Élections législatives vanuataises de 1991
Des élections législatives eurent lieu au Vanuatu le . La législature élue en 1987 était en effet arrivée au terme de son mandat.
Élections législatives vanuataises de 1991 | |||||
46 sièges, majorité absolue à 24 sièges | |||||
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Union des partis modérés | |||||
Sièges obtenus | 19 | 1 | |||
Parti national unifié | |||||
Sièges obtenus | 10 | 10 | |||
Vanua'aku Pati | |||||
Sièges obtenus | 10 | 16 | |||
Le parlement à l'issue des élections | |||||
premier ministre | |||||
Sortant | Élu | ||||
Walter Lini Vanua'aku Pati |
Maxime Carlot Korman (UPM, PNU) | ||||
Le Vanua'aku Pati (Parti de Notre Terre), socialiste et à dominante anglophone, avait remporté les trois élections précédentes (1979, 1983 et 1987), et avait toujours gouverné le pays avec une majorité absolue de sièges au Parlement. Or, en , le Premier ministre Walter Lini avait été contraint de démissionner, suite à fronde interne à son parti, et à une motion de censure à son encontre au Parlement. Il avait alors fondé le Parti national unifié, provoquant une scission dans le Vanua'aku Pati[1].
Résultats
Dans ce contexte, l'Union des Partis modérés, plutôt conservatrice et francophone, profita de la désunion de la gauche anglophone. Pour la première fois de son histoire, l'UPM arriva en tête, bien qu'elle reculât d'un siège par rapport à 1987. Elle n'obtint pas, toutefois, une majorité absolue des sièges ; pour la première fois, là aussi, le Vanuatu se trouvait avec un Parlement sans majorité. Après « deux semaines d'intenses négociations », l'UPM forma une coalition avec le Parti national unifié, obtenant ainsi une majorité parlementaire. Les députés élurent Maxime Carlot Korman (UPM) au poste de Premier ministre ; Sethy Regenvanu (PNU) devint son vice-Premier ministre. Maxime Carlot Korman reçut le soutien de trente-et-un députés, face à quinze pour le candidat du Vanua'aku Pati, Donald Kalpokas[1].
Le nouveau gouvernement -malgré son incorporation du parti de Walter Lini- rejeta les politiques qui avaient fait la spécificité du Vanua'aku Pati. Il abandonna le "socialisme mélanésien", et réorienta la politique étrangère du pays, défaisant « son soutien sans équivoque pour le Front de libération nationale kanak et socialiste en Nouvelle-Calédonie, son hostilité systématique envers la France », et sa politique de non-alignement. Le Vanuatu sous l’UPM devint bien davantage pro-occidental[2].
Partis ou coalitions | Dirigeants | Sièges | +/- | |
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Union des Partis modérés | Maxime Carlot Korman | 19 | -1 | |
Parti national unifié | Walter Lini & Sethy Regenvanu |
10 | +10 | |
Vanua'aku Pati | Donald Kalpokas | 10 | -16 | |
Parti progressiste mélanésien | Barak Sopé | 4 | +4 | |
Parti fren mélanésien | ? | 1 | +1 | |
Candidats indépendants | n/a | 2 | +2 | |
Notes
- Vanuatu : élections du 2 décembre 1991, Union interparlementaire
- William F.S. Miles, Bridging Mental Boundaries in a Postcolonial Microcosm: Identity and Development in Vanuatu, Honolulu : University of Hawaii Press, 1998, (ISBN 0-8248-2048-7), pp.25-7