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Édouard Goüin (1787-1864)

Édouard Goüin est un banquier et industriel nantais, né à Tours le et mort à Nantes le .

Édouard Goüin
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
Nantes
Nationalité
Activités
Famille
Père
Mère
Madeleine Rose Moisant (d)
Fratrie
Enfants
Édouard-Henry Goüin (d)
Ernest Goüin
Parentèle
Jules Brousset (d) (gendre)
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Société nantaise d'horticulture (d)
Société académique de Nantes et de Loire-Atlantique

Biographie

Né dans une famille de banquiers tourangeaux[1], son père, Henri Jacques Goüin-Moisant, est à la tête de la Banque Goüin[2], maire de Tours et député royaliste d'Indre-et-Loire sous la Restauration. Édouard Goüin a pour parrain son oncle maternel Charles Moisant (père du comte romain Pèdre Moisant), un riche propriétaire terrien.

Il épouse, le à Tours, sa cousine germaine, Alexandrine-Stéphanie Goüin, fille de son oncle Alexandre-Pierre-François Goüin et petite-fille du maire Étienne Benoist de La Grandière. De ce mariage naîtront cinq enfants :

L'aîné Henri (1782-1861) reprenant la tête de la banque familiale à Tours, Édouard Goüin et son frère Jules (1789-1868) s'installent très tôt à Nantes et y fondent un établissement bancaire et d'escompte, Ed. et J. Goüin (Gouin frères), qui devient l'un des principaux de la place de Nantes pour le commerce sur la France et l'étranger. Ils constituent l'appui financier de Thomas Dobrée au sein des Forges de Basse-Indre, lui assurant un rôle central dans la société, étant le seul des associés à avoir des fonds importants et surtout du crédit[3]. Après le décès de celui-ci, les frères Goüin se rapprochent d'Adolphe Lebaudy, dont ils deviennent l'un des associés en affaires, et qui devient, par cet intermédiaire, le nouveau propriétaire des forges en 1836[4]. Ils s'adonnent également dans l'assurance, en tant qu'assureurs maritimes, notamment pour le compte des Dobrée, mais également en assurance-vie.

Effectuant plusieurs séjours en Angleterre, dont il est un admirateur, il prend conscience de l'importance de la machine à vapeur dans les usines et prend notes dans ses carnets d'informations (capitaux investis, recettes brutes, dépenses, nature du trafic, financement, prix de revient, etc.). À Nantes, où il développe l'industrie du textile, s'associant avec Louis-François de Tollenare[5], il s'appuie sur ces observations et expérimente l'utilisation de la machine à vapeur comme moyen de traction.

Notable nantais, il devient conseiller municipal de 1816 à 1830 (sous les municipalités Rousseau de Saint-Aignan et Levesque) et membre du Conseil général de la Loire-Inférieure, élu par le canton Nantes-V. Il est également juge au tribunal de commerce et est élu membre de la Chambre de commerce de Nantes, dont il est vice-président jusqu'en 1837. Son frère Jules sera quant à lui président du tribunal de commerce de 1835 à 1837.

En 1821, il est l'un des fondateurs de la Caisse d'épargne de Nantes, dont il devient alors l'un des premiers directeurs[6] - [7].

La Banque Goüin, caisse de Nantes, augmente son capital et se transforme en Banque Goüin père, fils et Cie en 1846, avec les fils d'Édouard, Édouard-Henri (1811-1889) et Stéphane (1820-1878), en remplacement de leur oncle Jules. La faillite de la caisse Goüin de Nantes en 1867[8], constitue alors le plus grand sinistre financier qui ait jamais frappé la place de Nantes. Le passif a été évalué à environ 6 000 000[9].

Publications

  • Observations sur le choix de l’emplacement de la gare dans la ville de Nantes, avec Auguste Bonamy, Nantes, imp. Busseuil, s.d. [1847], 8 p.

Sources

  • "Édouard Goüin : l'intérêt pour la technologie anglaise", in:Rang-Ri Park-Barjot, La société de construction des Batignolles: Des origines à la première guerre mondiale, 1846-1914, Presses Paris Sorbonne, 2005
  • Yves Rochcongar, "Capitaines d'industrie à Nantes au XIXe siècle", éditions MeMo, Nantes, 2003
  • André Bovar, Histoire de la chambre de commerce et d'industrie de Nantes, 1989
  • Michel Hau, Traditions comportementales et capitalisme dynastique. Le cas des grandes familles, Entreprises et Histoire, no 9,
  • Les grands notables en France (1840-1849): étude historique d'une psychologie sociale, Volumes 1 à 2, Presses universitaires de France, 1964
  • Bertrand Gille, La banque et le crédit en France: de 1815 à 1848, Presses Universitaires de France, 1959
  • Rang-Ri Park-Barjot, L'Histoire exemplaire d'une dynastie d'entrepreneurs français : les Goüin (XVIIe – XXe siècles), 2007 ;
  • Yves Lemoine et Cédric-William Plont, La dynastie Goüin et l'abbaye de Royaumont, éditions Michel de Maule, 2014 ;

Notes et références

  1. Alain Jacquet, Les Goüin, une famille tourangelle de renom, Mémoires de la Société archéologique de Touraine, volume LXXII, , 90 p. (ISBN 978-2-36536-048-7)
  2. F. Raynaud, Une banque de province au XIXe siècle, la Banque Goüin à Tours de 1845 à 1884, 1974 ; Aubouin, La banque Goüin frères : clientèle et fonctionnement d'un établissement de Touraine de 1884 à 1914, 1996
  3. Bertrand Gille, La Sidérurgie française au XIXe siècle, Droz, 1968.
  4. Virginie Monnier, Jacques Laffitte: Roi des banquiers et banquier des rois, Peter Lang, 2013
  5. Problèmes économiques de la France napoléonienne, Revue d'histoire moderne et contemporaine, Belin, 1970
  6. Gustave Goullin, Notice sur les opérations de la caisse d'épargne et de prévoyance de Nantes de sa fondation en 1821 au 31 déc. 1888, 1889
  7. Bulletin de la Societé archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Volume 134, 1999
  8. Claude Kahn, Jean Landais, Nantes et les Nantais sous le Second Empire, Ouest éditions, 1992
  9. Archives municipales de Nantes

Voir aussi

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