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Église universaliste

L'Église universaliste d'Amérique (en anglais: Universalist Church of America) était la dénomination d'une Église protestante américaine et de quelques Églises affiliées dans le monde (en Grande-Bretagne[1], au Canada, aux Philippines, en Corée et au Japon) qui professait le salut universel.

Église universaliste
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Type
Siège
Pays

Histoire

Elle se dĂ©veloppa tout au long du XIXe siècle. Connue sous le nom d´Universalist General Convention depuis 1866, son nom changea en 1942, pour devenir l´Universalist Church of America. Elle a souffert de l'exode rural, de la Grande DĂ©pression, de la dĂ©christianisation et de l’essor de la thĂ©ologie universaliste dans les autres Ă©glises protestantes. Elle a perdu des adhĂ©rents (elle avait 60 000 adhĂ©rents en 1926, 50 000 en 1935, 48 000 en 1945 et 42 000 en 1957) et fermĂ© des paroisses Ă  partir des annĂ©es 1920[2] (elle avait 489 paroisses en 1926, 456 en 1935, 380 en 1945 et 270 en 1957). Elle a fusionnĂ© en 1961 avec l´American Unitarian Association pour former l'Unitarian Universalist Association. Aujourd'hui 19 % des adhĂ©rents de l'Unitarian Universalist Association se considèrent comme issus de l'Église universaliste d'AmĂ©rique[3]. La Dojin Christian Church (Universalist) - Église chrĂ©tienne Dojin (universaliste) - dans le quartier Mejirodai de l'arrondissement spĂ©cial tokyoĂŻte de BunkyĹŤ est une des dernières paroisses universalistes du monde toujours actives et issues de l'Universalist Church of America qui professent le salut universel (comme l'Universalist National Memorial Church de Washington, la All Souls Bethlehem Church de Brooklyn ou la First Universalist Church of Providence).

Croyances

Les universalistes de l'UCA croyaient que le Dieu d'amour ne créerait pas une personne sachant qu'il serait destiné à la damnation éternelle. Ils en conclurent que tous étaient prédestinés au salut. Certains des premiers universalistes, ou restaurationnistes menés par Paul Dean, croyaient qu'il y a, après la mort, une période de pénitence en Enfer et avant le salut. D'autres universalistes, ou ultra universalistes, notamment Hosea Ballou, niaient complètement l'existence de l'Enfer. Des années 1930 à la fusion de 1961, un courant prônant l'universalité des religions s'est développé, l'UCA demeurant majoritairement chrétienne et attaché à la théologie du salut universel.

DĂ©clarations de foi

Les universalistes ont d'abord adopté une déclaration de foi à Philadelphie en 1790. Ce document a été suivi en 1803 par la Profession de foi de Winchester. Les dernières professions de foi universalistes (1899 et 1935) insistaient sur la liberté de conscience en affirmant qu'aucune doctrine particulière n'était exigée dans l’Église www.universalisminpa.org/avowals.html.

Articles de foi de Philadelphie en 1790

  • Section 1. Les Saintes Écritures Nous croyons que les Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament contiennent une rĂ©vĂ©lation de la perfection et de la volontĂ© de Dieu, et des règles de la foi et de la pratique.
  • Section 2. De l'ĂŠtre suprĂŞme Nous croyons en un Dieu unique, infini dans toutes ses perfections, et que ces perfections sont toutes les expressions de Son amour infini, adorable, incomprĂ©hensible et immuable.
  • Section 3. Du MĂ©diateur Nous croyons qu'il y a un seul mĂ©diateur entre Dieu et l'homme, l'homme JĂ©sus Christ, en qui habite toute la plĂ©nitude de la divinitĂ©, qui, en se donnant lui-mĂŞme en rançon pour tous, les a rachetĂ©s Ă  Dieu par son sang; et qui, par le mĂ©rite de sa mort, et l'efficacitĂ© de son Esprit, va enfin rĂ©tablir le genre humain tout entier au bonheur.
  • Section 4. Du Saint-Esprit Nous croyons en l'Esprit-Saint, dont la fonction est de faire connaĂ®tre aux pĂ©cheurs la vĂ©ritĂ© de leur salut, par l'intermĂ©diaire de l’Écriture Sainte, et de rĂ©concilier les cĹ“urs des enfants des hommes Ă  Dieu, et ainsi les emmener Ă  la saintetĂ© vĂ©ritable.
  • Section 5. Des Bonnes Ĺ’uvres Nous croyons en l'obligation de la loi morale et Ă  la règle de vie, et nous estimons que l'amour de Dieu manifestĂ© Ă  l'homme dans un RĂ©dempteur, est le meilleur moyen de produire l'obĂ©issance Ă  cette loi et de promouvoir d'une vie sainte, active et utile.

Profession de Winchester en 1803

  • Nous croyons que les Saintes Écritures des Ancien et Nouveau Testaments contiennent une rĂ©vĂ©lation du caractère de Dieu et du devoir, de l'intĂ©rĂŞt et de la destination finale de l'HumanitĂ©.
  • Nous croyons qu'il y a un Dieu, dont la nature est l'amour, rĂ©vĂ©lĂ© dans Un Seigneur, JĂ©sus Christ, par l'Esprit Saint de Grâce, qui reconstituera finalement la famille humaine tout entière en la saintetĂ© et le bonheur.
  • Nous croyons que la saintetĂ© et le vrai bonheur sont insĂ©parablement connectĂ©s, les croyants doivent maintenir l'ordre et la pratique des bonnes Ĺ“uvres; car ces choses sont bonnes et profitables aux hommes.

Cinq principes en 1899

  • ... les principes essentiels de la foi universaliste sont :
  • la paternitĂ© universelle de Dieu ;
  • l'autoritĂ© spirituelle et pratique de Son Fils JĂ©sus-Christ ;
  • la fiabilitĂ© de la Bible comme contenant une rĂ©vĂ©lation de Dieu ;
  • la certitude d'une juste rĂ©tribution du pĂ©chĂ© ;
  • l'harmonie finale de toutes les âmes avec Dieu.

DĂ©claration de Washington en 1935

  • Nous confessons notre croyance en Dieu en tant qu’amour Ă©ternel et qui triomphe de tout ;
  • Ă  la prĂ©pondĂ©rance spirituelle de JĂ©sus ;
  • Ă  la valeur suprĂŞme de toute personnalitĂ© humaine ;
  • au pouvoir de la vĂ©ritĂ© connue ou Ă  connaĂ®tre ;
  • et Ă  la capacitĂ© des personnes de bonne volontĂ©, ayant le sens du sacrifice, Ă  triompher totalement du mal et Ă  instaurer graduellement le Royaume de Dieu ;
  • Ni la prĂ©sente dĂ©claration, ni aucune autre ne doit ĂŞtre imposĂ©e en tant que contrĂ´le de croyance.

Credo et catéchisme

L'Église universaliste d'Amérique disposait d'un credo adopté en 1903 et d'un catéchisme, le catéchisme de Rhode Island, adopté en 1865

  • Credo : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant et universel, et en JĂ©sus-Christ son Fils, le vrai maĂ®tre, par son exemple, et le Sauveur du monde. Je crois en l'Esprit Saint, le guĂ©risseur et consolateur des hommes. Je crois qu'il y a dans les Saintes Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament comme une rĂ©vĂ©lation de la justice, de la vĂ©ritĂ© et de l'amour. Je crois Ă  la sainte Église universelle, dans la communion des saints, dans la certitude de la sanction de la transgression, dans le pardon des pĂ©chĂ©s; dans la vie immortelle; dans le triomphe final de la bontĂ© et la misĂ©ricorde, et dans l'union et l'harmonie, Ă  Enfin, de toutes les âmes avec Dieu.
  • CatĂ©chisme de Rhode Island : Nous croyons en un seul Dieu, le CrĂ©ateur de toutes choses, et le Père de l'humanitĂ©, en JĂ©sus Christ, son Fils, qui est le vrai MaĂ®tre, l'exemple, et le Sauveur des hommes, dans le Saint-Esprit, le Consolateur, dans la certitude du châtiment, le pardon des pĂ©chĂ©s, la rĂ©surrection de tous les hommes d'entre les morts, et leur saintetĂ© final et le bonheur dans la vie immortelle.

Prises de position

Abolitionnisme

Benjamin Rush a été un militant abolitionniste de la jeune Amérique. La question a refait surface dans les années 1850 avec le Fugitive Slave Act et d'autres compromis, les universalistes, ainsi que divers autres confessions, étaient vigoureusement opposés à l'esclavage. Ils ont également favorisé la législation d'après la guerre de sécession comme le Quinzième Amendement et la Loi sur les affranchis.

Séparation de l'Église et l'État

Comme beaucoup de dénominations américaines, l'universalisme était favorable à la séparation de l'Église et de l'État. En Nouvelle-Angleterre, les baptistes, les universalistes et les quakers ont appelé à la liquidation des Églises financées par les États. Dans les années 1770, une loi de l'État du Massachusetts imposait aux citoyens de financer l’Église congrégationaliste de la communauté où ils vivaient. Soixante et une personnes à Gloucester ont quitté l'Église congrégationaliste pour former l’Église indépendante du Christ (universaliste). Ils ont ensuite refusé de payer leurs impôts. L'église a été construite, puis saisie et vendue pour payer, mais l'Église indépendante du Christ a poursuivi l'État du Massachusetts, et en 1786, elle a gagné son procès.

Spiritualisme

Bien que l'Église universaliste en tant que dénomination n'ait jamais pleinement embrassé le spiritualisme, des universalistes étaient favorables à ce mouvement au XIXe siècle. Le spiritualisme a été prêché avec une certaine régularité depuis des chaires universalistes au milieu du XIXe siècle et certains pasteurs ont quitté la dénomination lorsque leur penchant spiritualiste est devenu trop prononcé pour leurs pairs et les congrégations.

Ordination des femmes

Le , Olympia Brown est devenue la première femme aux États-Unis à recevoir l'ordination dans une dénomination protestante nationale. En 1920, il y avait 88 femmes pasteurs universalistes, le plus grand groupe aux États-Unis.

Organisations liées

  • Le mouvement de jeunesse de l'Église universaliste d'AmĂ©rique, la Young People's Christian Union (YPCU) a Ă©tĂ© fondĂ© en 1898. Devenu Universalist Youth Fellowship (UYF) en 1941, il a fusionnĂ© en 1953 avec l'American Unitarian Youth (AUY) anciennement Young People's Religious Union (YPRU), le mouvement de jeunesse de l'American Unitarian Association, pour former la Liberal Religious Youth.
  • L'Universalist Service Committee a Ă©tĂ© fondĂ© en 1945. Il est venu en aide aux populations des Pays-Bas et des Philippines et a envoyĂ© des bĂ©nĂ©voles dans les hĂ´pitaux amĂ©ricains. Il a fusionnĂ© avec l'Unitarian Service Committee en 1963 pour former l'Unitarian Universalist Service Committee.
  • L'Association of Universalist Women, fondĂ©e en 1869, a Ă©tĂ© le premier mouvement fĂ©minin confessionnel. Elle a fusionnĂ© avec l'Alliance of Unitarian Women en 1963 pour former la Unitarian Universalist Women's Federation.
  • La General Sunday School Association fondĂ©e en 1913 regroupait les Ă©coles du dimanches des paroisses universalistes. L'association a Ă©tĂ© absorbĂ© par l’Église universaliste d'AmĂ©rique en 1948.
  • La National Association of Universalist Men regroupait les hommes universalistes a Ă©tĂ© fondĂ© en 1949. Elle a atteint 1 000 adhĂ©rents et encourageait la crĂ©ation de cercles masculins au sein des paroisses universalistes et la promotion masculine de la dĂ©nomination.
  • La Universalist Ministers Association regroupait les pasteurs universalistes.
  • L'Église universaliste d'AmĂ©rique possĂ©dait trois instituts de thĂ©ologie pour former ses pasteurs : la Theological School de l'universitĂ© de St. Lawrence (1856–1965), la Ryder Divinity School (1885–1913) au Lombard College, et la Crane Theological School de l'universitĂ© Tufts (1869–1968).

PĂ©riodique

  • L'Universalist Magazine, premier journal d'une dĂ©nomination religieuse aux USA, a Ă©tĂ© fondĂ© en 1819. Il est devenu le Christian Leader puis le Universalist Leader en 1897, redevenu le Christian Leader en 1926, redevenu le Universalist Leader en 1953. Il a fusionnĂ© avec l'Unitarian Register en 1961 pour former The Unitarian Register and The Universalist Leader (devenu Unitarian Universalist World en 1970, World en 1987 puis UU World).

Bibliographie

  • Clinton Lee Scott, The Universalist Church of America, a short history. Boston, Universalist Historical Society 1957. (OCLC 3387571)

Notes et références

  1. « unitarianhistory.org.uk/hsreco… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. « Chapter III: Churches and Membership », sur www.pacificuu.org (consulté le )
  3. (en-US) « Where Have All the Universalists Gone? », sur Christian Universalist Association (consulté le )
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