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Wilhelm Stapel

Wilhelm Stapel est né le à Kalbe en province de Saxe mort le à Hambourg. Protestant nationaliste et antisémite notoire, il a été, en tant que théoricien politique, la tête pensante du Cercle de l'Hambourg, un groupe d'intellectuels rangés par Armin Mohler dans le courant de la révolution conservatrice.

Wilhelm Stapel
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
Hambourg
Nationalité
Activités
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Éléments de biographie

Fils d'un horloger, Wilhelm Stapel fréquente le lycée de Salzwebel avec une interruption pendant laquelle il achève une formation de libraire. Après son Abitur il étudie à Göttingen, Munich et Berlin l’Histoire de l'Art, la Philosophie et l'Économie. En 1911 est fait docteur en Histoire de l'Art par Edmund Husserl à l’université de Göttingen à la suite de sa thèse Le Maître de l’Autel de Salzwedel. Une vue d’ensemble des autels gothiques sculptés du vieux marché.

Les écrits de Friedrich Naumann et Ferdinand Avenarius (de) ont fortement influencés et imprégnés ses prises de position politiques de gauche libérale. À cette époque il est rédacteur politique dans le journal libéral Stuttgarter Beobachter. En 1911, il prend une position majeure dans le Cercle de Dürer de Ferdinant Avenarius qui le nomme à la rédaction du journal Der Kunstwart (de). Un différend personnel avec Avenarius le contraint à se retirer de ce poste. De 1917 à 1919, il est directeur général du Hamburger Volskheim[2] fondée en 1901 par Walther Classen (de) où étaient proposées des activités et des largement inspirées de l'imagerie populaire. Dans un de ses discours sur L’Éducation populaire bourgeoise qu’il tient en 1917, Stapel développe l’idée d’une séparation théorique du Peuple et de l'État qui restera l'élément programmatique de sa pensée jusqu'à la reconnaissance de la primauté d’Adolf Hitler. Il fut également membre de l'Association Fichte (Fichte-Gesellschaft (de)) qu'il soutint financièrement.

Après la Première Guerre mondiale il réoriente ses positions politiques et sa vision du monde vers l'antisémitisme et le conservatisme national-allemand. En , il devient rédacteur en chef et éditeur du mensuel Deutsches Volkstum lequel, sous sa direction, devient l'un des organes antisémites majeurs de la république de Weimar[3] - [4]. À cette même époque, Stapel a une influence déterminante sur le "Centre d’Édition Hanséatique" proche de l'"Association d'Aide au Commerce National Allemand".

Paru en 1917, son Éducation bourgeoise populaire se dressait dĂ©jĂ  fortement contre « la prĂ©sence du caractère juif parmi nous » et sera rĂ©Ă©ditĂ© en 1942 sous une forme modifiĂ©e sous le titre Volk. Untersuchungen ĂĽber Volksheit und Volkstum (Peuple. Recherches sur l'âme et la caractĂ©ristique d'un peuple)[5]. L'antisĂ©mitisme pour Stapel n'a rien de nĂ©gatif, bien au contraire c'est une preuve que l’âme du peuple est encore saine et capable de rĂ©sistance. En 1922, suit un Ă©crit beaucoup plus vaste AntisĂ©mitisme ?. Dans ce travail il cite Ă  nouveau Hans GĂĽnther et en particulier son idĂ©e centrale que les Allemands et les Juifs ne sont pas des races mais « des peuples qui ont Ă©mergĂ© de plusieurs races Â»[6]. En consĂ©quence le terme dĂ©terminant chez Stapel n'est pas le concept de race mais celui de "caractère populaire" ("Volkstum") et il interprète le conflit entre les Juifs et les Allemands essentiellement comme un problème d'âmes.

Il est l'un des premiers Ă  utiliser l’idĂ©e d'une « symbiose entre Juifs et Allemands Â» qu'en fait il affirme ne pas ĂŞtre un Ă©tat souhaitable. D'après Stapel on ne comprendra pas le combat entre les Juifs et les antisĂ©mites si on le voit seulement comme un combat entre individus. Pas plus ne s'agit-il du fait « que certains hommes particuliers ne peuvent pas s’entendre avec d'autres hommes particuliers». Mais il s'agit bien plus d'une contradiction fondamentale entre les caractères des peuples : « les instincts, les talents, la personnalitĂ© des peuples se heurte l'un Ă  l'autre Â»[7]. Ainsi l'antisĂ©mitisme allemand et complĂ©mentaire d'un antigermanisme juif. Ces oppositions constatĂ©es ne signifient aucunement une dĂ©valorisation de la judĂ©itĂ© (« Il me viendrait tout aussi peu Ă  l'esprit de considĂ©rer les Juifs en tant que peuple comme de moindre valeur ou comme "mauvais" Â»[8]. Stapel ainsi met en garde contre les courants radicaux de l'État. Il valorise le sionisme et prĂ©conise une distance spirituelle comme mesure de prĂ©servation[9].

Hans BlĂĽher le dĂ©crit comme « l'un des moins vĂ©ritables antisĂ©mites Â» d'Allemagne. En 1932 Carl von Ossietzky entame une polĂ©mique Ă  la publication du recueil d'Ă©crits de Stapel AntisĂ©mitisme et antigermanisme (1928) et de La RĂ©volte d'IsraĂ«l contre les biens chrĂ©tiens (1931) de BlĂĽher qui se rĂ©fèrent en partie Ă  Stapel. Bien que BlĂĽhers et Stapel s'exprime explicitement contre une rĂ©solution violente de la question juive, von Oziedsky les accuse de complaisance avec l'antisĂ©mitisme vulgaire : « l'antisĂ©mitisme littĂ©raire dirige seulement les armes immatĂ©rielles vers le meurtre Â»[10].

Bien qu’il ne fut jamais membre du NSDAP, Wilhelm Stapel se prononce, à partir de 1931, en faveur du national-socialisme qu’il cherche à mettre en accord avec un fondement chrétien-protestant[11]. Après avoir salué la prise de pouvoir des nationaux-socialistes il est bientôt en conflit avec les nouveaux maîtres. Dès le début 1933, sa position aux Centre d’Édition Hanséatiques est menacés par les attaques d'Alfred Rosenberg. Rudolf Hess soutient pourtant son indépendance. Ainsi en 1936, Walter Frank (de) amène Stapel, qu’il connaissait par le journal Deutsche Volkstum, à sa Section de Recherche de la Question Juive, qui avait été fondée en 1935 par le Reichsinstitut für Geschichte des Neuen Deutschlands (de) (Institut de Reich pour l'histoire de la nouvelle Allemagne) dans le but de donner une assise scientifique à l'antisémitisme. C'est dans ce contexte que se tient le travail de 1937 sur La Domination littéraire des juifs 1918-1933.

Sur la question de l'antisémitisme, le national-socialisme connaissait des courants concurrents. La Section de Recherche sur la Question Juive était un concurrent direct de l'Institut pour la Recherche sur la Question Juive, d'Alfred Rosenberg. Dans la publication SS, Das Schwarze Korps et dans d'autres journaux officiels, Stapel était abondamment critiqué. Les pressions ont fini par être si fortes qu'il se retire en 1938 de l'édition du Volkstum. Le journal paraîtra cependant jusqu'à son interdiction définitive en 1941. À partir de ce moment, Stapel fut largement interdit de publication même si, en 1939, il explique sa contribution à l'Institut pour l'Exploration et la Mise à l’Écart de l'Influence Juive sur la Vie de l'Église Allemande.

Parmi ses œuvres les plus connues on retiendra ses polémiques satiriques qui ont été rassemblées dans les volumes de Lessive Littéraire (1930 illustrée par Paul Weber) et Stapelleinen de 1939. Stapel chérissait particulièrement ses traductions en allemand commun par exemple du Parsifal de Wolfram von Eschenbach, de Heliand et de la Critique de la raison pure de Kant.

Après la fin de la guerre beaucoup de ses écrits d'après 1928 furent classés dans la liste de littérature interdite de la zone d'occupation soviétique. En RDA on y ajouta son Antisémitisme de 1922.

Bibliographie

Littérature

  • Anatomie de la RĂ©volution conservatrice allemande, Stefan Breuer, Édition de la Maison des Sciences de l'Homme. Paris;
  • La RĂ©volution conservatrice dans l'Allemagne de Weimar, Collectif (dir. Louis Dupreux), Édition KimĂ©.
  • Heinrich KeĂźler: Wilhelm Stapel als politischer Publizist, Ein Beitrag zur Geschichte des konservativen Nationalismus zwischen den beiden Weltkriegen. Erlangen 1967
  • Ascan Gossler: Theologischer Nationalismus und völkischer Antisemitismus. Wilhelm Stapel und die „konservative Revolution“ in Hamburg. Hamburg 1997
    • dsb.: Publizistik und konservative Revolution: das "Deutsche Volkstum" als Organ des Rechtsintellektualismus 1918 – 1933. Lit, MĂĽnster 2001
  • Helmut Thomke: Politik und Christentum bei Wilhelm Stapel. Mainz 1973
  • Oliver Schmalz: Kirchenpolitik unter dem Vorzeichen der Volksnomoslehre. Wilhelm Stapel im Dritten Reich, Frankfurt 2004
  • Roland Kurz: Nationalprotestantisches Denken in der Weimarer Republik. GĂĽtersloh 2007

Ĺ’uvres choisies

  • Avenarius-Buch, 1916
  • Die Fiktionen der Weimarer Verfassung, 1928
  • Antisemitismus und Antigermanismus, 1928
  • Literatenwäsche, 1930
  • Sechs Kapitel ĂĽber Christentum und Nationalsozialismus, 1931
  • Der christliche Staatsmann: Eine Theologie des Nationalismus, 1932
  • Das Gesetz unseres Lebens. Hanseatische, Hamburg 1939
  • Comme Ă©diteur avec Albrecht Erich GĂĽnther: Deutsches Volkstum, Zeitschrift.

Comme traducteur

Notes

  1. « https://www.dla-marbach.de/index.php?id=450&ADISDB=BF&WEB=JA&ADISOI=12812 »
  2. Il sagit d'une version allemande du mouvement anglais "Settlement Movement" de "mixité sociale" et dont le lieu de formation fut le "Toynbee Hall" de Londres
  3. Michael Mayer (de): NSDAP und Antisemitismus 1919–1933
  4. Rudolf Lassahn: Studien zur Wirkungsgeschichte Fichtes als Pädagoge, Quelle & Meyer 1970, S. 20.
  5. Timur Mukazhanoc: Ein "weltoffenes Land"? Deutschlands langer Weg zu einer neuen Politik der Zuwanderung: neue Ansätze in deutscher Migrationspolitik und Einstellung der Bevölkerung. Freiburg/Breisgau Selbstverlag 2004, S. 144.
  6. W. Stapel: "Antisemitismus und Antigermanismus" (1927), S. 14.
  7. Salomon Korn: „« Wie deutsch soll’s denn sein? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)", in DIE ZEIT 5. Juni 2003 Nr. 24.
  8. W. Stapel: "Antisemitismus und Antigermanismus" (1927), S. 108
  9. W. Stapel: "Antisemitismus und Antigermanismus" (1927), S. 107-09.
  10. Carl von Ossietzky: „Antisemiten“, in: Die Weltbühne, 19. Juli 1932, S. 97.
  11. Anne Christine Nagel: Die Philipps-Universität Marburg im Nationalsozialismus: Dokumente zu ihrer Geschichte. F. Steiner, Wiesbaden 2000, S. 149.

Liens externes

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