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Vang Pao

Vang Pao, né en 1929 à Xieng Khouang au Protectorat du Laos (Indochine française) et mort le en exil à Clovis près de Los Angeles, est un chef de guerre historique hmong royaliste laotien, ayant combattu aux côtés de la France durant la guerre d’Indochine (1945/1946-1954) et des États-Unis durant la guerre du Viêt Nam et la guerre civile laotienne (1959/1964-1975)[1].

Vang Pao
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  81 ans)
Clovis
SĂ©pulture
Nationalité
Allégeance
Activité
Période d'activité
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Biographie

DĂ©buts

Né en 1929, Vang Pao, en hmong Vaj Pov, le nom du clan d’appartenance figurant en premier, rejoint la résistance anti-japonaise de Touby Lyfoung en 1945[2], il sera ensuite remarqué pour sa robustesse, son courage, son charisme ainsi que ses qualités tactiques de chef et sera recruté (fin 1947) formé et entraîné par l’armée française avant de devenir caporal (), puis officier (après concours et école 1951-1952) au sein du groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA). Parmi ses atouts, Vang Pao parle le français et l’anglais.

Il deviendra ensuite major au sein de l’armée royale laotienne pendant l’entre-deux-guerres (1954-1959), puis, en 1964, le premier général de l'armée royale à être issu de l'ethnie Hmong[3].

Guerre du Laos

Les États-Unis, actifs à travers l'US AID et la CIA dans la guerre civile laotienne, considéré comme un volet de la guerre du Viêt Nam, remarqueront très vite ses qualités et les avantages qu’il pourrait leur procurer pour recruter une armée secrète au sein de la population hmong du royaume du Laos. Contacté par l'agent James William (Bill) Lair de la CIA, en [4], le général Vang Pao dirigera ainsi les forces irrégulières Hmong en étroite collaboration avec la CIA et d'anciens membres des forces spéciales, les bérets verts.

La guérilla est financée par le trafic d'opium, transporté à destination de Vientiane, la capitale du Laos, à bord des monomoteurs de la CIA[5] - [6].

En 2003, son recruteur, Bill Lair, le qualifiera de « plus grand des guérilleros du monde[5] ». Sa cruauté envers son propre peuple est toutefois évoquée par les Américains qui l'ont côtoyé[Note 1].

Exil

En 1975, la fin de la guerre du Viêt Nam et le retrait américain de l’Asie du Sud-Est marque l’abandon de l’armée secrète des Hmong du Laos. Quelques milliers parviennent à fuir en Thaïlande et de là en France et aux États-Unis. Condamné à mort par contumace en 1975 par le gouvernement communiste[5], Vang Pao fuira aux États-Unis, où il résidera jusqu'à sa mort. Dans un premier temps les Américains conserveront son appui dans l’espoir d’inverser la situation au Laos. Dans les années 1977-1978 cette idée disparaîtra. Vang Pao aurait continué toutefois de lever des fonds pour soutenir la guérilla hmong[5]. Le , le Général Vang Pao annonce la création d'un "Gouvernement Révolutionnaire du Laos" en exil[7] dont les capacités s’estomperont jusqu’à nos jours.

En 1999, Michael Vang, neveu de Vang Pao, disparaît après avoir franchi la frontière laotienne depuis la Thaïlande avec des armes automatiques et un million de dollars en faux billets.

Dernier complot

Le , les autorités américaines ont annoncé que Vang Pao ainsi qu'une cellule d'une dizaine de Hmong avaient été arrêtés en Californie. Ils auraient tenté notamment d'acheter des armes (fusils d'assaut AK-47 Kalachnikov, lance-missiles portables Stinger, roquettes antichars AT-4 et LAW, mines antipersonnel, grenades) dans le but de renverser le gouvernement communiste du Laos. Sur les dix personnes arrêtées, neuf risquaient la perpétuité si elles étaient reconnues coupables[8] - [9].

Vang Pao lui-même était accusé de « comploter dans le but de renverser par la violence le gouvernement laotien », mais cette inculpation fut abandonnée par la justice fédérale en 2009[5]. Les charges concernant la douzaine d'autres inculpés sont finalement levées le [10].

Mort

Il meurt le à Clovis, près de Los Angeles à l'âge de 81 ans d'une pneumonie[11], les États-Unis saluant sa contribution « à la cause de la liberté » tandis que le porte-parole du gouvernement laotien, Khentong Nuanthasing, le décrivait comme une « personne ordinaire[5] ».

Controverses

Implication dans le trafic d'opium

Certains indices tendraient à prouver que Vang Pao a été impliqué dans le trafic d'opium en Asie du Sud-Est. Les avions fournis par Air America, une compagnie privée, secrètement détenue par la CIA, étaient utilisés pour les transports d'opium de celle-ci. Un tel trafic, en dépit de son caractère illégal, remplissait une utilité certaine dans le financement de l'armée hmong (armes, munitions, vivres, médicaments...)[12].

DĂ©tournement de fonds

Cha Vang, fils de Vang Pao et coordinateur de la Fondation Vang Pao ainsi que Lia Vang, neveu de Vang Pao et vice-président de la Fondation Vang Pao, ont été accusés et condamnés pour détournements de fonds. L'affaire ne semble pas directement concerner le général Vang Pao qui n'a pas été condamné[13].

Position dans la communauté Hmong

Malgré les nombreuses polémiques à son sujet ainsi qu’une aura en déclin au sein des jeunes générations hmong, qui se sentent parfois dupées, il reste un personnage célèbre et un acteur important de l'histoire récente du peuple Hmong.

Notes et références

Notes

  1. Dans le documentaire « CIA- Opération Laos »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (NDR, Allemagne, 2009, rediffusé sur Art en 2014), il aurait abattu en passant d'une balle dans la tête un déserteur, sans prendre le temps de s'arrêter, ou aurait coupé les vivres à l'un des villages Hmong qui, une fois enrôlés ses hommes adultes dans les troupes de VangPao, avait refusé d'y enrôler ses enfants de moins de quatorze ans

Références

  1. « Vang Pao, général laotien », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « HmongToday »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),
  3. « Vang Pao, général laotien », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  4. Richard L. Holm, « Recollections of a Case Officer in Laos, 1962-1964 - No Drums, No Bungles »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), site de la CIA,
  5. « Vang Pao, général laotien et leader hmong, est mort », Le monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Catherine Lamour et Michel Lamberti, Les Grandes Manœuvres de l'opium, Éditions du Seuil, , p. 128-167
  7. (en) Martin Stuart-Fox, Historical Dictionary of Laos - 3rd edition, Lanham (Md.), The Scarecrow Press, Inc., , 554 p. (ISBN 978-0-8108-5624-0 et 0-8108-5624-7), xlvi • CHRONOLOGY
  8. Bangkok FRÉDÉRIQUE MARTIN, « Le général Vang Pao rêvait encore du Laos », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  9. « Laos : les derniers soldats du roi », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Charges dropped against 12 Hmong men accused in plot to overthrow Laotian government », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  11. (en-US) Facebook et Twitter, « Vang Pao dies at 81; exiled Hmong general », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  12. Journoud 2010.
  13. « Display news »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)

Bibliographie

  • Michel David, Guerre secrète en Indochine. Les maquis autochtones face au ViĂŞt-Minh. 1950-1955, Panazol, Lavauzelle, 2002.
  • Jane Hamilton-Merritt, Tragic mountains. The Hmong, the Americans and the secret war for Laos, 1942-1992, Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press, 1993/1999.
  • Jean LartĂ©guy (avec la collaboration de Yang Dao), La fabuleuse aventure du peuple de l’opium, Paris, Presses de la CitĂ©, 1979.
  • Jean Mottin, History of the Hmong, Bangkok, Odeon Store Ltd, 1980.
  • Patrick Pesnot, Les Hmong du Laos, Rendez-vous avec X, France Inter, , 40 min.
  • Keith Quincy, Hmong. History of a people, Washington, Eastern Washington University Press, 1988/1995.
  • Keith Quincy, Harvesting Pa Chay’s wheat. The Hmong and America’s secret war in Laos, Washington, Eastern Washington University Press, 2000.
  • Colonel Jean Sassi, en collaboration avec Jean-Louis Tremblais, OpĂ©rations spĂ©ciales : 20 ans de guerres secrètes, Éditions Nimrod, 2009. Cet ouvrage a reçu le Prix LittĂ©raire de la Gendarmerie le .
  • Pierre Journoud, « La CAT/Air America dans les guerres d'Indochine, ou le rĂ´le d'une compagnie aĂ©rienne privĂ©e secrètement dĂ©tenue par la CIA (1950-1975) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 238,‎ , p. 129-150 (DOI 10.3917/gmcc.238.0129, lire en ligne)
  • Jean-Marc Le Page, « La base de SĂ©no, la France et l'Asie du Sud-Est (1953-1963) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 255,‎ , p. 123-141 (DOI 10.3917/gmcc.255.0123, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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