Xuan Loc[4] - [3].

Au tournant du XXIe siècle, les Vietnamiens de la diaspora demandent que des monastères soient créés dans d'autres pays, et particulièrement dans l'ouest des États-Unis où ils vivent nombreux. Le , l'abbaye Saint-Joseph est fondée à Lucerne, en Californie. Pendant ce temps, Mgr Louis Chamniern Santisukniram (en), évêque de Thare and Nonseng (en), en Thaïlande, sollicite également Phước sơn. Le , le

Liste des abbés

  • Henri François Joseph Denis, en religion Benoît Thuận, du au
  • Bernard Mendiboure, de 1933 à ?
  • Emmanuel Chu Kim Tuyen, de ? à 1970
  • John Vuong Dinh Lam, du à ? [3]

Notes et références

  1. (vi) « Thông tin liên hệ », Abbaye de Phước sơn (consulté le ).
  2. Jean de la Croix Lê Văn Đoàn, « Le père Benoît Thuận — Vie monastique et culture vietnamienne », Bulletin, Alliance Inter Monastères, no 115, (lire en ligne).
  3. (vi) « Giới Thiệu — Lược sử đan viện thánh mẫu phước Sơn », Abbaye de Phước sơn (consulté le ).
  4. Dominique Phan van Hien, « Un clin d’œil sur le passé », Bulletin, Alliance Inter Monastères, no 89, (lire en ligne).
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