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Église catholique de Baihanluo

L'église catholique de Baihanluo ou de Bahang[1] a été fondée par des missionnaires français de la Société des missions étrangères de Paris en 1899 sur les rives de la Salouen dans de hautes terres difficilement franchissables de la région des Sept-Frères.

Église catholique de Baihanluo
Présentation
Construction
Localisation
Localisation
Coordonnées
28° N, 99° E
Localisation sur la carte de Chine
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Localisation sur la carte de la RĂ©gion autonome du Tibet
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Situation du village

Le village, accessible seulement Ă  pied et Ă  cheval, se trouve Ă  2 600 mètres d'altitude adossĂ© Ă  des pics de plus de 5 000 mètres[2] Ă  une latitude de 28° N et une longitude de 99° E. Les hivers sont moins rigoureux que dans d'autres endroits plus Ă  l'est, mais les Ă©tĂ©s sont chauds et fort humides. Il est situĂ© en territoire loutze[3] (appelĂ© LoutzĂ©kiang Ă  l'Ă©poque des missionnaires), peuplade antĂ©rieure aux TibĂ©tains Ă  l'habitat Ă©pars, dans une haute vallĂ©e au bord du Doyong, affluent de la Salouen[4]. Le village est totalement isolĂ©: il faut passer le col de Sila (4 400 mètres d'altitude) et le col du Gniserla (4 000 mètres d'altitude), inaccessibles Ă  cause de la neige entre novembre et mai, pour rejoindre en trois ou quatre jours de marche la mission de Cizhong Ă  l'est au bord du MĂ©kong, car il est impossible de descendre la rivière Salouen pour atteindre des villages Ă©loignĂ©s au sud, la rivière Ă©tant trop escarpĂ©e et impraticable dans son cours supĂ©rieur.

Description de l'Ă©glise

L'église se trouve sur un petit promontoire en surplomb de la vallée escarpée de Dimaluo (en)[5] dans le comté de Gongshan, en haut de la vallée de la Salouen en allant vers la frontière birmane, à l'ouest de Cizhong[6]. Elle est construite en bois[7] selon un plan basilical et possède un fronton chinois dont la toiture est à pans relevés. Son petit clocher recouvert d'une toiture conique se trouve du côté de l'abside derrière le chœur. Les portes de l'église au milieu de trois arcs de plein cintre donnent sur une vaste cour rectangulaire fermée, servant de parvis. Les trois côtés de la cour sont fermés par les bâtiments de la mission, le quatrième par l'église. L'entrée de la mission est en vis-à-vis de l'église.

Histoire

Création

Le poste missionnaire a été fondé par le père Annet Génestier (1858-1937)[8] des Missions étrangères qui fait bâtir une vaste église au toit à pans élevés dans le style sino-tibétain, à partir de 1899. Moins d'une vingtaine de modestes maisons de villageois l'entourent à cette époque.

Le père Georges AndrĂ©[9] (1891-1965) arrive en poste en . Il y demeure jusqu'en 1952. C'est lui qui fait tracer des pistes muletières dans les environs (300 km) et construire des ponts suspendus de bois pour faciliter la vie de ses villageois qui ne connaissaient pas l'usage du pont auparavant, au-dessus de torrents qui se trouvent parfois Ă  deux ou trois cents mètres en dessous des bords. L'explorateur amĂ©ricain Joseph F. Rock (1884-1962) qui visite la mission au dĂ©but des annĂ©es 1920 qualifie l'endroit de « dernier avant-poste de la chrĂ©tientĂ© »[10] dans un article du National Geographic. Le père AndrĂ© fait venir des graines[11], pour crĂ©er le premier jardin fruitier, jamais vu ici auparavant, et introduire toute sorte d'espèces de lĂ©gumes. Le père AndrĂ© rayonne sur sept postes de missions dans un rayon de deux jours de marche. Il rĂ©dige un dictionnaire franco-tibĂ©tain-loutse, le premier, et devient correspondant de l'Institut des langues orientales[12]. Après la visite de Joseph F. Rock, le seul EuropĂ©en Ă  venir le voir[13] est vingt-cinq ans plus tard Ă  l'Ă©tĂ© 1946 le père Christian Simonnet (1912-2002), aumĂ´nier militaire Ă  HanoĂŻ et futur curĂ© de l'Ă©glise des Martyrs de HanoĂŻ.

André Guibaut et Louis Liotard

Le , André Guibaut et Louis Liotard en missions et d’explorations scientifiques au Tibet arrivent la Mission catholique de Bathang et y restent sept semaines en hivernage. Au cours de leur séjour, ils font une pointe en territoire tibétain accompagné du père Bardin[14].

RĂ©gime communiste

En 1951, les commissaires politiques du Parti communiste chinois demandent aux missionnaires d'abandonner les missions. Georges André, soutenu par ses paroissiens, refuse. Il est expulsé en par des militaires[15]. La caravane met trois mois à rejoindre Hong Kong, au cours desquels il reçoit de constantes brimades.

Néanmoins le culte catholique a subsisté clandestinement dans la population de la région[16]. L'église est fermée au culte pendant la révolution culturelle. Elle est rendue au culte au milieu des années 1980.

Notes et références

  1. En chinois Perhalo
  2. Taiclet, op. cité, p. 57
  3. Ou bien Kioutze, cf Ă©ditions mondialis
  4. La vallée du Doyong est séparée de la vallée de la Salouen par le mont Alolaka
  5. Douyoulongba
  6. Georges Taiclet Georges André, missionnaire comtois du bout du monde, éd. de Haute-Savoie, 1998, page 94
  7. Les Tibétains catholiques, "fous de Dieu" en Chine communiste La Croix, 21 mai 2015
  8. Archives des Missions étrangères: notice biographique
  9. Natif de Champagney (Haute-Saône), il a été sous les drapeaux pendant sept ans avant d'être démobilisé à l'été 1919
  10. Dans une communication adressée à la Société de géographie de Washington qui donne lieu à une série d'articles dans The National Geographic, cf Christian Simonnet, Tibet! Voyage au bout de la chrétienté, éd. de septembre, Paris, 1991, p. 140
  11. De chez Vilmorin . Elles mettent des mois Ă  venir
  12. Taiclet, op. cité, p. 67
  13. Hormis de rares visites de ses confrères. En revanche à partir de 1947, le nouveau curé de Tchongteu (Chongding), le chanoine Louis Emery, qui est à six ou sept heures de marche, vient le seconder régulièrement, cf Revue du Grand-Saint-Bernard, 2009, numéro 3
  14. André Guibaut et Louis Liotard, Les gorges de la Salouen moyenne et les montagnes entre Salouen et Mékong, Annales de géographie, 1941, vol 283 pp. 180-195
  15. Georges André (MEP) (1891-1965) MEP, « En 1951, les commissaires politiques demandent aux missionnaires de quitter les missions. Soutenus par les chrétiens, ils ne tiennent pas compte de cet ordre. Le 11 mai 1952, les choses deviennent sérieuses et le Père André reçoit une note libellée en ces termes : Votre demande de quitter la Chine est acceptée sous quatre jours", alors qu'il n'avait rien demandé. »
  16. Les Tibétains catholiques, "fous de Dieu" en Chine communiste L'Obs, 21 mai 2015

Article connexe

Liens externes

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