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Église Notre-Dame-sur-l'Eau

L'église Notre-Dame-sur-l'Eau est un édifice catholique qui se dresse sur l'ancienne commune française de Domfront dans le Passais, dans le département de l'Orne, en région Normandie. Construite entre les XIe et XIIe siècles, cette ancienne église prieurale qui relevait de l'abbaye de Lonlay a subi de nombreuses avanies mais reste un édifice majeur de l'architecture de cette région.

Église Notre-Dame-sur-l'Eau
Présentation
Type
Fondation
XIe siècle-XIIe siècle
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Sauveur-en-Domfrontais (d)
Style
Religion
Usage
Église paroissiale catholique (d)
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
48° 35′ 26″ N, 0° 39′ 28″ O
Carte

L'église est classée aux monuments historiques.

Localisation

L'église est située à Domfront comme déléguée de la commune nouvelle de Domfront-en-Poiraie, dans le département français de l'Orne. Elle doit son nom à sa proximité d'un gué de la Varenne.

Historique

L'Ă©glise en 1820.
Abside romane du chœur.

Le site de l'église Notre-Dame-sur-l'Eau, nommée Notre-Dame-sous-l'Eau jusqu'au milieu du siècle précédent[1] - [2], est donné vers 1020 à l'abbaye de Lonlay par le fondateur du château de Domfront, Guillaume Ier de Bellême. L'abbaye de Lonlay alors dépendante de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire en fait un important prieuré[3]. Sa construction s'est sans doute échelonnée du milieu du XIe siècle jusque vers 1100. Sa structure est typiquement bénédictine et elle constitue un type parfait de l'architecture romane normande, donc probablement postérieure à l'annexion de Domfront par la Normandie en 1050. Elle est dédiée en 1156[4].

Au Moyen Âge, elle est la seule paroisse de Domfront et est fréquentée par les ducs de Normandie. Henri II Plantagenet y fait baptiser en 1162 une de ses filles Aliénor future grand-mère de Saint Louis. Elle subit plusieurs restaurations au XVIe siècle notamment en 1578. Elle est restée la paroisse de l'aristocratie locale et on y trouve de nombreuses pierres tombales, parmi lesquelles celles des familles des Landes, Galleri de la Tremblais, Gilebert de Lhene, de la Jaminière. Elle échappe aux destructions de la Révolution grâce à ses sépultures mais sert d'entrepôt, usine de salpêtre, filature de coton, de chapelle pour l'hôpital et est subdivisée par des cloisons. Vers 1826, la flèche octogonale en charpente qui couronnait la tour est remplacée par une pyramide quadrangulaire. En 1836, la nef de l'église est amputée de quatre travées sur les six lors de l'ouverture de la route de Domfront à Mortain. Un bombardement aérien atteint la nef et le clocher en 1944, sans pour autant détruire totalement l'église qui est restaurée avec soin et les peintures du chevet mises en valeur[4] - [5].

Description

Plan et coupe avec l'ancienne nef.

L'église, a deux élévations : arcades et fenêtres hautes[6], comporte une nef de six travées à larges bas-côtés, un transept saillant, un chœur d'une travée terminé par une abside et deux absidioles ouvrant sur le transept. On note deux phases de construction très proches, la nef et le transept avec le chœur. Elles sont marquées par un changement d'axes[5].

Avant la destruction, la tour carrĂ©e (remaniĂ©e au XIIe siècle) s'Ă©lève Ă  la croisĂ©e du transept, entre la nef et le chĹ“ur, l'escalier Ă©tant mĂ©nagĂ© dans un pilier. La nef mesure 40 m de long et 15,60 m de largeur avec une hauteur de 13 m. La façade est ornĂ©e d'un grand portail roman avec six colonnes et chapiteaux couverts d'entrelacs, sĂ©parĂ©s par des angles saillants que l'on a replacĂ© dans le nouveau mur. La nef, après dĂ©molition, est rebâtie sur une longueur de 9,45 m et une largeur de 7,50 m. Presque toutes les maçonneries extĂ©rieures des bas-cĂ´tĂ©s Ă©taient disposĂ©es en arĂŞtes de poisson, le mur intĂ©rieur des bas-cĂ´tĂ©s offrait une suite d'arcades voutĂ©es. Le transept est la partie la plus caractĂ©ristique de l'Ă©difice, certains supports cruciformes ont des demi-colonnes montant sur toute la hauteur ce qui est très rare en France mais frĂ©quent dans le monde germanique, le chĹ“ur est voutĂ© d'arĂŞtes sur deux rangĂ©es d'arcatures surmontĂ©es de fenĂŞtres hautes comme la nef qui elle n'est pas voutĂ©e. L'abside et les chapelles du transept sont seules intactes[7] - [4].

La sculpture

Sculptures romanes des chapiteaux.

Les chapiteaux taillés dans du granite n'ont pas la finesse de ceux taillés dans du calcaire, mais ils s'ornent de décors géométriques : entrelacs informes, étoiles et crossettes, de végétaux stylisés, de formes humaines et de masques, de têtes de béliers et de bœufs. Cette sculpture porte la marque des chantiers caennais et de la Bretagne toute proche[5].

Protection aux monument historique

L'église est classée au titre des monuments historiques par liste de 1840[8].

Mobilier

Dans l'église, se trouvent un maître-autel du XIIe siècle, une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, un gisant du XVe siècle, ainsi qu'une collection de dalles funéraires dont celle de la marquise de Lesdin du début du XVIIe siècle.

  • La Vierge du XIVe siècle.
    La Vierge du XIVe siècle.
  • Dalle funĂ©raire.
    Dalle funéraire.
  • Fresque du XIIe siècle.
    Fresque du XIIe siècle.
  • Gisant du XVe siècle.
    Gisant du XVe siècle.

Notes et références

  1. « Lettres choisies - Mérimée » (consulté le ).
  2. « Monuments historiques : Rapport au ministre de l’Intérieur » (consulté le ).
  3. Fromentin Loriot, Histoire du prieuré de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Évreux, (lire en ligne).
  4. Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211.
  5. Maylis Baylé, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : églises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 88.
  6. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 123.
  7. Léon de La Sicotière : La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175.
  8. « Eglise Notre-Dame-sur-l'Eau ou Notre-Dame-sous-l'Eau », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Fromentin Loriot, Histoire du prieurĂ© de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Evreux, (lire en ligne)
  • Henri Lefaverais: Église de Notre-Dame-sur-l'eau, dans: La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175, sous la direction de LĂ©on de La Sicotière
  • Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211
  • Maylis BaylĂ©, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : Ă©glises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 85-88.

Liens externes

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