Abakar Sabone
Abakar Sabone (également orthographié Saboune ou Sabon), né à Boda en République centrafricaine, est un chef de guerre et homme politique centrafricain. Il est le chef du groupe rebelle du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice, lors de la premiÚre guerre civile[1] - [2]. Il exerce également des fonctions de ministre dans plusieurs gouvernements centrafricains.
Biographie
Né à Boda d'un pÚre tchadien et d'une mÚre centrafricaine, il devient capitaine dans l'Armée centrafricaine. Sabone travaille pour François Bozizé de 2002 à 2003, dans le but d'évincer Ange-Félix Patassé. Il est le principal artisan de la prise de contrÎle par les rebelles de la ville de Bangui, le 15 mars 2003. AprÚs que Bozizé a réussi à renverser Patassé, Sabone est nommé représentant spécial du ministÚre de la Défense, en janvier 2004[3].
En tant que représentant spécial du ministÚre de la Défense, Bozizé demande à Sabone de se rendre en France, afin de chercher un médiateur pour régler le conflit. Arrivé en France, il découvre la tentative de Bozizé pour l'assassiner, et l'ordre donné à sa garde présidentielle de le tuer. Il réussit à échapper à la tentative d'assassinat. à la suite de cet incident, il décide de mener la résistance contre Bozizé, en fondant le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice, ou MLCJ[3].
En 2006, trois groupes d'opposition à Bozizé forment une coalition armée, l'UFDR, dont Sabone est nommé porte-parole. Il demande aux musulmans contrÎlant la faction d'avoir plus de pouvoir au sein du futur gouvernement, aprÚs le renversement de Bozizé, et d'établir un gouvernement inclusif auquel toutes les factions pourraient se joindre. Sabone appelle aussi à la nomination d'un musulman au poste de Premier ministre[3].
Le 25 novembre 2006, avec Michel Djotodia, Sabone est arrĂȘtĂ© Ă Cotonou au BĂ©nin. Ils sont libĂ©rĂ©s en fĂ©vrier 2008. Par la suite, Sabone devient le conseiller de BozizĂ© pour le dĂ©sarmement, la dĂ©mobilisation et la rĂ©intĂ©gration (DDR) le 13 janvier 2011. En mai 2011, il dĂ©missionne de son poste de chef du MLCJ et de celui de conseiller de BozizĂ©, afin de prendre sa retraite. Il nomme le chef de cabinet du MLCJ, Abator Tidjani, Ă la tĂȘte du MLCJ[3]. Cependant, la nomination de Tidjani est contestĂ©e en interne, Sabone renonce donc Ă sa retraite et se rĂ©engage dans le MLCJ, dont il redevient le chef en octobre 2011, en remplacement d'Abator Tidjani[3].
Le 3 février 2013, Bozizé nomme Sabone ministre du tourisme et de l'artisanat. Trois mois plus tard, il fonde un parti politique, le Parti de nouvelle génération (PNG). Le 23 juillet 2014, il signe un accord de cessez-le-feu au nom du MLCJ. Cependant, il refuse d'accepter les propositions du Forum de Bangui pour la paix en mai 2015. Au lieu de cela, il redémarre la guerre au gouvernement central[3].
En avril 2014, il accuse la France d'injustice dans son maintien de la paix en Centrafrique, et sa tolérance plus forte envers les milices anti-balaka qu'envers son groupe[4].
En 2022, aprÚs son ralliement au parti présidentiel de Faustin-Archange Touadéra, il reçoit des menaces de mort de la part d'autres ministres du gouvernement, qui l'attaquent sur ses actions rebelles passées[5]. Il finit par abandonner sa citoyenneté centrafricaine, pour celle du Tchad[6].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Abakar Sabon » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Cable reference id: #08BANGUI234 », sur cablegatesearch.net, (consulté le )
- (en) Marielle Debos, « Fluid Loyalties in a Regional Crisis: Chadian âEx-Liberatorsâ in the Central African Republic », African Affairs, vol. 107, no 427,â , p. 225-241 (DOI 10.1093/afraf/adn004, JSTOR 27667022, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Richard Bradshaw et Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, , 816 p. (ISBN 978-0-8108-7992-8, lire en ligne), p. 553-554
- Vincent Duhem, « Abakar Sabone : « La guerre avec les anti-balaka commence » en Centrafrique â Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le )
- Anselme Mbata, « Abakar Sabone, ancien ministre, menacé de mort par deux membres du gouvernement Moloua », sur Corbeau News Centrafrique ou si b il LPP et actualités en République centrafricaine, (consulté le )
- GisĂšle Moloma, « Le chef rebelle Abakar Sabone fait Ă nouveau de clin dâĆil aux autoritĂ©s tchadiennes », sur Corbeau News Centrafrique ou si b il LPP et actualitĂ©s en RĂ©publique centrafricaine, (consultĂ© le )