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Église du Kram

L'église du Kram, située dans la ville du Kram en Tunisie, est une église catholique construite en 1903 à l'époque du protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien en 1964, elle abrite désormais un centre culturel.

Église du Kram
Image illustrative de l’article Église du Kram
Vue de l'Ă©glise vers 1954.
Présentation
Culte Catholicisme
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Tunis
DĂ©but de la construction 1903
Date de désacralisation 1964
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Tunis
Ville Le Kram
CoordonnĂ©es 36° 50′ 00″ nord, 10° 19′ 02″ est

Premiers Ă©difices

À la fin du XIXe siècle, la population chrétienne du Kram se concentre dans un hôpital militaire constitué de 32 baraques en bois ayant chacune une rangée de vingt lits. Le soutien spirituel des malades est assuré par des aumôniers militaires et dix religieuses appartenant à la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph-de-l'Apparition. La ville relève alors de la paroisse de La Goulette.

Une première chapelle est bénie en par l'abbé Leynaud. Ce n'est qu'une simple chambre louée 230 francs par an à un certain M. Cubasol[1].

Historique de l'Ă©glise pendant le protectorat

La construction de nombreuses villas occupées pendant l'été rend nécessaire la construction d'un lieu de culte permanent. L'église est construite en 1903 et bénie par le curé de La Goulette, l'abbé Saliba.

Le , on juge que le nombre de paroissiens est suffisant pour que Le Kram devienne une paroisse à part entière. Mais les fortes variations de la population entre l'hiver et l'été ne facilitent pas les animations religieuses que les curés tentent de mettre en place. En 1916, on doit faire appel à deux prêtres soldats pour assurer les offices.

En 1917, les fidèles du Kram montrent toutefois leur attachement à l'église en finançant l'achat d'un autel de marbre. Même les habitants de la ville voisine de Khereddine, dépourvue de lieu de culte, ont participé à son financement, laissant entendre qu'ils viennent régulièrement assister aux offices.

La population chrĂ©tienne de la ville augmente rĂ©gulièrement puisqu'elle atteint 1 950 personnes en 1942. Une bibliothèque est ouverte et de nombreuses activitĂ©s ouvertes Ă  tous sont proposĂ©es : soins Ă  domicile, cours de solfège ou de stĂ©no-dactylo, théâtre, cinĂ©ma, etc[1].

Contrairement à d'autres paroisses où les antagonismes entre Français et Italiens sont exacerbés, la cohabitation se passe très bien au Kram. En 1925, l'église est ornée d'une statue de Notre-Dame de Trapani offerte par un ancien combattant italien qui réalise ainsi le vœu qu'il avait fait s'il sortait vivant de la Première Guerre mondiale.

Le , toute la population, notables compris, est réunie pour accueillir l'arrivée de trois cloches venues de Châlette-sur-Loing. Après avoir été bénies, elles sont mises en place dans le clocher[2].

Vie de la paroisse du Kram Ă  l'Ă©poque du protectorat[3]
BaptĂŞmes Mariages SĂ©pultures
193058815
1940511718
19501232439
196023216

Bâtiment après l'indépendance

Beaucoup de familles de militaires habitent au Kram. Dès la signature des conventions d'autonomie interne en 1954, ils commencent à quitter la ville. L'indépendance de la Tunisie en 1956 accélère le mouvement.

Le modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le prend acte de cette disparition de la communauté chrétienne. Le bâtiment est cédé gratuitement avec l'assurance qu'il ne sera utilisé qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec son ancienne destination[4]. La paroisse est à nouveau rattachée à La Goulette où les offices sont toujours assurés.

L'église du Kram abrite désormais un centre culturel[5].

Prélats responsables de la paroisse

  • Monseigneur Guyot (1924-1931) ;
  • AbbĂ© Taulier (1934-1942) ;
  • AbbĂ© Krebs (1947-1952).

Notes et références

  1. François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 220.
  2. Dornier 2000, p. 221.
  3. Dornier 2000, p. 635.
  4. « Modus vivendi entre le Saint Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le ).
  5. Saloua Ouerghemmi, Les églises catholiques de Tunisie à l'époque coloniale. Étude historique et architecturale, éd. Université de Tunis-Université François Rabelais de Tours, Tours, 2011, p. 392.

Liens externes

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