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Une souris verte (chanson)

Une souris verte est une chanson enfantine ou comptine française, datant du XVIIIe siècle[1] ou de la fin du XVIIe siècle[2]. Il existe de nombreuses variantes de cette chanson.

Origine incertaine

Cette chanson anonyme, très connue dans toutes les régions de France et dans plusieurs pays francophones (Liban, Tunisie, Haïti, Suisse romande, Belgique et Canada), paraît remonter à la fin du XVIIe siècle ou au commencement du XVIIIe siècle[2].

Les origines de cette chanson sont obscures. Les interprétations qui ont été proposés doivent être appréhendées avec une très grande prudence. On a ainsi prétendu que ses paroles absurdes seraient l'allégorie d'une initiation alchimique. Une telle explication est cependant peu probable.

Une autre hypothèse avancĂ©e est que la fameuse « souris verte Â» ferait rĂ©fĂ©rence Ă  un soldat vendĂ©en. TraquĂ© par des soldats rĂ©publicains pendant la guerre de VendĂ©e, il aurait Ă©tĂ© torturĂ© Ă  mort (l'huile et l'eau feraient rĂ©fĂ©rence aux supplices de l'huile bouillante et de la noyade)[3]. Cette hypothèse est elle aussi très sujette Ă  caution. Elle ne s'est rĂ©pandue dans les mĂ©dias (et notamment sur Internet) qu'Ă  partir des annĂ©es 2010. Les sites qui la soutiennent sur Internet se copient tous les uns les autres, sans jamais citer des folkloristes ou des historiens de la chanson française Ă  l'appui de leurs affirmations. En outre, aucun ouvrage spĂ©cialisĂ© n'a citĂ© Une Souris verte parmi les nombreuses chansons engendrĂ©es par la RĂ©volution française.

Une version non documentée ferait référence à la chasse aux sorcières que l'on menait au bûcher. La souris serait une femme, accusée de sorcellerie et essayant d'échapper à ses bourreaux. On la jugerait alors coupable (je la montre à ces messieurs) et l'enduirait d'huile et d'eau avant de la mener au bûcher.

Paroles

Première partie

Une souris verte
Qui courait dans l'herbe
Je l’attrape par la queue,
Je la montre Ă  ces messieurs
Ces messieurs me disent :
Trempez-la dans l’huile,
Trempez-la dans l’eau,
Ça fera un escargot
Tout chaud

Variantes

  • Ă€ la place de « Une souris verte » :
    • Une souris blanche[4]
    • Une poule verte[4]
  • Ă€ la place de « Une souris verte »–« Qui courait dans l'herbe » :
    • J’ai une poule rouge
      Qui vient de Toulouse[4]
  • Ă€ la place de « Je la montre Ă  ces messieurs »–« Tout chaud » :
    • Je la donne Ă  ce monsieur
      Ce monsieur ne la veut pas
      Je la garde pour moi[4]
  • Entre « Ces messieurs me disent » et « Trempez-la dans l’huile » :
    • OĂą l’avez vous prise ?[5]
  • Ă€ la place de « Ça fera un escargot » :
    • Ça fera un artichaut
    • Elle deviendra un escargot[4]
    • Ça deviendra un escargot[4]
    • Il en sortira un crapaud[5]
  • Ă€ la place de « Tout chaud » :
    • Tout bouillant, tout chaud[5]
  • Après « Tout chaud » :
    • La cuillère Ă  pot[6]
    • Dans la rue Boichot
      Numéro zéro[6] - [5]
    • Dans la rue Carnot
      Numéro zéro[4]
      • De Monsieur Pierrot[4]

Deuxième partie

Je la mets dans un tiroir,
Elle me dit qu'il fait trop noir

Je la mets dans mon chapeau,
Elle me dit qu'il fait trop chaud

Je la mets dans ma culotte,
Elle me fait trois petites crottes

Variantes

  • En remplacement de certains vers ou en rajout :
    • Je la mets dans ma chemise,
      Elle me fait trois petites bises
    • Je l’envoie dans son Ă©cole,
      Elle me dit : j’en ai ras l’bol
    • Je la mets dans son p’tit lit,
      Elle me dit : j’dois faire pipi
    • Je la mets sur un cheval,
      Elle me dit : joyeux carnaval
    • Je la mets sur un coussin,
      Elle me dit qu'elle est très bien
    • Je la mets dans mon p'tit lit,
      Elle me dit : moi j'reste ici !
    • Je la mets dans mes grandes poches,
      Elle me dit : elles sont trop moches
    • Je la mets dans mon jardin,
      Elle me dit qu'elle s’y sent bien
    • Je la mets lĂ  dans ma main,
      Elle me dit qu'elle est très bien
    • Je la mets dans ma cuisine,
      Elle me mange toute la farine
    • Je la mets dans mon placard,
      Elle me mange tout mon lard[4]
    • Je la mets dans mon jupon,
      Elle me fait trois petits cochons[4]
  • Ă€ la place de « Elle me fait trois petites crottes » :
    • Elle me fait crotte crotte[4]
    • Elle me mange ma carotte[4]
  • Après le dernier vers :
    • Oh ! La coquine !
  • En remplacement :
    • Quelle est sa marraine ?
      C’est une sauterelle
      Quel est son parrain ?
      C’est un vieux lapin[4]
  • AjoutĂ© Ă  la fin quand utilisĂ©e comme comptine:
    • Un, deux, trois,
      C’est toi ![7]

MĂ©lodie


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     U- ne sou- ris ver- te Qui cou- rait dans l'her- be, Je l'at- tra- pe par la queue, Je la montre à ces mes- sieurs Ces mes- sieurs me di- sent: Trem- pez- la dans l'hui- le, Trem- pez- la dans l'eau, Ça fe- ra un es- car- got Tout chaud. Je la mets dans un ti- roir, Elle me dit qu'il fait trop noir, Je la mets dans mon cha- peau, Elle me dit qu'il fait trop chaud.
  }
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Articles connexes

Références

  1. (en) Joseph Vebret, Petit manuel des mamans, Paris, l'Archipel, , 158 p. (ISBN 978-2-8098-0151-4)
  2. Claudine Sabatier, Roland Sabatier et Anne Bouin, Troisieme livre des chansons de France, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Decouverte cadet », (ISBN 2-07-039535-9 et 978-2070395354)
  3. « Érotisme, torture, cannibalisme… La face cachée des comptines françaises », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  4. « Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes des Hautes-Alpes », sur Gallica, (consultĂ© en ) : « Une souris verte », p. 125
  5. « SociĂ©tĂ© des amis des arts et des sciences de Tournus », sur Gallica, (consultĂ© en ) : « Une souris verte », p. 187
  6. Anne-Marie Desdouits, Le Monde de l'enfance : traditions du pays de Caux et du Québec (ISBN 9782763772127)
  7. « Revue des traditions populaires », sur Gallica, (consultĂ© en ) : « Une souris verte », p. 468

Références externes

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