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Vendredi Blanc (1916)

Le Vendredi Blanc s'est produit pendant le front italien de la Première Guerre mondiale, lorsqu'une avalanche a frappé des casernes austro-hongroises sur le mont Marmolada, tuant 270 soldats. Le même jour, d'autres avalanches ont frappé des positions italiennes et austro-hongroises, tuant des centaines de personnes. Selon certains rapports, les deux camps ont délibérément tiré des obus dans les couches de neige affaiblies afin de tenter d'enterrer l'autre camp.

Vendredi Blanc
Marmolada en 2004
Localisation
Pays
Italie, Dolomitas
Régions affectées
Caractéristiques
Type
Avalanche
Date de formation
13 décembre 1916, 05:30 UTC
Conséquences
Nombre de morts
2 000 Ă  10 000

On ne dispose pas d'une estimation prĂ©cise du nombre de victimes de ces avalanches mais des documents historiques suggèrent au moins 2 000 victimes parmi les soldats et quelques dizaines parmi les civils[1].

La date du 13 dĂ©cembre marquait la Sainte-Lucie, une fĂŞte religieuse commĂ©morative pratiquĂ©e par la majoritĂ© des catholiques italiens. Bien que les avalanches qui se sont produites dans les montagnes des Dolomites aient eu lieu un mercredi en 1916, le terme « Vendredi Blanc Â» a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer ce jour dĂ©sastreux[2].

Avalanches au sommet du Gran Poz

La caserne militaire austro-hongroise KaiserschĂĽtzen a Ă©tĂ© construite sur le sommet du Gran Poz (environ 3 350 m au-dessus du niveau de la mer) du mont Marmolada. La caserne en bois a Ă©tĂ© construite au mois d'aoĂ»t de l'Ă©tĂ© 1916, pour abriter les hommes du 1er Bataillon de l'Imperial Rifle Regiment n°III (1.Btl. KschRgt. III). L'emplacement de la caserne Ă©tait prĂ©vu pour ĂŞtre bien situĂ© afin de la protĂ©ger des attaques italiennes et d'assurer une dĂ©fense au sommet du disputĂ© Mont Marmolada. La caserne Ă©tait placĂ©e le long de falaises rocheuses pour la protĂ©ger des tirs directs de l'ennemi et l'emplacement Ă©tait hors de portĂ©e des mortiers Ă  grand angle[3].

Au cours de l'hiver 1916, de fortes chutes de neige et un dégel soudain dans les Alpes ont créé des conditions propices aux avalanches. Dès le début du mois de décembre, on enregistrait une accumulation de neige de 8 à 12 mètres au sommet. Le commandant austro-hongrois du 1.Btl. KschRgt.III, le capitaine Rudolf Schmid, remarque le danger imminent auquel sa compagnie est confrontée. Craignant que sa position ne soit bientôt intenable, le capitaine Schmid a écrit une requête à son supérieur, le lieutenant maréchal Ludwig Goiginger de la 60e division d'infanterie. L'appel a finalement été rejeté pour libérer la base au sommet du Gran Poz. Dans les huit jours précédant l'avalanche, de nouvelles chutes de neige abondantes ont perturbé les lignes de communication téléphoniques et laissé chaque avant-poste bloqué par un manque de ravitaillement.

Restes d'une cache d'armes austro-hongroise détruite, Marmolada

Le mercredi 13 dĂ©cembre 1916, Ă  5h30 du matin, plus de 200 000 tonnes (environ 1 million de mètres cubes) de neige et de glace dĂ©valent le flanc de la montagne directement sur la caserne. Les bâtiments en bois, remplis de soldats, se sont effondrĂ©s sous le poids de l'avalanche, Ă©crasant les occupants. Sur les 321 soldats prĂ©sents, 229 Ă©taient des fantassins de montagne du KaiserschĂĽtzen et 102 Ă©taient des Bosniaques d'une colonne de soutien. Seuls quelques-uns ont pu ĂŞtre mis en sĂ©curitĂ©, tandis que 270 ont Ă©tĂ© enterrĂ©s vivants[3]. Seuls 40 corps ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s dans le carambolage. Parmi ceux qui ont survĂ©cu, le capitaine Schmid et son aide-de-camp, qui s'en sont sortis lĂ©gèrement blessĂ©s.

Avalanches du Val Ciampi d'Arei

Dans la nuit du 13 décembre, une avalanche frappe une division italienne du 7e Alpini, envahissant leurs baraquements de montagne. Les Italiens ont appelé cette journée désastreuse La Santa Lucia Nera d'après le jour de la Sainte-Lucie[4].

Conséquences

Au lendemain du Vendredi Blanc, 10 000 soldats de tous bords ont Ă©tĂ© tuĂ©s en dĂ©cembre par des avalanches. Au total, il s'agit du plus grand nombre de dĂ©cès causĂ©s par des dĂ©bris de neige/de glace provenant d'avalanches de l'histoire. Si l'on tient compte de tous les dĂ©cès liĂ©s aux avalanches (y compris les coulĂ©es de boue et de rochers dĂ©clenchĂ©es ultĂ©rieurement par une avalanche), le Vendredi Blanc est la deuxième pire catastrophe jamais enregistrĂ©e, après l'avalanche de Huascarán en 1970[5].

Voir Ă©galement

MĂ©dias

Littérature

  • Die Marmolata, vol. I, Wein, KaiserschĂĽtzbund,

Musique

  • Le groupe de metal suĂ©dois Sabaton a couvert les Ă©vĂ©nements dans leur single Soldier of Heaven de 2022.

Notes et références

  1. (en) Brugnara Y, Brönnimann S, Zamuriano M, Schild J, Rohr C et Segesser DM, « December 1916: Deadly wartime weather » Accès libre [PDF], University of Bern, (DOI 10.4480/GB2016.G91.01, consulté le )
  2. (it) Tullio Minghetti, I figli dei Monti pallidi: vita di guerra di un irredento trentino, Legione trentina, (lire en ligne)
  3. (en) « Soldiers perish in avalanche as World War I rages - Dec 13, 1916 » Accès libre, history.com (consulté le )
  4. (en) Erik Durschmied, The Weather Factor: How Nature Has Changed History, Arcade Publishing, (ISBN 9781559705585, lire en ligne)
  5. (en) « May 1970 Huaraz, Peru Images » Accès libre, NOAA National Centers for Environmental Information, (DOI 10.7289/V5154F01, consulté le )

 

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