Ștefan IV Mușat
Ștefăniță Mușat, ou Ștefan IV cel Tânar (en français Étienne IV le Jeune), (né vers 1505 et mort à Hotin le ) est voïvode de Moldavie de 1517 à 1527. La monarchie étant élective dans les principautés roumaines (comme en Hongrie et Pologne voisines), le prince (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par et parmi les boyards et, pour être nommé, régner et se maintenir, s'appuyait fréquemment sur les puissances voisines, hongroise, polonaise ou ottomane.
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Ștefan al IV-lea |
Famille | |
Père | |
Enfant |
Origine
Fils illégitime du prince Bogdan III cel Orb et de Stana, morte le .
Règne
Il devient prince le à l'âge de seulement 12 ans sous la régence du boyard Luca Arbore qui négocie un traité avec le Royaume de Pologne. La Principauté de Moldavie avait longtemps été une vassale et alliée de la Pologne mais cela ne signifie pas, comme l'affirment par erreur certains auteurs[1], qu'elle soit devenue une province polonaise ou un fief du roi de Pologne. Néanmoins les liens entre les deux états étaient restés, même s'ils s'étaient parfois combattus, et l'alliance polonaise était pour les voïvodes moldaves un moyen de desserrer l'emprise turque.
Mais quatre ans plus tard le jeune prince se brouille avec son tuteur Arbore et avec les Polonais. Il fait mettre à mort Arbore et ses deux fils Théodore et Nicolas. Il se lance ensuite, le , dans une expédition de pillage contre l'autre principauté roumaine, la Valachie. Les boyards prennent peur des conséquences de cette politique impulsive qui dresse les voisins contre la Moldavie, et Ștefan IV Mușat meurt opportunément à Hotin le à l'âge de 25 ans ; la légende dit qu'il aurait été empoisonné par son épouse. Il est inhumé dans la nécropole familiale du Monastère de Putna[2].
Union et postérité
Ștefaniță Mușat avait épousé vers 1524 Stana Basarab, connue ensuite sous le nom religieux de Sofronia, qui était une fille du prince de Valachie Neagoe Basarab V.
D'une liaison avec une arménienne de Galicie épouse d'un certain Cherpéga, il eut un fils : le prince de Moldavie Ioan II Voda.
Notes et références
- Voir et . Ces erreurs sont dues d'une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d'autre part à la rétroprojection nationaliste de l'histoire. L'expression « rétroprojection nationaliste », du Pr Jean Ravenstein de l'université de Marseille, désigne la tendance historiographique moderne à projeter dans le passé les nationalismes modernes, comme s'ils étaient apparus dès le Moyen Âge ou l'Antiquité.
- Grigore Ureche Chronique de Moldavie. Depuis le milieu du XIVe siècle jusqu'à l'an 1594 Traduite et annoté par Émile Picot Ernest Leroux éditeur Paris 1878. Réédition Kessinger Legacy Reprints (ISBN 9781167728846) p. 277 & 279
Sources
- Grigore Ureche Chronique de Moldavie. Depuis le milieu du XIVe siècle jusqu'à l'an 1594 Traduite et annoté par Emile Picot Ernest Leroux éditeur Paris 1878. Réédition Kessinger Legacy Reprints (ISBN 9781167728846) p. 257-279.
- (ro) Constantin C. Giurescu & Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor Volume II (1352-1606), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1976, p. 265-271.
- Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, éd. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9)