Tubercule de Morgagni
Les tubercules de Morgagni (ou glandes de Morgagni) sont des petites papules naturellement présentes sur l'aréole entourant le mamelon du sein lorsqu'il n'y a pas de grossesse, donc pas de lactation. Il s'agit de structures formées par les glandes aréolaires. Chaque aréole contient entre une dizaine et une vingtaine de tubercules de Morgagni. Pendant la grossesse, certains tubercules de Morgagni deviennent plus apparents vers la huitième semaine de grossesse et portent alors le nom de tubercules de Montgomery. Ces structures ont été décrites pour la première fois par l'anatomiste et anatomopathologiste italien Jean-Baptiste Morgagni en 1719. Une mauvaise utilisation de la terminologie fait que les tubercules de Morgagni sont souvent appelés à tort tubercules de Montgomery lorsqu'ils ne sont pas hypertrophiés. Ils sont cependant tous deux des structures formées par des saillies de la peau par le glandes aréolaires sous-jacentes.
Histoire
L'anatomiste et anatomopathologiste italien Jean-Baptiste Morgagni a décrit pour la première la présence de petite proéminences réparties à la surface de l'aréole en 1719, qu'il a qualifié de « follicules » ou de « tubercules ». Elles ont plutôt été qualifiées de « protubérances » par Roederer en 1753. Morgagni a mis en évidence l'activité sécrétoire des tubercules, en décrivant notamment avoir vu des canaux galactophores allant vers chacun de ces tubercules et croissant avec eux : ce serait la dilatation de ces canaux au-delà de la surface de l'aréole qui formerait les tubercules. L’obstétricien irlandais William Fetherstone Montgomery (en) a décrit leur structure plus en détail en 1837 et leurs changements lors de la gestation et de la lactation.
Morphologie et distribution
Les tubercules de Morgagni sont des élévations papulaires de 1 ou 2 millimètres de diamètre situés à la surface de l'aréole du sein, formées par l'ouverture des glandes de Montgomery[1]. Chaque aréole contient entre une dizaine et une vingtaine de tubercules de Morgagni. Les tubercules de Morgagni se situeraient surtout à la périphérie de l'aréole, alors que les tubercules de Montgomery seraient plus nombreux à proximité du mamelon.
Confusion Ă propos de la nomenclature
Une confusion existe dans la littérature scientifique au sujet de la nomenclature des glandes aréolaires. Il existe un certain consensus à propos du fait que les nodules turgescents visibles à la surface de l'aréole en période de grossesse et de lactation sont toujours appelés tubercules de Montgomery ou glandes de Montgomery. Cependant, cette dénomination est dans l'usage souvent étendue aux papules moins turgescents de l'aréole en période non gestationnelle. Dans ce cas, les tubercules de Morgagni désigne alors la papule où s'ouvrent les glandes de Montgomery, peu importe l'état gestationnel. Parfois, le terme de tubercule de Morgagni est aussi complètement remplacé par le terme de tubercule de Montgomery, peu importe le présence ou l'absence de gestation. Le terme de glande de Morgagni est également parfois utilisé pour désigner une structure semblable à la glande de Montgomery, mais à l'état non gestationnel, et qui se situerait davantage en périphérie du mamelon que la glande de Montgomery, qui elle se retrouverait à proximité du mamelon. Toutefois, dans l'usage, le terme de tubercule de Morgagni désigne le plus souvent une papule à la surface de l'aréole formée par l'ouverture des glandes de Montgomery.
En résumé, le terme tubercule de Montgomery peut désigner:
- Un tubercule à la surface de l'aréole formée par l'ouverture des glandes de Montgomery en période gestationnelle ou non gestationnelle.
- Un tubercule de Montgomery non turgescent en période non gestationnelle
- Une glande de Montgomery et le tubercule associé en période non gestationnelle.
Notes et références
- (en) Nicholson, B. T, Harvey, J. A et Cohen, M. A., « Nipple-areolar complex: normal anatomy and benign and malignant processes », Radiographics, 29(2),‎ , p. 509-523 (lire en ligne)