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Échasse

Les Ă©chasses sont des piĂšces longilignes que l’on ajoute sous les pieds pour gagner de l’altitude.

Facteur sur Ă©chasses du Pays de Buch.

Description

Le garçon sur échasses. Smolensk (Russie), 1952.

Faites le plus frĂ©quemment en bois ou en mĂ©tal, elles permettent d’atteindre des hauteurs qui varient en rĂšgle gĂ©nĂ©rale entre 20 et 30 cm pour les dĂ©butants et de 3 Ă  4 mĂštres de haut pour les Ă©chasseurs confirmĂ©s. Toutefois des hauteurs plus Ă©levĂ©es ont Ă©tĂ© atteintes, dĂ©passant les 8 mĂštres, le record du monde Ă©tant Ă  plusieurs dizaines de mĂštres.

Les Ă©chasses se sont fortement popularisĂ©es grĂące au cirque dans un premier temps, puis plus rĂ©cemment avec le thĂ©Ăątre de rue. Mais loin de n’ĂȘtre qu’une technique de spectacle, on les retrouve utilisĂ©es sous diffĂ©rentes formes sur tous les continents.

Histoire

Jarre de grĂšce antique montrant des hommes sur Ă©chasses, vie siĂšcle avant JC.

Des textes et des restes archĂ©ologiques montrent que la marche sur Ă©chasses Ă©tait pratiquĂ©e dĂšs la GrĂšce antique au vie siĂšcle avant JC. En GrĂšce ancienne, les Ă©chasses Ă©taient dĂ©nommĂ©es ÎșÏ‰Î»ÎżÎČαΞρÎčÏƒÏ„ÎźÏ‚ (kƍlobathristēs), provenant de ÎșωλόÎČÎ±ÎžÏÎżÎœ (kƍlobathron), « Ă©chasse », composĂ© de Îșáż¶Î»ÎżÎœ (kƍlon), « colonne » et ÎČÎŹÎžÏÎżÎœ (bathron), « base, pedestal »[1]. Les Ă©chasseurs namurois, en Belgique, ont pratiquĂ© les combats sur Ă©chasses depuis 1411[2].

Usage

Chancaires de Saint-PĂ©-de-LĂ©ren
Les "Chancaires" de Saint-Pé-de-Léren, dans les Pyrénées-Atlantiques.

L’usage que l’on en fait est trĂšs variable. Elles peuvent ĂȘtre jeu d’enfants pratiquĂ© dans la CordillĂšre des Andes ou en Asie, outil de travail utilisĂ© par les plĂątriers en France, par les cueilleurs de fruits au Maroc ou en Californie, mais Ă©galement technique de danse.

C’est dans cette derniĂšre catĂ©gorie que l’étude est la plus intĂ©ressante car elle offre une grande diversitĂ© dans les pratiques.

Il ne semble pas y avoir une origine particuliĂšre Ă  l’utilisation des Ă©chasses, ou une filiation historique d’un pays Ă  l’autre, mais plutĂŽt des apparitions simultanĂ©es Ă  diffĂ©rents endroits du globe.

Dans de nombreux pays les Ă©chasses sont issues d’une longue tradition - bien qu’il soit en gĂ©nĂ©ral difficile de dater les premiĂšres utilisations. Les Ă©chasses (grallae) sont dĂ©jĂ  connues des Romains, notamment au thĂ©Ăątre.

Échasseurs Namurois, joutes sur Ă©chasses de Namur.

En Europe existent diffĂ©rentes pratiques traditionnelles de l'Ă©chasse.On trouve par exemple des Ă©chassiers en France (les bergers landais), qui utilisaient les Ă©chasses pour surveiller les moutons. Les Ă©chasses Ă©taient nĂ©cessaires dans cette rĂ©gion de marĂ©cages qui ne sera transformĂ©e qu’à partir de la fin du XVIIIe siĂšcle grĂące aux travaux d’assainissement menĂ©s par Nicolas BrĂ©montier puis Jules Chambrelent. Apparue vraisemblablement vers le XVIIIe siĂšcle, cette fonction a par la suite disparu pour se maintenir comme technique de danse ou de course. A Namur en Belgique, les Ă©chasses sont devenues depuis le XVe siĂšcle le support d’une activitĂ© typique : la joute sur Ă©chasses de Namur (Ă©chasseur namurois[3]). SĂ©parĂ©s en deux compagnies (les Avresses et les MĂ©lans), les Ă©chasseurs namurois se servent des arceaux mĂ©talliques se trouvant sur leurs patins pour donner des coups d'Ă©chasses Ă  leurs adversaires. L'Ă©quipe qui n'a plus de jouteur debout sur Ă©chasses perd le combat. C'est alors le traditionnel "bout-Ă -tot" ("jusqu'au bout" en wallon namurois) qui commence. Les jouteurs restants joutent contre leurs coĂ©quipiers jusqu'Ă  ce qu'il n'y en ait plus qu'un debout sur ses Ă©chasses.

Échassier au cours d’une animation prĂšs de l’embarcadĂšre de Ndangane au SĂ©nĂ©gal.

En Afrique, la pratique y est particuliĂšrement importante. On en trouve dans quasiment tous les pays d’Afrique de l’Ouest (Togo, BĂ©nin, Mali, Ghana, CĂŽte d'Ivoire, SĂ©nĂ©gal
). LĂ  encore, les utilisations sont radicalement diffĂ©rentes d’un endroit Ă  l’autre. Si chez les Dogon, au Mali, elles ont une valeur symbolique trĂšs forte et sont utilisĂ©es dans un contexte de cĂ©rĂ©monie bien particulier, au Togo, par exemple, elles sont, avant tout, utilisĂ©es pour une pratique festive et comme un moyen de se surpasser. Cas particuliĂšrement intĂ©ressant lorsqu’on sait que les Ă©chassiers Ă©voluent entre 2 et 4 mĂštres de haut. C’est d’ailleurs sur ce continent que l’on trouve la plus grande concentration de hauteur d’échasses supĂ©rieure Ă  2 mĂštres.

PĂȘcheurs sur Ă©chasses, Sri Lanka.

On trouve des Ă©chassiers Ă©galement en Asie, ou en AmĂ©rique du Sud. Sur ce dernier continent, il semble que ce soit moins une tradition qu’une importation de la technique par des personnes ayant travaillĂ© dans des cirques aux États-Unis. À part en Bolivie, l’utilisation semble relativement rĂ©cente dans cette partie du monde.

Si l’aspect traditionnel est incontestablement riche en diversitĂ©, c’est peut-ĂȘtre par la voie du thĂ©Ăątre de rue que les Ă©chasses se sont le plus dĂ©veloppĂ©es. Beaucoup de troupes et de compagnies les utilisent (Friche ThĂ©Ăątre Urbain, Bulles de Zinc, Nan ! Compagnie
).

Elles peuvent ĂȘtre un moyen de crĂ©er de nouveaux personnages par l’allongement des jambes (qui s’est accompagnĂ© parfois Ă©galement d’un allongement des bras).

D’autres les utilisent comme un moyen d’évoluer plus haut. Elles se substituent alors Ă  une scĂšne pour offrir des conditions de jeu intĂ©ressantes vis-Ă -vis du public dans la rue.

Évolution

Échassiùre dans une parade.

L’outil en lui-mĂȘme s’est considĂ©rablement transformĂ©.

Si la majoritĂ© des compagnies de rues ou de cirque les utilisent sous sa forme la plus classique (un tube droit placĂ© sous l’axe du pied), on trouve Ă©galement des Ă©chasses qui sont coudĂ©es (Tal’harn), d’autres qui utilisent un effet ressort ou plus rĂ©cemment la compression.

Plus rĂ©cemment, les Ă©chasses urbaines ont fait leur apparition. Il s’agit d’échasses Ă  ressorts qui permettent de courir Ă  40 km/h et de sauter Ă  plus de m de haut. Ce nouveau sport de l’extrĂȘme permet une pratique acrobatique, street, et course.

Dans le mĂȘme contexte les Ă©chasses Hi-Strider (Ă  air comprimĂ©), permettent une utilisation beaucoup plus acrobatique et plus sportive (Compagnies Trois points de suspension, Malabar
).

Zoologie

Les oiseaux munis de grandes pattes qui vivent dans les marais sont appelés échassiers.

Habitation

Les cabanes tchanquĂ©es (du mot tchanca, qui signifie Ă©chasse en gascon), sont des cabanes de pĂȘcheurs sur pilotis typiques du Bassin d'Arcachon, dont elles sont devenues l’un des symboles.

Notes et références

  1. (en) Henry George Liddell, Robert Scott, ÎșÏ‰Î»ÎżÎČαΞρÎčÏƒÏ„ÎźÏ‚, A Greek-English Lexicon, sur Perseus.
  2. "Les échasseurs namurois", sur echasseurs.org (consulté le 23 août 2022).
  3. « Les Ă©chasseurs namurois, combat d’échassiers », sur www.echasseurs.org (consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

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