Wilwile
Le wilwile est une danse guerrière traditionnelle somalie.
Wilwile Hariimaadee | |
Genre | Danse guerrière |
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Musique | Chant |
Interprètes | Groupe mixte, hommes et femmes |
Langue originale | Somali |
Représentations notables | |
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La légende d'Aale Boore et Cali Kalageeye
La légende de Aale Boore et Cali Kalageeye qui relate la domination Oromo sur le Nord de la région circule surtout chez les Issas qui se la transmettent de père en fils. Elle est même à l'origine de plusieurs proverbes et dictons encore en cours dans la société issa. Cette légende situe l'action dans le pays issa bien sûr et plus précisément dans un rayon compris entre Hadhagalla (Adigale) en Éthiopie et Cali Sabiix région éponyme, de la République de Djibouti. Elle oppose un tyran païen (gaal), Aale Boore, et un libérateur musulman, Cali Kalageeye, et relate donc l'histoire d'un peuple qui secoua le joug d'une domination. Aale Boore est décrit comme un puissant chef militaire, et un roi de droit divin, vénéré par ses sujets comme une représentation de la divinité sur terre. Il aurait conquis toute la région entre la Côte de la mer Rouge et les contreforts de Harar et soumis les populations dominées à un terrible diktat. Il réquisitionnait tous leurs biens et imposait aux pasteurs démunis de toute richesse matérielle de payer un tribut sous forme de lait et de viande. Sa cruauté était connue de tous et poussait beaucoup de ses victimes à émigrer vers l'Est du côté de Xays et Maydh en Somaliland. Le héros Cali Kalegeeye, quant à lui, était un homme de grand charisme qui alliait la ruse du renard au courage du lion. Épris de justice et liberté, il ne supportait pas la servitude imposée à son peuple. Pour libérer ce dernier, il conçut un plan machiavélique avec ses hommes. Un jour, Cali Kalegeeye rassembla tous les enfants des alentours et leur offrit le lait destiné au tyran. En échange de ce cadeau, ceux-ci devraient répondre par « lait! lait ! » à toute question qu'on leur poserait. Convoqué par le roi Aale Boore, il expliqua la cause de ce manquement à la dîme journalière. Ce dernier furieux d'avoir attendu commence à exiger le tribut. - Où est le lait ? Crie-t-il. - Oh maître, ne me punissez pas pour cela. Le lait a été bu par quelque chose qui ne connaît ni Dieu , ni même Aale Boore, répondit-il. Choqué dans sa vanité, le tyran rétorqua : - Et qui est cette chose qui ne connaît pas Aale Boore ? Et le rusé soumis proposa à son maître d'aller lui montrer « la chose ». C'étaient les enfants à qui il avait donné la consigne. - Enfants, connaissez-vous Dieu ? Les questionna-t-il, en présence du roi. - Lait! lait ! Répondent-ils en chœur. - Alors connaissez-vous au moins Aale Boore ? - Lait ! Lait ! Répétèrent-ils. Le roi entra dans une telle colère qu'il menaça de manger vifs tous ses petits insolents qui osaient ignorer son pouvoir. Mais Cali intervint et lui proposa de sacrifier son propre fils pour laver cet affront envers le roi. - Et pour ce qui est du lait bu par ces petits diables, j'irai le chercher de nouveau. Fais-moi accompagner par les plus valeureux de tes guerriers pour qu'ils m'aident à apporter autant de quantité que tu le désires. Satisfait, Aale Boore accepta et lui donna une bonne escorte constituée de ses meilleurs éléments militaires. C'est alors que Cali déclencha la seconde phase de son plan. Une fois au campement, tous les hommes du tyran furent accueillis comme de vrais hôtes. On les rassasia de bon lait et de viande. Puis, pour sceller cette réconciliation, Cali propose de faire une partie de Gocos (jeu de balle traditionnel ressemblant au rugby). Ce jeu commence par le lancement en l'air de la balle que les deux équipes doivent se disputer ensuite. Les hommes de Cali Kalageeye étaient prêts pour le signal de leur chef. En lançant très haut la balle, Cali leur cria ces mots codés « ayaa il iyo oof la » (malheur à celui qui n'a pas l’œil et la santé). Et pendant que les guerriers de Aale Boore suivaient des yeux la balle en l'air, les hommes de Cali Kalageeye sortirent leur poignard et les éventrèrent tous. Ensuite, le cortège victorieux revint vers le siège du tyran en chantant et dansant le Wilwilé (danse de guerre). Aale Boore croyant qu'on lui apportait le « cadeau » tant attendu ne se méfia guère. Il fut pris d'assaut et décapité par Cali Kalageeye. C'est ainsi que le peuple Issa aurait vaincu la tyrannie de Aale Boore ».
Notes et références
- (fr) Ali Moussa Iye, le verdict de l'arbre. Le Xeer Issa : essai sur une démocratie endogène pastorale, Collection D'un monde à l'autre & d'une époque à l'autre, 2014, p. 67-69 - Dagan
- (en) Mohamed Abdillahi Rirache, effects of the sixteenth century upheavals on the history of the horn, 1974
Liens externes
- Le 'Wilwilé' "le Tourbillon des guerriers Somalis", carte postale et commentaire détaillé sur flickr (consulté le ).