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Violence épistémique

La violence épistémique est une violence par laquelle le colonisateur impose au sujet colonisé certains modes de pensée[1].

Origine du concept

Le concept, inspiré de Michel Foucault, a été popularisé par Gayatri Chakravorty Spivak, au sein des subaltern studies ; la philosophe Gayatri Spivak voit dans l'épistémè une fonction de programmation silencieuse dans laquelle la parole des subalternes est systématiquement interprétée avec les grilles de lecture établies par les émetteurs reconnus du savoir, c’est-à-dire les universitaires issus des puissances coloniales[2] - [3]. Dans Les Subalternes peuvent-elles parler ?, G. Spivak s'inspire de L’Histoire de la folie à l’âge classique de M. Foucault pour évoquer l'élaboration de récits historiques qui ont légitimé l'impérialisme[4].

Implications

La violence épistémique est exercée dans la production d'un savoir hégémonique qui se présente comme universel et qui délégitime les savoirs de ceux qui ont été constitués comme «Autres» [5]

Bibliographie

  • Orazio Irrera, « De l’archéologie du savoir aux archives coloniales. L’archive comme dispositif colonial de violence épistémique », Práticas da História. Journal on Theory, Historiography and Uses of the Past, no 3, , p. 51–70 (ISSN 2183-590X, DOI 10.48487/pdh.2016.n3.23072, lire en ligne, consulté le )
  • Santiago Castro-Gomez et Desiree A Martin, « The Social Sciences, Epistemic Violence, and the Problem of the "Invention of the Other" », Nepantla: Views from South, vol. 3, no 2, , p. 269–285 (ISSN 1529-1650, lire en ligne, consulté le )

Note et référence

  1. «Par violence épistémique, on entend communément cette forme de violence qui naît au moment de la rencontre avec l’Autre, auquel sont imposées des règles de pensée et d’action qui induisent des effets de subordination et de hiérarchisation», Andrea Ceriana Mayneri, « Sorcellerie et violence épistémologique en Centrafrique », L’Homme [En ligne], 211 | 2014, http://journals.openedition.org/lhomme/23607 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lhomme.23607
  2. Gayatri Chakravorty, ... Spivak, Les subalternes peuvent-elles parler ?, Éd. Amsterdam, impr. 2009 (ISBN 978-2-915547-28-3 et 2-915547-28-9, OCLC 470909558, lire en ligne)
  3. Karine Gatelier et Séréna Naudin, « Du récit inaudible à la prise de parole : Expérience d’un atelier radio avec des personnes à la recherche d’un refuge en France. », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC, no 22, (ISSN 1951-6789, DOI 10.4000/mimmoc.4043, lire en ligne, consulté le )
  4. Andrea Ceriana Mayneri, « Sorcellerie et violence épistémologique en Centrafrique », L’Homme [En ligne], 211 | 2014, http://journals.openedition.org/lhomme/23607 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lhomme.23607
  5. «La violence épistémique est constituée par une série de discours systématiques, réguliers et répétés qui ne tolèrent pas les épistémologies alternatives et prétendent nier l’altérité et la subjectivité des Autres, de façon que l’oppression de leurs savoirs est perpétuée et justifie ainsi sa domination. C’est-à-dire, une violence exercée par les régimes du savoir et la répression épistémologique des autres, moyennant le dénigrement et l’invalidation de leurs propres savoirs à partir de certains régimes discursifs "universels"», Genara Pulido Tirado, « Violencia epistémica y descolonización del conocimiento », sur https://revues.univ-tlse2.fr:443/sociocriticism (consulté le ).

Voir aussi

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