Émile Boucher
Émile Boucher est un parfumeur chimiste né à Paris le [1], où il est décédé le [2].
Naissance | |
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Décès |
(Ă 49 ans) 2e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Charles Émile Boucher |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
Émile Boucher commence une carrière de coiffeur au 1, rue des Petits-Carreaux, dans le 2nd arrondissement de Paris.
Autodidacte, homme de talent, à l'âge de 31 ans, en 1873, il acquiert de Monsieur Antoine Lecornu le fonds de commerce, de fabrication, de vente de produits de parfumerie fine, cosmétiques et articles de toilette dénommé « Parfumerie MIGNOT » situé au 19, rue Vivienne, dans le 2nd arrondissement de Paris.
Le personnel, important, compte notamment trois chimistes, dont Paul, fils d'Antoine Lecornu qui est un excellent collaborateur et ami de la famille.
Deux ans après le rachat de la parfumerie, il dépose comme Marque de Fabrique, au Tribunal de Commerce de Paris, des étiquettes de boîtes de poudre et de flacons portant le nom « Germandrée », et ayant pour slogan: « Plus je te vois plus je t'aime », emblème poétique au cœur de la période romantique : il crée ainsi la ligne "Germandrée".
Le succès ne se dément pas, comme en témoigne la presse de l'époque. Dans le journal La Presse no 87 du 28 mars 1880, on peut lire : "Beaucoup de poudres de riz sont nuisibles aussi. La meilleure, à notre avis, est jusqu'ici la Germandrée que vend la Parfumerie MIGNOT, 19, rue Vivienne, elle fait très bien comme éclat et elle est très bienfaisante à la peau, là on trouve aussi l'essence de violette la plus vraie de tout Paris et un savon hygiénique, précieux pour les peaux délicates...".
En 1878, il devient le fournisseur breveté de LL. MM. L'Empereur et l'Impératrice du Brésil, et ce pendant une durée de dix ans - jusqu'à l'abdication de Dom Pedro II, qui était francophile .
Plus de 50 % de la production de cette maison est exportée vers les pays suivants : Angleterre, Italie, Roumanie, Russie, Allemagne, Brésil, Géorgie, Belgique, Espagne, Suisse, Hollande...
Parfums et cosmétiques sont commercialisés dans toutes les bonnes maisons françaises, ainsi que dans deux grands magasins parisiens : Le Printemps et le "Grand Magasin du Louvre".
La Parfumerie Mignot prend la dénomination « Mignot-Boucher » à partir de 1884, participe à plusieurs Expositions Universelles à Paris, et est récompensée par une Médaille de Bronze en 1878 et une Médaille d'Argent en 1889.
La maison fabrique plus de 80 extraits. Dans la Revue "La Vie heureuse" de décembre 1907, on peut lire « Cette Maison créée en 1818 a toujours été à l'avant-garde du progrès » ; elle utilisait déjà , entre 1876 et 1881 et pour la composition de certains de ses extraits, des produits de synthèse comme la coumarine, l'héliotropine, la vanilline : héliotrope blanc, foin coupé, Chypre, lilas blanc, verveine blanche, extrait de Germandrée et a-ionone pour sa "violette de Parme"...
On retrouve dans divers catalogues et journaux de l'époque nombreux encarts publicitaires : le Moniteur de la Parfumerie, Le Monde illustré, Le Figaro, La Presse, Le Gaulois, La Mode illustrée, Le Soleil du Dimanche, Le Temps, Java-Bod (journal hollandais)...
Il travaille avec les fournisseurs suivants : Nortier G. pour les étiquettes, Pochet du Courval pour le flaconnage, Pinel pour les boîtes de formes.
Pour éviter les contrefaçons, déjà nombreuses, la Parfumerie adhère à l'Union des Fabricants, en 1890.
Émile Boucher disparaît à l'âge de 50 ans, le ; la parfumerie continuera à être exploitée avec succès par sa veuve, Madame Blanche Boucher, jusqu'en 1903, date à laquelle elle cessera toute activité en la transmettant à son fils Charles Boucher.
Sources
- Almanach du Commerce – réf 4° Z 4 à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et Archives de Paris PER 292 1879 DIDOT-BOTTIN
- Notes d'Émile Boucher, entre 1876 et 1881
- Pour la presse de l'Ă©poque, voir www.https://gallica.bnf.fr/
- Archives Contemporaines de Fontainebleau : inventaire après décès (1892)