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Universabilité

Le concept d'universabilitĂ© est crĂ©Ă© par Emmanuel Kant dans son ouvrage Fondation de la mĂ©taphysique des mƓurs paru en 1785. Il fait partie de la premiĂšre formulation de son impĂ©ratif catĂ©gorique qui affirme que les seules maximes moralement acceptables de nos actions sont celles qui pourraient ĂȘtre rationnellement voulues comme lois universelles. La signification prĂ©cise de l'universabilitĂ© est controversĂ©e mais l'interprĂ©tation la plus commune est que l'impĂ©ratif catĂ©gorique exige que la maxime de ton action pourrait devenir telle que tout le monde pourrait s'en servir pour agir dans des circonstances similaires. Si l'action peut ĂȘtre universalisĂ©e (c'est-Ă -dire si tout le monde peut l'accomplir), alors elle est moralement acceptable. Dans le cas contraire, elle ne l'est pas. On peut par exemple dĂ©terminer si une maxime du mensonge pour obtenir un prĂȘt est morale en tentant de l'universaliser et d'appliquer la raison Ă  ses rĂ©sultats. Si tout le monde mentait pour obtenir des prĂȘts, la pratique mĂȘme de la promesse et du prĂȘt disparaĂźtrait et la maxime deviendrait alors impossible. Kant appelle ces actes des exemples de contradiction dans la conception, ce qui est un peu comme une contradiction performative, parce qu'ils sapent le fondement mĂȘme de leur existence[1].

La notion kantienne d'universabilitĂ© a un antĂ©cĂ©dent manifeste dans l'idĂ©e de « volontĂ© gĂ©nĂ©rale » de Rousseau. Les deux notions assurent une sĂ©paration radicale de la volontĂ© et de la nature, ce qui conduit Ă  l'idĂ©e que la vraie libertĂ© se trouve essentiellement dans l'auto-lĂ©gislation.

Notes et références

  1. Kant, Immanuel. Groundwork of the Metaphysics of Morals. Cambridge University Press. 1998. p. 53.

Source de la traduction

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