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Vomitoire

Les vomitoires (du latin vomitorium, issu de vomere, « vomir » dans le sens d'expulser) étaient des passages voûtés dans les caveae des amphithéâtres ou les théâtres romains facilitant la circulation des spectateurs. Ces ouvertures qui « vomissent » la foule sur les gradins sont utilisées de nos jours pour certains édifices publics comportant des voies d'accès et des passages d'évacuation de grandes dimensions, tels les vomitoires construits dans la pente des tribunes des stades, qui relient directement les places des spectateurs aux allées et/ou aux voies d'accès et de sortie ou d'évacuation d'urgence (en cas de bousculades, d'écrasements…).

Représentation d'un vomitoire.
Distribution des vomitoria dans les gradins du Colisée (80 au total).

Éléments historiques

Dans les édifices de spectacle de la Rome antique, les vomitoires sont situées sous plusieurs rangées de sièges ou correspondent à des portes dans les praecinctiones. Les vomitoria ouvrent sur des escaliers (scalae), par lesquels descendent ou remontent les spectateurs qui accèdent à leur place numérotée ou quittent la cavea. Ils favorisent le flux des spectateurs et contribuent à la hiérarchisation sociale des places en desservant les différents maeniana, ce qui évite de mettre en contact les différentes classes sociales[1].

Sous les gradins, un système plus ou moins élaboré de galeries périphériques et d'escaliers qui peuvent comporter des voûtes décorées de stuc, favorise cette circulation[1].

Des simulations numĂ©riques ont montrĂ© que les dispositions du ColisĂ©e (vomitaria, système de circulation sous les gradins) permettaient l'Ă©vacuation de 50 000 spectateurs en huit minutes, dĂ©lai comparable Ă  celui des stades contemporains. Les principes de conception relatifs Ă  l'Ă©vacuation des spectateurs des grands Ă©difices reprennent en partie ceux des grands amphithéâtres romains : « les règlements fixent notamment le nombre d'issues, la largeur des circulations, les distances entre circulations ou entre circulation et paroi, la pente maximale des gradins, et imposent, pour les stades les plus importants, l'individualisation des places[2] ».

LĂ©gendes

Des légendes ont inventé l'existence d'une salle, le vomitorium, utilisée lors des orgies romaines et où les convives s'enfonçaient une plume jusqu'à la luette pour régurgiter la nourriture et pouvoir faire un nouveau repas, légende popularisée par le roman comique d'Aldous Huxley Cercle vicieux, publié en 1923)[3]. Pour vomir, les Romains se rendaient aux latrines, où un récipient spécifique (un « vomitorium de poche ») aurait servi à vomir en cas d'excès gastronomique[4].

Notes et références

  1. Jean-Claude Golvin, Christian Landes, Amphithéâtres & gladiateurs, Presses du CNRS, , p. 47
  2. François Vigneau, Les espaces du sport, Presses universitaires de France, , p. 41
  3. (en) Stephanie Pappas, « Purging the Myth of the Vomitorium », Scientific American,‎ (lire en ligne)
  4. Alain Montandon, Le livre de l'hospitalité, Bayard, , p. 177.

Voir aussi

L'un des vomitoria de la cavea du théâtre antique de Vienne.

Article connexe

Liens externes

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