Église Saint-François du Havre
L'église Saint-François du Havre (appelée Saint-François d'Assise) est un des plus vieux bâtiments du centre-ville du Havre et un des seuls rescapés. Il se trouve dans le quartier Saint-François, reconstruit dans un style régionaliste qui contraste avec les autres quartiers reconstruits par Auguste Perret. C'est un bâtiment du XVIIe siècle de style plutôt Renaissance.
Église Saint-François du Havre | ||||
Présentation | ||||
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Nom local | Saint-François-d'Assise | |||
Culte | Catholique romain | |||
Dédicataire | saint François de Paule (dédicace) ;saint François d'Assise (selon le nom usuel) | |||
Type | Église | |||
Rattachement | Diocèse du Havre, qui appartient à la province ecclésiastique de Rouen | |||
Début de la construction | 1542 | |||
Fin des travaux | 1687 | |||
Autres campagnes de travaux | 1841 construction d'une nouvelle façade et d'une nouvelle tour. | |||
Style dominant | Architecture gothique[1], et architecture de Renaissance et classique[2] | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Normandie | |||
Département | Seine-Maritime | |||
Ville | Le Havre | |||
Coordonnées | 49° 29′ 20″ nord, 0° 06′ 49″ est[3] | |||
Géolocalisation sur la carte : Le Havre
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
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Histoire
Construction de l'église
Avant la construction du bâtiment actuel, il y aurait eu une chapelle dans le quartier des Barres (nom du quartier à l'époque), en 1524. Le roi François Ier voulait construire dans ce quartier une église dédiée à Saint François de Paule, un saint que les rois préféraient à l'époque[4]. On ne sait pas qui est à l'origine de l'église, mais on en attribue les plans à Jérôme Bellarmato, architecte italien chargé de fonder le quartier. La construction de l'église commence en 1542[5]. Les chantiers sont interrompus par les guerres de religion (comme les chantiers de l'actuelle cathédrale Notre-Dame du Havre), et le projet initial n'aboutit pas ; l'église actuelle est certainement plus petite que dans les plans primitifs de l'édifice[5]. En 1638, l'église est consacrée, bien que l'édifice ne soit pas terminé[6]. En 1687, le chœur est construit.
À l'origine, l'église est sous le vocable de saint François de Paule mais celui-ci a été remplacé (dans les sources) par saint François d'Assise qui à l'époque (début du chantier) était inconnu dans le diocèse de Rouen[4]. En fait, cela est dû à l'arrivée des capucins en 1590, qui s'installèrent dans le quartier[5]. L'église est donc connue comme « église Saint-François d'Assise ».
L'église Saint-François du XVIIe siècle au XXIe siècle
L'église Saint-François est une succursale de l'église Saint-Michel d'Ingouville (tout comme la cathédrale Notre-Dame) jusqu'à la Révolution. Sous le Premier Empire, l'église a sa propre paroisse. En 1793, l'église est en mauvais état : toiture dégradée et vitraux cassés[6]. En 1802, l'église est restaurée par l'architecte Bouvard : remise en état de la toiture et restauration des vitraux[6]. En 1806, les toitures des chapelles sont remplacées par une seule toiture par bas-côté.
En 1841, une nouvelle façade-porche à trois travées surmontée d'un petit clocher est construit. De l'ancienne tour, on sait peu de choses sauf que c'était une « masse informe de caillou noir, il semblait excru sur la façade comme une verrue sur un visage. » (Jean Benoît Désiré Cochet)[7]. En 1861, une petite sacristie est construite au bout de la nef latérale nord par l'architecte Émile Platel[6]. Le lors du bombardement de l'aviation britannique (RAF), le quartier Saint-François est ravagé. Une torpille qui tombe dans la rue Percanville détruit, par sa proximité de l'église, trois travées de la nef et quatre chapelles, et endommage gravement la sacristie[8]. Après la guerre, l'église fut restaurée et la sacristie reconstruite : en , les voûtes endommagées par les bombardements sont entièrement refaites. En 1955 et 1956, le porche et son clocher sont démontés et restaurés (la façade est remise en place le ). Puis, toutes les chapelles sont reconstruites et, en 1961, de nouveaux vitraux posés[9]
L'extérieur
Caractéristiques générales de l'extérieur de l'église
L'église possède une façade surmontée d'un modeste clocher. Les murs de l'église sont soutenus par des contreforts. La toiture de l'église forme un transept juste derrière le clocher ; ce transept était surmonté de deux clochetons démontés après les travaux de restauration du XXe siècle. Les murs sont percés de grandes baies vitrées. À l'arrière, le chœur est visible à l'extérieur car ses dimensions sont moins importantes que celles de la nef ; le chevet de l'église est en forme d'hémicycle et est percé de deux baies vitrées.
La façade de l'église
L'église ne possède qu'une seule façade qui est en fait un porche de trois travées et trois portes d'entrée (celle du milieu est dans l'alignement de la nef). Le porche de type classique montre une légère influence du style ogival (gothique). Le porche est surmonté d'un clocher de style Renaissance qui reprend un style gréco-romain.
L'intérieur
Général
L'église est constituée d'une nef en trois vaisseaux flanquée de chapelles, qui se prolonge dans un chœur. Le style classique est prédominant, bien que les voûtes des bas-côtés sont de styles médiévales.
La nef
La nef principale est couverte par un berceau en plâtre qui repose sur des piliers en forme de colonnes d'ordre dorique. Quant aux bas-côtés, ils sont voûtés sur croisées d'ogives. La nef est constituée de quatre travées, plus une autre entre nef et chœur.
Le chœur
Le chœur de style Renaissance est de dimension plus modeste. Le maître-autel est un autel récent de type néo-classique en bois. Le chœur dispose de stalles et d'un petit orgue. Au fond, dans l'abside, l'autel avec le tabernacle est surmonté d'un calvaire. Sur le mur derrière l'autel, il y une tapisserie venant de la manufacture royale d'Aubusson, offerte en 1924 à l'église ; au-dessus, on peut voir une fresque représentant le couronnement de la Vierge Marie.
Les cloches
Le mardi furent baptisées 4 cloches fondues par Adolple Havard, fondeur de cloches à Villedieu-les-Poêles :
- Cécile-Pauline-Henriette-Clémence-Suzanne : Ré 3 (1 286 Kg) ;
- Marie-Antoinette-Henriette-Adrienne : Mi 3 (998 Kg) ;
- Marie-Thérèse-Louise-Françoise-Frédérique : Fa # 3 (663 Kg) ;
- Étiennette-Emmanuel-Florence-Emilie-Claire : La 3 (373 Kg).
Classement
L'église Saint-François est répertoriée dans l'inventaire général du patrimoine culturel depuis le [6].
Articles connexes
- Histoire du Havre
- Église Saint-Joseph, autre église célèbre du Havre, due à la reconstruction de la ville par Auguste Perret
- Quartier Saint-François
- Diocèse du Havre
- Cathédrale Notre-Dame du Havre
Références et notes
- Éléments d'architecture gothique : Voutes en ogive, nervures des voûtes, retables et autels secondaires
- Éléments de style renaissance et classique: la façade et son clocher, pas de transept, élévation dorique, autels et retables secondaires, etc.
- Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- Jean Benoît Désiré Cochet, Les Églises de l'arrondissement du Havre, vol. 1, p. 37 (Saint-François-du-Havre)
- Gilbert Décultot,Le Havre, ses églises, Le Havre, 1992, p. 46 (Son origine)
- « Église paroissiale Saint-François », notice no IA00130195, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jean Benoît Désiré Cochet, Les Églises de l'arrondissement du Havre, vol. 1, p. 39 (Saint-François-du-Havre)
- Gilbert Décultot,Le Havre, ses églises, page 62 (Saint-François pendant la Seconde Guerre mondiale 1939-1945)
- Gilbert Décultot, Le Havre, ses églises, 1992, p.64 (Restauration de l'église)
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Gilbert Décultot, Le Havre, ses églises, , 304 p. (OCLC 27975643) .
- Jean Benoît Désiré Cochet, Les Églises de l'arrondissement du Havre, t. 1, Ingouville, Roquencourt (1re éd. 1846) .
- L'abbé Jean-Baptiste Lecomte, Messire de Clieu, Les églises et le clergé du Havre (1516 - 1851), , 295 p.
- Jean Laignel, Hervé Chabannes et Dominique Rouet, Antiquitez du Havre de Grâce, une histoire inédite écrite en 1711, Rouen, Publications des universités de Rouen et du Havre, coll. « Histoire et Patrimoine », , 232 p. (ISBN 978-2-87775-502-3, ISSN 1959-321x)