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Abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun Ă  Colonne

L'abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun à Colonne était une abbaye de moniales de l'ordre des bénédictines, sur la commune française de Colonne, dans le département actuel du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté. Fondé à une date indéterminée, le monastère de religieuses (qui n'était peut-être qu'un prieuré) a été ruiné par les guerres et abandonné au milieu du XIVe siècle. Lui a succédé, jusque vers 1639, un prieuré de moines bénédictins.

Abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun Ă  Colonne
Image de l'Abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun Ă  Colonne

Ordre ordre de Saint-Benoît (femmes)
Abbaye mère abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun
Fondation ?
Fermeture vers 1639
Diocèse Besançon (époque)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
région Bourgogne-Franche-Comté
département Jura
Commune Colonne
CoordonnĂ©es 46° 53′ 07″ nord, 5° 34′ 37″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun Ă  Colonne
GĂ©olocalisation sur la carte : Jura
(Voir situation sur carte : Jura)
Abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun Ă  Colonne

Les bénédictines d'Autun

L'abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun, fondée vers l'an 600 par la reine Brunehaut et détruite par les invasions du VIIIe siècle, a été refondée sans doute aux temps carolingiens[1] et a multiplié les possessions autour et parfois loin d'Autun. Parmi celles-ci figurent, au Xe siècle, Aumont, Grozon, Montholier et Colonne dans le Comté de Bourgogne près de Poligny au diocèse de Besançon[2] : c'est dans ce dernier domaine de Colonne qu'a été installée, à une date indéterminée, une fille de l'abbaye d'Autun qui a porté le même nom d'abbaye Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand.

On possède très peu d'informations sur ce monastère de moniales bĂ©nĂ©dictines qui n'Ă©tait peut-ĂŞtre qu'un prieurĂ© : Alphonse Rousset utilise indiffĂ©remment abbaye et prieurĂ© dans l'article « Colonne Â» de son Dictionnaire gĂ©ographique, historique et statistique des communes de la Franche-ComtĂ©[3] - [4], alors que RenĂ© Locatelli, dans son ouvrage sur Les moines et chanoines dans le diocèse de Besançon, vers 1060-1220 de 1992, n'utilise que le mot « prieurĂ© Â»[5].

L'occupation par les bénédictines cesse au XIVe siècle quand, lors de la troisième révolte des barons francs-comtois menés par Jean II de Chalon-Arlay en 1346-1348 contre le duc de Bourgogne Eudes IV, la forteresse de Colonne dans l'enceinte de laquelle se trouvait le monastère est détruite. La paix revient sous l'égide du roi Philippe VI, mais l'insécurité et la peste noire qui ravage la région à la même époque conduisent à l'abandon des lieux et les religieuses regagnent la maison mère à Autun.

Le monastère du XIVe siècle au XVIIe siècle

D'après Rousset et son dictionnaire[4], des moines bĂ©nĂ©dictins s'installent au XIVe siècle dans les ruines de Sainte-Marie et reconstruisent un prieurĂ© sous le vocable de Saint-Louis : ils y demeurent jusqu'au XVIIe siècle. En effet, la peste et les destructions des armĂ©es du marquis de Villeroy lors de la première conquĂŞte de la Franche-ComtĂ© vident Colonne de ses habitants en 1639 et le prieurĂ© bĂ©nĂ©dictin disparaĂ®t Ă  son tour en tant que lieu monastique. Les revenus du prieurĂ© sont alors affectĂ©s Ă  un prieur commendataire nommĂ© directement par le pape. On ne trouve pas de source pour confirmer et prĂ©ciser ces faits : on peut juste noter que l'historien du diocèse de Besançon Dunod de Charnage note, en 1750, l'existence Ă  Colomne (sic) d'un « prieurĂ© rural Â», c'est-Ă -dire sans prĂ©sence conventuelle, en commende, mais toujours dans la dĂ©pendance de l'abbaye de femmes de Sainte-Marie de Saint-Jean-le-Grand d'Autun[6] et l'on sait que les obĂ©diences masculines et fĂ©minines restaient jaloux de leurs prĂ©rogatives.

Les possessions religieuses de Colonne ont été vendues comme bien national pendant la Révolution.

Notes et références

  1. « « La (re)fondation de Saint-Jean-le-Grand est totalement inconnue, mais l’abbaye jouissait dĂ©jĂ , sans aucun doute, d’un grand prestige, quand, vers 990, Gerberge, descendante des seigneurs de Vienne, mère d’Odilon alors le plus proche conseiller de l’abbĂ© de Cluny MaĂŻeul, y prit le voile suite Ă  son veuvage » Ă©crit Nathalie Verpeaux dan « Saint-Andoche et Saint-Jean-le-Grand  : des religieuses Ă  Autun au Moyen Ă‚ge Â», in Bulletin du centre d’études mĂ©diĂ©vales d’Auxerre, 2010, en ligne.
  2. N. Verpeaux, Maires, prévôts, doyens, les intermédiaires entre seigneurs et exploitants : À propos du temporel des dames d'Autun (XIIIe-XIVe siècles), 2011 (cairn.info).
  3. Tome II, 1854.
  4. Dictionnaire Rousset
  5. René Locatelli écrit : « Divers monastère autunois gardent au XIIe et XIIIe siècles des possessions importantes dans le diocèse de Besançon, remontant à une période indéterminée : l'abbaye féminine de Saint-Jean possède des terres et des églises à proximité de Poligny, un prieuré à Colonne, le tout géré par des ministériaux », in Sur les chemins de la perfection : moines et chanoines de 1060 à 1220, 1992, p. 146. (en ligne).
  6. François-Ignace Dunod de Charnage, Histoire de l'église, ville et diocèse de Besançon. Bénéfice dans le décanat de Lons-le-Saunier, p.424. ( en ligne).
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