Épicerie Le Détour
Le Détour est une épicerie gérée bénévolement par ses membres[1] située dans Pointe Saint-Charles, quartier de Montréal au Québec. Elle est ouverte au public depuis mai 2018[2].
Elle est enregistrée légalement sous la forme d'un organisme à but non lucratif et fait partie de l'économie sociale du Québec[3].
Historique
Étant située dans un désert alimentaire, l'épicerie Le Détour permet à la population du quartier de Pointe-Saint-Charles d'avoir accès à une gamme de produits alimentaires secs et/ou frais[4].
L’objectif est que les membres bénévoles deviennent cogestionnaires de l’épicerie collective[2].
Le Détour est à vocation communautaire[5] et se veut une alternative aux marchés traditionnels[6].
Origine
Le projet est le résultat de dix années de réflexion et de gestation[2].
Une étude préalable a été faite afin d'identifier les besoins du quartier et de voir ce que les habitants voulaient manger[7].
Pour l'organisme le Collectif 7 à nous (un regroupement citoyen à l'origine du Bâtiment 7)[6], l'épicerie était le service le plus urgent à mettre sur pied: « selon une étude de la santé publique, il n’existait aucun fournisseur d’aliments frais dans un rayon d’un kilomètre[5]».
Projet l'ayant inspiré
Certains membres du Détour ont visité le projet Park Slope Food Coop à Brooklyn (États-Unis): « Ils nous ont donné plein de tuyaux sur le métier (...) Surtout pour minimiser les pertes » mentionne une chargée de projet au Détour[4].
Localisation
L’épicerie est située dans un espace de 800 pieds carré[6] au cœur du Bâtiment 7 à Pointe-Saint-Charles[2]. Ce quartier est considéré comme berceau de plusieurs mouvements contestataires à Montréal[2].
Fonctionnement
L'épicerie est autogérée, c'est-à-dire que la communauté des membres bénévoles porte l'opérationnalisation de son fonctionnement[6]. Les membres du Détour participent donc aux décisions collectives de l'épicerie[8].
Les membres du Détour doivent faire trois heures de travail par mois, leur donnant ainsi accès à une réduction sur les prix des produits en épicerie[7]. Ce mode de fonctionnement a pour effet que la majorité du travail est fait de manière bénévole[6].
Les tâches des membres bénévoles sont variées; elles peuvent aller de la livraison à vélo jusqu'à la manipulation d'aliments sur le plancher en épicerie[7].
Le travail mensuel permet de construire une communauté impliquée, de créer un sentiment d'appartenance[7] et de réduire les charges fixes tout en offrant des produits de qualité à des prix abordables[9]. « Notre marge est légèrement inférieure à celle des autres coopératives du genre (20%)[10], et surtout elle s’applique de façon transparente pour tous les aliments sans exception » mentionne l'un des fondateurs du Détour[5].
En date de juin 2021, Le Détour comptait 260 membres et deux salariés[6].
Produits
L'offre alimentaire du Détour tente de répondre aux besoins des gens du quartier. « Nous ne sommes pas dans le jugement (...) Nous voulons créer un dialogue entre les gens du quartier » mentionne une chargée de projet au Détour[7].
De plus, Le Détour prône la simplicité alimentaire[11]. L'épicerie a comme règle d'offrir moins de choix d'un même produit, en limitant le nombre de fournisseurs et en offrant un "juste prix", c'est-à-dire, en respectant le travail et les produits des fournisseurs locaux[10]. « Ici, il y en a une seule, pas chère, qui fait l’affaire de tout le monde parce que les membres l’ont choisie ! » mentionne une chargée de produit au Détour[11].
Frigo communautaire
À l'extérieur de l'épicerie, Le Détour a mis en place un frigo communautaire afin de faire de la récupération des invendus[7]. Ce frigo communautaire est libre d'accès et les habitants du quartier sont invités à ajouter eux aussi des produits alimentaires qui sont en voie d'être périmés[5].
Références
- Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Un centre autogéré, le bâtiment 7, ouvre ses portes à Pointe-Saint-Charles », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Maud Navarre, « 5. Se former pour développer ses compétences », dans Devenir élue, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-3591-6, lire en ligne), p. 141–168
- « L’économie sociale au cœur de la relance », sur La Presse+, (consulté le )
- « Marchés participatifs: devenir épicier pour se mêler de ses oignons », sur Le Devoir (consulté le )
- 29ter, « Au Québec, une ancienne zone industrielle devenue », sur www.socialter.fr (consulté le )
- Médias, « Le Détour fêtera ses trois ans avec une expansion de son épicerie », sur Journal Metro (consulté le )
- « L'épicerie tricotée serré », sur La Presse+, (consulté le )
- Groupe des Nouveaux Médias, « Radio-Canada.ca | Information, radio, télé, sports, Arts et divertissement », sur Radio-Canada (consulté le )
- Yvan Comeau et Louis Favreau, « L’ORGANISATION COMMUNAUTAIRE AU QUÉBEC: », dans Organisation communautaire, Presses de l'Université du Québec, (ISBN 978-2-7605-1926-8, lire en ligne), p. 21–40
- « Marchés participatifs: devenir épicier pour se mêler de ses oignons », sur Le Devoir (consulté le )
- « Marchés participatifs: devenir épicier pour se mêler de ses oignons », sur Le Devoir (consulté le )