AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Église du Carmel (Messine)

Le sanctuaire de la Vierge du Carmel, plus connu sous le nom d’église du Carmel, est un Ă©difice vouĂ© au culte situĂ© Ă  Messine. Il remplace l’église homonyme, situĂ©e prĂšs du dĂŽme et dĂ©truite par le SĂ©isme de 1908 Ă  Messine. Elle se trouve rue Antonio Martino, face au tribunal et rappelle le style du XVIIe siĂšcle typique de Messine avant les destructions du tremblement de terre. L’église, rĂ©alisĂ©e par Lorenzo Interdonato sur un projet de l’architecte Cesare Bazzani, fut consacrĂ©e le et c’est donc en 2011 qu’elle a fĂȘtĂ© ses 80 ans.

Église du Carmel
Image illustrative de l’article Église du Carmel (Messine)
Présentation
Nom local Chiesa del Carmine
Culte Catholicisme
Fin des travaux 1931
Architecte Cesare Bazzani
Style dominant Architecture Ă©clectique
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
RĂ©gion Drapeau de la Sicile Sicile
Ville Messine
CoordonnĂ©es 38° 11â€Č 18″ nord, 15° 33â€Č 04″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Sicile
(Voir situation sur carte : Sicile)
Église du Carmel
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Église du Carmel

L’histoire des Grands Carmes à Messine

Ă©glise du Carmel

Les religieux de l’ordre du Carmel, parvenus Ă  Messine au plus tard en 1238, fixĂšrent leur premiĂšre demeure sur le torrent Saint-Michel, Ă  deux kilomĂštres de la ville. Ils y construisirent leur premier couvent avec l’église annexe qu’ils appelĂšrent “Sainte-Marie du Carmel’’. Ce lieu propice Ă  la vie d'ermite que vivaient les moines, fut dĂ©nommĂ© par la suite “retrait” et toute la contrĂ©e prit ce nom. Les continues pressions des fidĂšles qui accouraient nombreux pour mendier, attirĂ©s par la vie exemplaire que menaient les moines. Les religieux poussĂšrent ceux-ci Ă  changer de demeure et Ă  se dĂ©placer le long de l’embouchure du torrent Saint-Michel. Mais cette deuxiĂšme demeure Ă©tait infectĂ©e par la malaria et exposĂ©e aux dĂ©prĂ©dations des pirates et des guerres qui sĂ©vissaient en Sicile; en 1292 les moines furent contraints Ă  se dĂ©placer rue Argentieri, proche Ă  la rue Garibaldi e Corso Cavour.

Mais leur prĂ©sence dura peu dans ce couvent parce qu’ils Ă©taient trop prĂšs des chanoines de la CathĂ©drale qui se sentaient menacĂ©s dans leur fonction. Les religieux “pro bono pacis” en , dĂ©cidĂšrent de transfĂ©rer leur couvent pour la quatriĂšme fois, avenue Pozzo Leone (dĂ©diĂ©e au pape saint LĂ©on II, sicilien et Messinais par tradition) oĂč ils occupĂšrent l’église de Saint-Cataldo qui se trouvait dans l’aire du thĂ©Ăątre Vittorio Emanuele, situĂ© sur le Corso Cavour. De nombreuses vicissitudes dĂ©truisirent ce nouveau siĂšge : les guerres, les intempĂ©ries et de graves tremblements de terre, en particulier celui du quand l’église fut complĂštement rasĂ©e au sol, et avec elle, toutes les Ɠuvres d’art et les tombeaux des hommes cĂ©lĂšbres qu’elle abritait. Le sanctuaire votif dĂ©diĂ© Ă  la Vierge du Carmel eut son nouveau siĂšge, appelĂ© ‘‘Carmel majeur’’ dans les enceintes de l’ancienne avenue de l’UniversitĂ©, comprises entre l’actuelle rue Saint-Philippe Bianchi et celle de la Zecca.

Le haut de l'Ă©glise

L’église du Carmel, comme la prĂ©cĂ©dente, avait une nef et Ă©tait dĂ©corĂ©e selon le style baroque avec des fresques et des peintures Ă  l’huile du peintre Giovanni Tuccari. Elle avait cinq autels : le principal Ă©tait vouĂ© Ă  Notre-Dame du Carmel, avec une peinture sur bois que l’on considĂšre appartenant Ă  Caravaggio, recouverte d’argent historiĂ© qui ne laissait entrevoir que le visage de la Sainte Vierge (exposĂ©e au musĂ©e rĂ©gional actuellement) ; le premier autel sur la droite Ă©tait dĂ©diĂ© Ă  la famille, le second Ă©tait consacrĂ© au baptĂȘme de JĂ©sus; le premier autel sur la gauche Ă©tait dĂ©diĂ© Ă  saint Albert des AbbĂ©s et Ă©tait ornĂ© de quatre reliefs “plaquĂ©s’’ argent reprĂ©sentant la vie du saint (dĂ©posĂ©s dans l’actuelle sacristie avant d’ĂȘtre volĂ©s en 1981) et enfin l’autel du Crucifix.

Les derniĂšres annĂ©es du XIXe siĂšcle, la Maçonnerie causa beaucoup de peines aux religieux, Ă  tout cela s’ajouta le dernier coup de grĂące dĂ» au tremblement de terre de 1908 qui les obligea Ă  quitter les lieux qui rĂ©pondaient Ă  leur gout. Dans les trente secondes qui suivirent le tremblement de terre “la lionne de la Sicile, la ville fiĂšre et gentille, la Messine Blanche, la reine gracieuse du dĂ©troit homonyme” -ainsi la dĂ©finit Pirandello- de centre d’agglomĂ©ration de vie et de population joyeuse, devint une ville de morts que le vacarme et la poussiĂšre des dĂ©combres enveloppaient. Ceux qui Ă©chappĂšrent Ă  la mort accomplirent des actes hĂ©roĂŻques, en sauvant avec la seule force de leur bras, un grand nombre de victimes enfouies sous les dĂ©combres. NĂ©anmoins, le ministre de la marine, le dĂ©putĂ© Mirabello, anticlĂ©rical impitoyable, dans une interview dĂ©but , avait accusĂ© les membres du clergĂ© d’absentĂ©isme total et d’avoir fui les lieux sinistrĂ©s. Pour rĂ©parer une telle calomnie, le dĂ©putĂ© Giuseppe Toscano Ă©crivit dans le journal “Il Risveglio”: «Pour rĂ©tablir la vĂ©ritĂ©, je soussignĂ©, Giuseppe Toscano, ancien conseiller municipal de la malheureuse ville de Messine, tĂ©moigne que, immĂ©diatement aprĂšs le sĂ©isme, je me heurtai Ă  trois moines du couvent des Carmes car mon habitation Ă©tait contigĂŒe au couvent et fut dĂ©truite par le tremblement de terre: ils rĂ©pondent aux noms de PĂšre Anselmo, prieur du monastĂšre, PĂšre Agostino Tornatore et PĂšre Egidio Lo Giudice, presque nus, ils s’étaient dĂ©jĂ  mis au travail pour sauver les vivants et enterrer les morts alors qu’ils Ă©taient Ă  peine sortis des dĂ©combres, privĂ©s de tout moyen nĂ©cessaire pour secourir. Par la seule force de leur bras, ils ont fait ce qu’ils ont pu. Je leur ai procurĂ© quelques vĂȘtements que j’ai pu prendre dans une piĂšce qui n’a pas Ă©tĂ© dĂ©truite et je me suis mis au travail, moi aussi...».

Puisque la dĂ©votion Ă  la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel Ă©tait profondĂ©ment enracinĂ©e dans la vie du peuple de Messine, l’archevĂȘque D'Arrigo confia aux Carmes une des premiĂšres Ă©glises baraques qui avait Ă©tĂ© construites aprĂšs le dĂ©sastre situĂ©e dans l’actuelle rue Salandra. Mais les frĂšres et la population nourrissaient en eux le dĂ©sir de voir les carmes s’implanter encore en terre de Messine. Dans cet endroit on pouvait remarquer la prĂ©sence de l’église des saints Laurent et Anne, la plus ancienne paroisse de la ville, et dont le registre contenait le nom du Chanoine Marie Hannibal De France, baptisĂ© le . Cependant, le curĂ© de la paroisse, ĂągĂ© et fatiguĂ© avait besoin d'aide. L'archevĂȘque D’Arrigo demanda au PĂšre Alessi de mettre Ă  son service et au curĂ© de donner son accord pour qu’à sa mort l’église soit gĂ©rĂ©e par les carmes. Et cela advint en octobre 1918 lorsque les pratiques nĂ©cessaires furent accĂ©lĂ©rĂ©es. Le PĂšre Alessi s’engagea pour la construction de la Paroisse et l’annexion du couvent. Ainsi, avec l’aide de l’ArchevĂȘque Monseigneur Paino successeur de D’Arrigo on obtint le projet de la construction de la nouvelle Ă©glise et du couvent grĂące au cĂ©lĂšbre architecte CĂ©sar Bazzani. AprĂšs la pose de la premiĂšre pierre le de la mĂȘme annĂ©e, quatre ans aprĂšs, le nouveau couvent vit le jour et fut inaugurĂ© le . Une annĂ©e aprĂšs, la nouvelle Ă©glise fut Ă©rigĂ©e. Le la statue de la Vierge Marie du Mont Carmel fit son entrĂ©e triomphale sous les acclamations du peuple de Messine. Il y a donc presque soixante ans que ces Ă©vĂ©nements se sont passĂ©s, mais l’église du Carmel continue Ă  ĂȘtre le point stratĂ©gique du patrimoine historico-artistique de la citĂ©.

L'Ă©glise maintenant

L'Ă©glise maintenant

L'intĂ©rieur, en forme de croix grecque avec des chapelles latĂ©rales, dĂ©corĂ©es de marbres polychromes et de colonnes de marbre rose surmontĂ©es de chapiteaux sculptĂ©s. Le dĂŽme de l'Ă©glise, de forme octogonale, dispose d'une fenĂȘtre circulaire de chaque cĂŽtĂ© et est surmontĂ©e d'une lanterne carrĂ©e. Le compartiment central est de forme octogonale et il est couvert d’une voute qui est en ligne sur l’axe des avenues Nicola Fabrizi et Corso Cavour, Ă  partir desquelles tout l'Ă©difice, vu de loin, donne l'impression d'un point terminal. L'Ă©glise dispose de sept chapelles avec leurs autels, quatre ovales aux quatre coins de celle-ci, deux dans le croisillon et une dans l'abside, qui contient l'autel.

Les chapelles de l'Église

Sur l'autel principal se trouve une statue représentant la Vierge du Carmel du dix-huitiÚme siÚcle avec l'Enfant Jésus dans ses bras, qui donne le saint scapulaire à saint Simon Stock. La statue se trouvait dans l'église ancienne détruite par le tremblement de terre.

La statue de la madone de Carmel
  • Chapelle du SacrĂ©-CƓur: situĂ©e dans le croisillon de l'Ă©glise sur la gauche de l'autel principal. La niche contient une statue du SacrĂ©-CƓur.
  • Chapelle du Saint-Crucifix: reprĂ©sente le mont du Calvaire, la croix sur laquelle JĂ©sus se tient sur un fond de nuages sombres qui laissent entrevoir des tĂ©nĂšbres qui ont surgi au moment de sa mort. Assise Ă  ses pieds l’on voit la MĂšre de Douleur la poitrine transpercĂ©e par une Ă©pĂ©e.
  • Chapelle de Notre-Dame de Lourdes: est sur la droite Ă  cĂŽtĂ© de l'autel principal. Dans une grotte qui reproduit celle de Lourdes en France. Il y a la statue en bois de Notre-Dame de Lourdes Ă  hauteur naturelle qui provient de l'ancienne Ă©glise-baraque (aprĂšs le tremblement de terre elle s’érigeait rue La Farina). À ses pieds il y a la petite Bernadette.
  • Chapelle de Sainte-Anne: la statue en bois de sainte Anne tient un livre ouvert avec le passage biblique suivant : "Rorate coeli desuper et nubes pluvant iustum" (Ouvrez-vous cieux rĂ©pandez la rosĂ©e, et nuages laissez pleuvoir le Juste,). Jusqu’en 1988, sainte Anne Ă©tait honorĂ©e dans cette Ă©glise comme Patronne Ă  cĂŽtĂ© de saint Laurent avant de prendre dĂ©finitivement le nom de Sainte Marie Du mont Carmel.
  • Chapelle de Saint-Albert des AbbĂ©s: la statue en bois du saint, patron oubliĂ© de Messine Ă  hauteur naturelle, tenant dans son bras droit le Divin Enfant et le lys symbolique et un livre sur la gauche comme symbole de puretĂ© et de respect scrupuleux de la RĂšgle . Elle repose sur un socle en bois, sur lequel il y a un ruban flottant Ă  l'inscription "Civitas Messine Gaude», qui invite le peuple de Messine Ă  se rĂ©jouir pour avoir eu un si prodigieux protecteur. DerriĂšre les pieds du saint, vous pouvez voir la poupe et la proue de l'historique "Vascelluzzo", un navire qui commĂ©more la libĂ©ration de la ville de Messine d’une grave famine, et qui est portĂ©e en procession chaque annĂ©e le jour du Corpus Domini.
  • Chapelle de Sainte-Lucie: celle-ci rappelle l'Ă©glise "Sainte- Lucie all'Uccellatore "qui se trouvait prĂšs du sanctuaire actuel. La dĂ©votion Ă  son Ă©gard est trĂšs prononcĂ©e surtout le , le jour de sa commĂ©moration.

L'orgue Tamburini

L’orgue de cette Ă©glise mĂ©rite quelques remarques. Construit par la cĂ©lĂšbre sociĂ©tĂ© Tamburini de Crema et testĂ© le , l'orgue est l’instrument le plus pratique et le plus perfectionnĂ© de l'art de ce temps. Il dispose de deux manuels de 61 touches, une console raffinĂ©e, et un pĂ©dalier radialement concave avec 32 pĂ©dales, ajustĂ©es pour tous les vingt registres, dont 17 mĂ©caniquement rĂ©els. FormĂ© d'un complexe de 1 400 tiges qui, placĂ©es des deux cĂŽtĂ©s de la tribune, forment un complexe artistique riche de sons et qui montrent de grandes capacitĂ©s expressives. Il est, certainement aprĂšs celui de la cathĂ©drale, l’orgue le plus complet et le plus beau de Messine. Il vient d'ĂȘtre l'objet d'une restauration nĂ©cessaire pour prĂ©server le son et la structure.

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.