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Vieux Rouen

Comme dans de nombreuses villes de France, il est possible de retrouver les limites du Vieux Rouen historique, correspondant au tracé actuel des boulevards qui remplacèrent les remparts. C’est à l’intérieur de ces limites que l’on trouve la plus grande partie des maisons et monuments inscrits ou classés par les monuments historiques : 227 au total, ce qui place Rouen parmi les six premières villes de France en matière de richesse patrimoniale et cela malgré la destruction totale de nombreux monuments classés lors de la Seconde Guerre mondiale.

Maisons XVe, XIXe, XVIIe et fin XVe siècle rue Étoupée à Rouen.

La ville de Rouen est remarquable pour la diversité et la richesse de son tissu urbain : on y trouve des maisons appartenant à des époques variées, depuis le XIIIe siècle jusqu’à l’époque contemporaine.

Rouen est ainsi une des villes les plus hétérogènes de France du point de vue architectural : hétérogénéité des époques donc, mais aussi des matériaux (les pans de bois, la pierre, la brique ou le béton pour les immeubles de la reconstruction), des formes ou des couleurs. À l’opposé de certaines villes classiques comme Bordeaux ou Nancy, Rouen incarna d’ailleurs le modèle de la ville romantique, célébré par Victor Hugo dans un célèbre poème[1]. Cette variété aurait pu être mise à mal par les importantes destructions de la Seconde Guerre mondiale, qui entraînèrent la disparition des quartiers situés entre la Seine et la cathédrale, parmi les plus appréciés des touristes avant-guerre : approximativement un quart de la ville ancienne partit ainsi en fumée. Dans l’ensemble, la reconstruction respecte pourtant les particularités de la vieille ville et, sans recourir au pastiche, tente de proposer une certaine irrégularité des tracés et des formes. Il faut d’ailleurs la distinguer nettement de certains projets immobiliers consécutifs à des destructions volontaires au cours des années 1960-70 : c’est le cas des tours du Front de Seine, des immeubles modernes qui rompent l’harmonie de la rue Eau-de-Robec sur une partie de son tracé et des immeubles groupés autour de la place de la Pomme-d’Or, derrière le jardin de l’hôtel de ville.

Au XXIe siècle, la ville conserve près de 2 000 maisons Ă  pans de bois dont un millier ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© restaurĂ©es. Après la destruction quasi totale du centre ancien de Lisieux, la vieille ville de Rouen reste ainsi le plus riche tĂ©moignage de l’architecture Ă  pans de bois en Normandie. Les plus anciennes, une centaine, sont antĂ©rieures au XVIe siècle, certaines datant mĂŞme du XIVe siècle, voire antĂ©rieurement. Elles sont reconnaissables Ă  leur structure en encorbellement, interdite en 1520 Ă  cause de son rĂ´le supposĂ© dans la propagation des incendies et du rĂ´le attribuĂ© au mauvais air dans la propagation de la peste : quelques beaux exemples subsistent rue du Gros-Horloge ou rue Saint-Romain. D’autres sont beaucoup plus rĂ©centes puisque l’on construit encore des maisons Ă  pan de bois au XVIIIe siècle, et mĂŞme au XIXe siècle. On trouve ainsi de nombreuses maisons de tanneurs datant de cette pĂ©riode, et caractĂ©risĂ©es par la prĂ©sence de greniers-Ă©tentes autrefois ouverts sur la rue, rue Eau-de-Robec. Avec d’autres rues tout aussi remarquables, comme les rues Damiette ou Cauchoise, elles appartiennent aujourd’hui au secteur sauvegardĂ©, un des premiers crĂ©Ă©s en 1964 par la loi Malraux, au mĂŞme titre que Lyon ou Sarlat.

Ce secteur s’étend sur 42 hectares, excluant les zones reconstruites mais aussi les quartiers Saint-Vivien ou Beauvoisine qui, moins restaurés et moins fréquentés par les touristes, contiennent pourtant de nombreuses demeures anciennes. C’est que les anciennes fortifications, démolies progressivement à partir du XIXe siècle, englobaient une superficie quatre fois supérieure à l’actuel secteur sauvegardé.

  • Maison du XIIIe siècle, sans encorbellement, rue Saint-Amand.
    Maison du XIIIe siècle, sans encorbellement, rue Saint-Amand.
  • Maison XIIIe - XIVe siècle, rue Damiette.
    Maison XIIIe - XIVe siècle, rue Damiette.
  • Façade Renaissance de maison, en pierre, rare Ă  Rouen, rue ÉtoupĂ©e.
    Façade Renaissance de maison, en pierre, rare à Rouen, rue Étoupée.
  • MillĂ©sime 1590, rue AbbĂ©-de-l'ÉpĂ©e.
    Millésime 1590, rue Abbé-de-l'Épée.
  • DĂ©tail sculpture colombage, XVIe - XVIIe siècle, rue d'Amiens.
    Détail sculpture colombage, XVIe - XVIIe siècle, rue d'Amiens.
  • MillĂ©sime 1605, rue ÉtoupĂ©e.
    Millésime 1605, rue Étoupée.
  • Maisons de diverses Ă©poques, rue Eau-de-Robec.
    Maisons de diverses Ă©poques, rue Eau-de-Robec.
  • Maison du XVIIe et XVIIIe siècle.
    Maison du XVIIe et XVIIIe siècle.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Jules Adeline, La Maison du square Saint-AndrĂ©, in La Normandie Monumentale et Pittoresque, Seine-infĂ©rieure, 1893, Le Havre, Lemale et Cie, imprimeurs, Ă©diteurs, p. 37-44 [2].

Notes et références


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