Émile Amé
Émile Louis Marie Amé, est un architecte des Monuments Historiques et érudit.
Biographie et carrière
Il est né le 28 mai 1821 à Auxerre (Yonne), et décédé le 21 juillet 1900 à Paris (Vème).
Émile Amé publie dans les Annales archéologiques (1852), à la demande de Didron aîné, des modèles d’architecture d’églises « qu’ii a bâti, pour son compte, en style ogival », et qui montrent aussi « les anciennes d'après lesquelles il s'est inspiré et s'inspire encore », avec devis chiffrés[1]. Il fit un relevé des églises de Châtel-Censoir (1852)[2], de Saint-Éloi à Dunkerque (1853), et un projet de restauration du dallage de l’église de Saint-Quentin.
Il fut conducteur des travaux du canal de Bourgogne, et architecte à Avallon, d’où il devint inspecteur des travaux de la Madeleine à Vézelay, sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc. Il a restauré plusieurs églises du voisinage dans le style roman ou gothique, construit des bâtiments publics (mairies[3], écoles), et élevé le premier bâtiment néo-roman de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire (1857-59) ; mais après son départ pour la Bretagne, son projet d'église, jugé trop ambitieux, fut abandonné. Il fut ensuite nommé architecte des Monuments Historiques dans le Morbihan (1859), où on lui doit l’église Saint Vincent du Hézo, près de Vannes (1864-65) ; il termina sa carrière à Aurillac (Cantal).
Il est l’auteur de plusieurs articles et ouvrages concernant notamment la serrurerie, le vitrail ou les pavages émaillés, et un travail de haute érudition, le Dictionnaire Topographique du Cantal (1897), qui rend toujours de grands services[4].
Membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques.
Membre correspondant de la Commission de Topographie des Gaules pour le Cantal (1868) ; membre correspondant de la Société Dunkerquoise ; membre de la Société d’émulation de l’Auvergne (etc.).
Sa fille, Jeanne Amé (Avallon, 1857 – 1931), lègue à la ville d‘Auxerre une collection d’ouvrages, de plans et une correspondance de son père, notamment avec Viollet-le-Duc[5]. Elle a également laissé au musée d’Avallon de la vaisselle chinoise et japonaise rapportée par son père au cours de ses voyages[6].
Bibliographie[7]
- Serrurerie du XVe siècle. Bâtons de procession de l'église de Cravan (Yonne) (1854).
- Recherches sur les anciens vitraux incolores du département de l'Yonne (1854), in 4°, 12 p, 6 lithos ; exemples pris à Pontigny, Chablis, etc.
- Monogramme d'un peintre verrier du XVe siècle et description du vitrail de la sainte Vierge de l'église de Cravan (Yonne) (1854).
- Les Carrelages émaillés du moyen âge et de la renaissance, précédés de l'histoire des anciens pavages : mosaïque, labyrinthes, dalles incrustées ; par M. Emile Amé, architecte des monuments historiques. — Bar-sur-Aube, impr. D. Jardeaux-Ray ; Paris, lib. Morel et Cie, 1859, in-4°, xxix- 210 p., 60 dessins intercalés dans le texte et 90 pi. imprimées en couleur. Tiré à 300 exemplaires. Prix : 60 fr..
- Note à propos d'un carrelage émaillé du château de Tonnerre (1860).
- Dictionnaire Topographique du département du Cantal, 1897.
- Les Anciens Chemins et les voies romaines de la Basse-Auvergne (1896).
Sources
- - Dugenne, P.-C. – Dictionnaire biographique, généalogique, historique du département de l’Yonne. – Auxerre : SGY, 1996-2009, tome 1.
- - CTHS : AMÉ Émile [7]
- - Commission de Topographie des Gaules (CTG), Feuillet Cotteau
- - Plans, lettres, petit mobilier, et env. 400 vol. ayant appartenu à l'architecte Émile Amé et à sa fille Jeanne (Auxerre, Bibl. Jacques Lacarrière) ; 11 mètres linéaires ; inventaire dactylographié et mss. [CCF].
- - Site du Musée de l'Avallonnais - Jean Després.
Références et Notes
- « Annales archéologiques / dirigées par Didron aîné,... », sur Gallica, (consulté le )
- Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France, « Bulletin 1852, p 261 », sur Gallica, (consulté le )
- notamment la mairie de Domecy-sur-Cure, avec l'architecte Tircuit.
- Dugenne, Dictionnaire... de l'Yonne, tome 1.
- CCF, Bibliothèque d'Auxerre.
- Site du Musée d'Avallon (Yonne)
- CTHS (Martine François et al.), « AMÉ, Émile »