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Zhang Qiujian Suanjing

Zhang Qiujian Suanjing ou Le Classique mathématique de Zhang Qiujian (chinois : 张邱建算经) est la seule œuvre connue du mathématicien chinois du cinquième siècle, Zhang Qiujian. Il est l'un des dix livres mathématiques connus collectivement comme Suanjing shishu ou les Dix Canons du calcul.

Le classique mathématique de Zhang Qiujian.

Histoire

En 656 de notre ère, quand les mathĂ©matiques ont Ă©tĂ© incorporĂ©es dans les examens impĂ©riaux, ces dix Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es comme manuels scolaires officiels. Le Jiuzhang suanshu (Les Neuf Chapitres sur l'art mathĂ©matique) et le Sunzi Suanjing (Le Classique MathĂ©matique de MaĂ®tre Sun) sont deux de ces textes qui prĂ©cèdent Zhang Qiujian suanjing. Tous trois partagent un grand nombre de sujets communs. Dans Zhang Qiujian suanjing l'on peut trouver une poursuite du dĂ©veloppement des mathĂ©matiques dans les deux premiers classiques. Des preuves internes suggèrent que le livre a Ă©tĂ© compilĂ© quelque part entre 466 et 485.

« Le Zhang Qiujian suanjing a une place importante dans l'histoire mondiale des mathĂ©matiques : c'est un de ces rares livres avant l'an 500 qui montrent le dĂ©veloppement des mathĂ©matiques, fondamentalement dĂ» aux notations du système de numĂ©ration et Ă  la fraction commune. Le système de numĂ©ration est un système de position en base 10, et la notation concise de la fraction commune est celle que nous utilisons encore aujourd'hui. Â»[1].

Presque rien n'est connu au sujet de l'auteur Zhang Qiujian, parfois écrit Chang Ch'iu-Chin ou Chang Ch'iu-chien. Il est estimé qu'il a vécu à partir de 430 à 490, mais il n'y a pas de consensus[2].

Contenu

Dans la forme qui nous est parvenue, le livre contient une préface et trois chapitres. Il y a deux morceaux manquants, l'un à la fin du chapitre 1 et l'autre au début du chapitre 3. Le chapitre 1 se compose de 32 problèmes, le chapitre 2 de 22 problèmes, et le chapitre 3 de 38 problèmes[3]. Dans la préface, l'auteur a défini ses objectifs en écrivant le livre clairement. Il y a trois objectifs : le premier est d'expliquer comment gérer les opérations arithmétiques impliquant des fractions ; le deuxième objectif est de mettre en avant de nouvelles méthodes améliorées pour résoudre d'anciens problèmes ; et le troisième objectif est de présenter des méthodes de calcul sous une forme précise et compréhensible. Le livre propose des exercices utilisant la méthode de fausse position et de double fausse position[4].

Voici un problème typique du chapitre 1: « Diviser 6587 2/3 et 3/4 par 58 1/2. Combien cela fait-il? Â» La rĂ©ponse donnĂ©e est 112 437/702 avec une description dĂ©taillĂ©e du processus par lequel la rĂ©ponse est obtenue. Cette description permet d'utiliser les chiffres en baguettes chinois. Le chapitre examine plusieurs problèmes du monde rĂ©el dans lequel les calculs avec les fractions apparaissent naturellement.

Dans le chapitre 2, entre autres, il y a quelques problèmes nĂ©cessitant l'application de la règle de trois. Voici un problème typique: « Maintenant, il y a une personne qui a volĂ© un cheval et partit avec elle. Après, il a voyagĂ© 73 li, le propriĂ©taire a rĂ©alisĂ© [le vol] et donne la chasse pendant 145 li quand [le voleur] avait 23 li d'avance avant de faire demi-tout. S'il n'Ă©tait pas reparti, mais avait continuĂ© Ă  chasser, trouver la distance en li avant d'avoir atteint le voleur]. Â». La rĂ©ponse donnĂ©e est 238 3/14 li.

Dans le chapitre 3, il y a plusieurs problèmes en rapport avec des volumes de solides qui sont des greniers. Voici un exemple: « Maintenant, il y a une fosse [de la forme d'un tronc de pyramide] avec une base rectangulaire. La largeur de la partie supĂ©rieure [rectangle] est de 4 chi et la largeur de la partie infĂ©rieure [rectangle] est de 7 chi. La longueur de la partie supĂ©rieure [rectangle] est de 5 chi et la longueur de la partie infĂ©rieure de [rectangle] est de 8 chi. La profondeur est de 1 zhang. Trouver la quantitĂ© de millet qu'elle peut contenir. Â». Cependant, la rĂ©ponse est donnĂ©e dans un autre ensemble d'unitĂ©s.

Le 37e problème est un « Problème de lavage de bols Â» : « Maintenant, il y avait une femme lavant des bols dans la rivière. Un officier demande, "Pourquoi ces bols sont-ils si nombreux ?" La femme rĂ©pond, "Il y avait des invitĂ©s Ă  la maison, mais je ne sais pas combien il y en avait. Cependant, chaque paire de personnes a eu [un bol de] la sauce Ă©paisse, chaque groupe de trois personnes a eu [un bol de] la soupe et chaque groupe de quatre personnes a eu [un bol de] riz ; 65 bols ont Ă©tĂ© utilisĂ©s au total." Trouver le nombre de personnes. Â» La rĂ©ponse donnĂ©e est 60 personnes.

Le dernier problème du livre est le cĂ©lèbre problème des cent oiseaux (en) qui est souvent considĂ©rĂ© comme l'un des premiers exemples impliquant des Ă©quations Ă  solutions indĂ©terminĂ©es. « Maintenant, un coq a une valeur de 5 qian, une poule de 3 qian et 3 poussins 1 qian. Il est demandĂ© d'acheter 100 oiseaux avec 100 qian. Dans chaque cas, trouver le nombre de coqs, de poules et de poussins achetĂ©s. Â»

Traduction en anglais

Ang Tian Se, un étudiant de l'Université de Malaya, a préparé une traduction en anglais du Zhang Qiujian Suanjing dans le cadre sa thèse de mastère. Mais la traduction n'a pas été publiée[5].

Bibliographie

  • Ang Tian Se: A study of the mathematical manual of Chang Ch'iu-Chien, 1969 (thèse de mastère de Lam Lay Yong, National University of Singapore)
  • Jean-Claude Martzloff: A history of Chinese mathematics, Springer, 1997, (ISBN 3-540-54749-5) (traduction anglaise de son Histoire des mathĂ©matiques chinoises, 1988, DOI 10.1007/978-3-540-33783-6, Recension Zentralblatt)
  • Lam Lay Yong: Zhang Qiujian suanjing (The mathematical classic of Zhang Qiujian): an overview, Archive for History of Exact Sciences 50, 1997, pp 201–240 ((en) ; Recension Zentralblatt)
  • Andrea BrĂ©ard: Re-Kreation eines mathematischen Konzeptes im chinesischen Diskurs. „Reihen“ vom 1. bis 19. Jahrhundert, Franz Steiner, Stuttgart 1999, (ISBN 3-515-07451-1) (Dissertation TU Berlin 1997; Zentralblatt; Recension, PDF, 5,4 Mo)
  • Joseph Dauben: Chinese Mathematics, chap 3 in Victor J. Katz (Ă©d.): The mathematics of Egypt, Mesopotamia, China, India and Islam. A sourcebook, Princeton University Press, 2007, (ISBN 978-0-691-11485-9), p. 187–384 (en).

Références

  1. Lam Lay Yong, Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Western Cultures (Editor : Helaine Selin), Berlin, Springer-Verlag, , 2353–2354 p. (ISBN 978-1-4020-4960-6)
  2. E. F. Robertson et J. J. O'Connor, « Zhang Qiujian biography », sur www-history.mcs.st-andrews.ac.uk (consulté le )
  3. Lam Lay Yong, « Zhang Qiujian Suanjing (The Mathematical Classic of Zhang Qiujian)." An Overview », Archive for History of Exact Sciences, vol. 50, no 34,‎ , p. 201–240 (lire en ligne, consulté le )
  4. Chemla, Karine «Reflections on the World-wide History of the Rule of False Double Position, or: How a Loop Was Closed» ((en)). Centaurus, Vol. 39, Num. 2, 1997, pp 97-120. DOI: 10.1111/j.1600-0498.1997.tb00027.x. (ISSN 1600-0498)
  5. Ang Tian Se, A Study of the Mathematical Manual of Chang Ch’iu-Chien, M.A. Dissertation, University of Malaya (Unpublished),
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Zhang Qiujian Suanjing » (voir la liste des auteurs).
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