Vitrification ovocytaire
La vitrification ovocytaire est une procédure médicale de fécondation in vitro qui consiste à vitrifier les cellules reproductrices d'une femme afin de les conserver dans les meilleures conditions.
En comparaison avec la congĂ©lation lente, cette procĂ©dure, Ă©tant plus rapide, consiste Ă plonger les ovocytes directement dans l'azote liquide Ă â196 °C. Il s'agit donc d'une technique de congĂ©lation trĂšs rapide des gamĂštes.
La vitrification des cellules reproductrices
Comme l'explique lâĂ©quipe du professeur Jean-Philippe Wolf, de lâhĂŽpital Cochin, les ovocytes de la future mĂšre sont ponctionnĂ©s puis subissent une baisse brutale le mĂȘme jour, soit une descente de tempĂ©rature de l'ordre de -20 °C par minute dans les meilleurs cas.
En France
Jusqu'Ă la rĂ©vision de la loi de bioĂ©thique (), il Ă©tait interdit de congeler des cellules reproductrices fĂ©minines. Le , la commission spĂ©ciale chargĂ©e de rĂ©viser les lois de bioĂ©thique Ă l'AssemblĂ©e nationale a votĂ© la vitrification des ovocytes[1]. Sous lâĂ©gide de la prĂ©cĂ©dente loi de bioĂ©thique datant de 2007, la vitrification des ovocytes, comme toute action sur les gamĂštes, Ă©tait assimilĂ©e Ă une recherche sur lâembryon et Ă©tait interdite sauf dĂ©rogations.
La France a fait face à une pénurie de dons d'ovocytes. En 2006, on rapporte que seules 220 femmes ont fait un don permettant 400 fécondations in vitro alors que plus de 1300 couples étaient en attente. La congélation des ovocytes permettrait surtout de laisser de cÎté celle des embryons, autorisée elle depuis le milieu des années 1980.
Quelques mois avant la prĂ©sentation du projet de loi Ă l'AssemblĂ©e nationale en , le professeur RenĂ© Frydman s'Ă©tait exprimĂ© Ă ce sujet : « La congĂ©lation rapide permet de prĂ©server la fertilitĂ© de la femme en cas de traitement anticancĂ©reux susceptible de lâaltĂ©rer. Elle ouvre aussi la possibilitĂ© de crĂ©er une banque publique dâovules congelĂ©s en vue de dons, comme il existe des banques de sperme[2]. ». Le professeur Frydman et son service, pionniers dans ce domaine, avait alors procĂ©dĂ© Ă une congĂ©lation lente des ovules afin de contourner cet obstacle lĂ©gislatif, qui avait donnĂ© naissance Ă des jumeaux le , Ă l'hĂŽpital Antoine-BĂ©clĂšre (Clamart).
Depuis, la naissance du premier bĂ©bĂ© aprĂšs vitrification ovocytaire a eu lieu le Ă lâhĂŽpital Robert-DebrĂ© de Paris. « Lâenfant est nĂ© naturellement Ă 36 semaines », rapporte lâAssistance publique-HĂŽpitaux de Paris (AP-HP), il mesurait 48 cm et pesait 2,980 kg[3].
Le naßt Elise, premier bébé issu d'une vitrification ovocytaire réalisée avant traitement anticancéreux et dans le cadre d'une plateforme cancer et fertilité[4].
La vitrification ovocytaire dans le monde
- En Europe, l'Espagne pratique la vitrification cellulaire, dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation.
- Au Japon, la naissance du premier enfant issu dâun ovocyte vitrifiĂ© remonte Ă 1999.
Notes et références
- La vitrification des ovocytes enfin autorisée, Figaro Sciences, le 7 février 2011
- Procréation assistée: La deuxiÚme révolution, Le JDD, le 7 novembre 2010
- France : le premier bébé aprÚs vitrification ovocytaire est né, Actualité News Environnement, le 26 avril 2012
- Amandine Rancoule, « Marseille: Un bébé est né aprÚs la vitrification des ovules de sa mÚre, remise d'un cancer », sur 20minutes.fr/,