Wentelteefje
Wentelteefje (titre néerlandais) est une lithographie de M. C. Escher, imprimée pour la premiÚre fois en .
Artiste | |
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Date |
1951 |
Type | |
Dimensions (H Ă L) |
17 Ă 23.2 cm |
Image externe | |
Wentelteefje, image protégée par droit d'auteur | |
Description et analyse
C'est le seul travail de M.C. Escher Ă ĂȘtre essentiellement composĂ© d'un texte, lequel, Ă©crit en nĂ©erlandais, dĂ©crit une espĂšce imaginaire dĂ©nommĂ©e Pedalternorotandomovens centroculatus articulosus, aussi connue sous le nom de âwentelteefjeâ ou ârolpensâ. Le texte explique que cette crĂ©ature est venue au monde en raison de l'absence dans la nature d'ĂȘtres capables de rĂ©aliser des roulades vers l'avant.
La crĂ©ature est allongĂ©e, blindĂ©e et dotĂ©e de plusieurs articulations en kĂ©ratine. Elle possĂšde six pattes, chacune terminĂ©e par ce qui semble ĂȘtre un pied humain, et une tĂȘte en forme de disque avec un bec semblable Ă celui d'un perroquet et deux yeux proĂ©minents de chaque cĂŽtĂ©.
Le mot wentelteefje signifie en néerlandais "pain perdu", de wentel, "renverser" ou "retourner". "Rolpens" est un plat fait avec des morceaux de viande enveloppés dans un rouleau, puis frits ou cuits au four. "Rolpens" peut aussi se rapprocher du néerlandais een pens signifie "ventre", souvent utilisé dans une expression équivalente à "bedaine de biÚre" (aujourd'hui rare en français).
Il y a une diagonale vide dans le texte contenant une illustration dĂ©peignant Ă©tape par Ă©tape la roulade du wentelteefje. Cette crĂ©ature apparaĂźt dans deux autres tirages de M. C. Escher effectuĂ©s plus tard le mĂȘme mois, la Maison aux Escaliers et la Maison aux Escaliers II.
Traduction et analyse du texte
Le texte, en néerlandais, se traduit comme suit :
Le Pedalternorotandomovens Centroculatus Articulosus (wentelteefje) est venu au monde (gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e) en raison de l'absence, dans la nature, de crĂ©atures capables de se dĂ©placer en s'enroulant sur elles-mĂȘmes. La 'bestiole' qui accompagne la prĂ©sente description, dĂ©nommĂ©e par le commun des mortels 'chienne rotative' ou 'bedaine roulante', anticipe subsĂ©quemment ce besoin avec sensibilitĂ©. Les dĂ©tails biologiques sont encore peu nombreux : est-ce un mammifĂšre, un reptile ou un insecte ? Elle a un corps long, interminable, cornu et segmentĂ©, ainsi que trois paires de pattes dont les extrĂ©mitĂ©s rappellent le pied humain. Au milieu de la grosse tĂȘte ronde, qui est pourvue d'un puissant bec courbĂ© de perroquet, elles ont des yeux en forme de bulbe qui, placĂ©es sur des protubĂ©rances, dĂ©passent de loin les deux cĂŽtĂ©s de la tĂȘte. En position Ă©tirĂ©e, l'animal peut, lentement et prudemment, Ă l'aide de ses six pattes, avancer sur une importante variĂ©tĂ© de terrains (il peut grimper ou descendre des escaliers raides, progresser pĂ©niblement Ă travers les buissons, ou escalader les rochers). Cependant, lorsqu'il doit couvrir une grande distance et qu'il dispose d'un chemin relativement plat, il pousse sa tĂȘte sur le sol et s'enroule sur lui-mĂȘme Ă la vitesse de l'Ă©clair, tout en poussant avec ses jambes - pour autant qu'elles touchent encore le sol. En position enroulĂ©e, il prĂ©sente la forme d'un disque, dont les protubĂ©rances oculaires constituent l'axe de rotation. En poussant alternativement sur ses diffĂ©rentes paires de pattes, il peut atteindre de grandes vitesses. Parfois, il est souhaitable au cours de la roulade (plus prĂ©cisĂ©ment lors de la descente d'une pente ou juste avant d'arriver) de rentrer les jambes pour finir en 'roue libre'. Chaque fois qu'il le veut, il peut revenir Ă la position de marche de deux façons : soit en dĂ©tendant brusquement son corps, mais il est alors allongĂ© sur le dos avec ses jambes en l'air, soit en dĂ©cĂ©lĂ©rant progressivement (freinant avec les pieds) et en se dĂ©roulant lentement vers l'arriĂšre pour revenir Ă sa position de dĂ©part.
Le texte prĂ©sente le wentelteefje comme une crĂ©ature existant rĂ©ellement. Le style ouvertement scientifique (caractĂšre descriptif, mention de la gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e, interrogations d'ordre biologique) et lâirrationalitĂ© du contenu (crĂ©ature qui s'enroule sur elle-mĂȘme, termes "chienne rotative/bedaine roulante") font de cette lithographie un Ă©minent reprĂ©sentant de l'art absurde.
Voir aussi
- Rolling and wheeled creatures in fiction and legend (en)
Sources
- Locher, J. L. (2000). The Magic of M. C. Escher. Harry N. Abrams, Inc. (ISBN 0-8109-6720-0)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Curl-up » (voir la liste des auteurs).