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Trouble de stress post-traumatique périnatal

La littĂ©rature scientifique sur le Trouble de stress post-traumatique (TSPT) en pĂ©rinatalitĂ© est foisonnante et internationale. Pourtant, si l’on en croit les derniĂšres publications scientifiques, ce trouble mental mal connu des professionnels de santĂ© est trĂšs rĂ©pandu. Dans le monde (Organisation Mondiale de la SantĂ©) et en France plus particuliĂšrement, les autoritĂ©s de santĂ© (Haute AutoritĂ© de SantĂ©, Institut National pour la SantĂ© Et la Recherche MĂ©dicale, SantĂ© Publique France) s’y intĂ©ressent peu. Pourtant, ce trouble encore mal diagnostiquĂ© entraĂźne des consĂ©quences Ă  moyen terme et Ă  long terme et constitue probablement un problĂšme de santĂ© publique ayant un rĂ©el coĂ»t pour la sociĂ©tĂ©. Il conviendrait de mieux en dĂ©finir le pĂ©rimĂštre afin de mettre en place des actions prĂ©ventives.


Trouble de stress post-traumatique périnatal
Causes Accouchement, Violences gynécologiques et obstétricales
Classification et ressources externes

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Diagnostic

Prévalence

La prévalence du TSPT dans les échantillons normaux est de 3,3% pendant la grossesse, et de 4,0% aprÚs la naissance et augmente dans les échantillons à haut risque à 18,9% et 18,5% avant et aprÚs la naissance[1].

En France, peu d’études ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, et celles qui sont disponibles sont assez anciennes. Une Ă©tude de 2011, rĂ©alisĂ©e dans le sud de la France indique des taux de TSPT variant de 5% (1 mois post-partum) Ă  2,9% (9 mois post-partum)[2].

SymptĂŽmes

Le Trouble Stress Post-Traumatique (TSPT) en pĂ©rinatalitĂ© a encore des contours nosologiques mal dĂ©finis. Ce trouble n’est ni rĂ©fĂ©rencĂ© dans le DSM-5[3], ni dans la CIM 11[4]. Le TSPT pĂ©rinatal est un sous ensemble du TSPT, de fait, si on se rĂ©fĂšre au DSM-5, le diagnostic de TSPT en pĂ©rinatalitĂ© nĂ©cessite la prĂ©sence de 4 catĂ©gories de symptĂŽmes cliniquement pĂ©nibles et prĂ©sents pendant plus d'un mois[3] :

  • Reviviscence persistante du traumatisme : peut se traduire par des rĂȘves, des pensĂ©es ou des flashbacks.
  • Evitement comportemental des situations associĂ©es au traumatisme. Par exemple, une patiente peut Ă©viter l'hĂŽpital oĂč elle a accouchĂ© pour Ă©viter les sentiments qu'elle a ressentis lors de l'accouchement.
  • Changements nĂ©gatifs d'humeur (Ă©tat d'esprit dĂ©pressif, sentiments de dĂ©tachement des autres, vision nĂ©gative exagĂ©rĂ©e du monde) et de cognition (incapacitĂ© Ă  se souvenir des dĂ©tails de l'Ă©vĂ©nement).
  • Augmentation de l'excitation et de la rĂ©activitĂ©.


Une équipe Suisse propose une modélisation du TSPT applicable à la périnatalité[5]:

Tableau des critĂšres diagnostiques du TSPT du postpartum du DSM-5.


Analyse des critùres diagnostiques du TSPT survenant lors de l’accouchement (nouveau DSM-5)[3]:

Les critĂšres A-B-C-D-E-F-G et H sont conservĂ©s et illustrĂ©s par des exemples spĂ©cifiques Ă  l’accouchement. Le sous-type dissociatif est Ă©galement exploitĂ©. L’évolution de certains critĂšres du DSM-5 est bĂ©nĂ©fique. Le critĂšre A (exposition ou menace) inclut Ă©galement les  partenaires, et prend en compte le vĂ©cu subjectif ce qui n’était pas possible auparavant.  

Cette modĂ©lisation, bien que innovante possĂšde quelques imprĂ©cisions qu’il est important de pointer : absence de standardisation et de consensus d’experts, dĂ©saccord sur certaines Ă©tiologies qui appartiendraient Ă  d’autres entitĂ©s nosographiques, comme le cas des mortinaissances oĂč le deuil compliquĂ©, et enfin, focalisation sur un des aspects seulement du TSPT pĂ©rinatal : le postpartum [6]. En effet, la littĂ©rature scientifique Ă©tend le TSPT Ă  diffĂ©rents moments de l’histoire de la conception. La question se pose donc de clarifier si les critĂšres diagnostiques pourraient ĂȘtre diffĂ©rents en fonction du contexte qui entoure le trouble (types de dĂ©clencheurs, moment de survenue du TSPT). De nombreuses publications ont rĂ©fĂ©rencĂ©es ces diffĂ©rents cas de figures :

  • avant la conception : problĂšme de fertilitĂ© [7].
  • pendant la grossesse : grossesse Ă  haut risque [8], menace d’accouchement prĂ©maturĂ©, fausses couches, diagnostic antĂ©natal[9].
  • pendant l’accouchement : complications pour la mĂšre (accouchement douloureux)[10], type d’accouchement notamment par cĂ©sarienne non programmĂ© qui est souvent associĂ© Ă  un risque Ă©levĂ© de TSPT[11], accouchement prĂ©maturĂ©[12].
  • complications pour l’enfant : naissance prĂ©maturĂ©e[13], petit poids de naissance[14], hospitalisation en UnitĂ© de Soins Intensifs NĂ©onataux[15], mortinaissance [16].

Diagnostics différentiels

Le TSPT partage une importante comorbiditĂ© avec d’autres troubles mentaux :

  • stress aigu
  • dĂ©pression du post partum. Ces troubles sont souvent confondus entre eux et peuvent conduire Ă  des choix thĂ©rapeutiques inefficaces[17].
  • Les deuils compliquĂ©s (mort pĂ©rinatale du fƓtus/nourrisson) sont exclus de l'algorithme du TSPT par le DSM-5[3].

Certains prodromes ont Ă©tĂ© identifiĂ©s : dĂ©pression prĂ©natale, anxiĂ©tĂ© et tendances dissociatives[18]. Ont Ă©tĂ© identifiĂ©s Ă©galement des facteurs prĂ©dictifs qu’il convient Ă©galement de prendre en compte (vĂ©cu subjectif de l’accouchement, les antĂ©cĂ©dents obstĂ©tricaux), tout comme l’isolement social, la personnalitĂ© dĂ©pendante et le niveau de stress–anxiĂ©tĂ©[19].

D’autre part, le TSPT pĂ©rinatal prĂ©senterait des formes et des tableaux cliniques diffĂ©rents du fait de l’influence des facteurs ontogĂ©nĂ©tiques[20]. Toutes les femmes ne rĂ©agissent pas de la mĂȘme façon, Ă  un mĂȘme Ă©vĂ©nement traumatique en fonction de leur sensibilitĂ©, de leur histoire de vie.

Outils de mesure

Des outils de mesures existent afin d’amĂ©liorer le dĂ©pistage du TSPT pĂ©rinatal. Certaines Ă©tudes ont montrĂ© qu’un risque de naissance prĂ©maturĂ©e est plus important chez la femme enceinte qui prĂ©sente un TSPT non traitĂ© [21]:

  • Mesure du TSPT. PCLS, adaptation française de l’échelle anglo-saxonne. Le PCL-5 est une mesure d'auto-Ă©valuation en 20 Ă©lĂ©ments qui Ă©value les 20 symptĂŽmes du DSM-5 du TSPT[22] et le PĂ©rinatal PTSD Questionnaire (PPQ), une Ă©chelle qui permet de capturer les symptĂŽmes du TSPT spĂ©cifiques du post-partum[23] - [24].
  • Mesure de la douleur, le questionnaire de douleur de Saint-Antoine : QDSA- adaptation française du McGill pain questionnaire MPQ[25]. La validitĂ© ́ et sa sensibilitĂ© dans l'Ă©valuation de la douleur obstĂ©tricale ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s par Morisot et al (2007)[10].
  • Mesure de la dĂ©tresse Ă©motionnelle pĂ©rinatale, PDI (Peritraumatic Distress Inventory).  La version française prĂ©sente de bonnes propriĂ©tĂ©s statistiques[26].
  • Mesure de la dissociation pĂ©rinatale. Le peritraumatic dissociative expĂ©rience questionnaire PDEQ, validĂ©  en français par Birmes et al. (2005)[27].
  • Echelle de la dĂ©pression du postpartum (Edimburgh Post natal Depression Scale : EPDS)[28].

Facteurs de risque

Le TSPT en pĂ©rinatalitĂ© est associĂ© Ă  diffĂ©rents facteurs de risques et Ă  diverses Ă©tiologies. L’identification de ces facteurs de risques est essentielle pour mieux prĂ©venir sa survenue et les diverses complications qui lui sont associĂ©es.  

Isolement social, faible niveau Ă©conomique [29], antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux-psychologiques, violences conjugales ou intrafamiliales [30], viols et abus sexuel dans l’enfance [31], antĂ©cĂ©dents obstĂ©tricaux, antĂ©cĂ©dents de fausses couches [32], de morts fƓtales in utero (MFIU), d’interruption volontaire de grossesse (IVG), d’accouchement avec un vĂ©cu traumatique ou de grossesse compliquĂ©e, la primiparitĂ©, grossesses Ă  haut risque (menace d’accouchement prĂ©maturĂ©, prĂ©Ă©clampsie, diabĂšte gestationnel, grossesse gĂ©mellaire, placenta prĂŠvia etc.)[8], hĂ©morragie du post-partum [33], prĂ©maturitĂ© [34], cĂ©sarienne en urgence, extraction instrumentale, vĂ©cu subjectif de l’accouchement, douleur, premiĂšre grossesse.

Personnes Ă  risques

  • Troubles physiques :
 Aujourd’hui en France, 1 Ă  2% des femmes enceintes sont en obĂ©sitĂ© morbide. Outre le matĂ©riel adaptĂ© nĂ©cessaire pour pouvoir les accueillir, les risques de complications pour la mĂšre comme pour le bĂ©bĂ©, ces femmes se heurtent pour beaucoup Ă  une absence de formation et d’empathie du personnel mĂ©dical. Des problĂšmes cardiaques, de diabĂšte, peuvent stresser la mĂšre quant au bon dĂ©roulement de son accouchement, et de la bonne santĂ© de son bĂ©bĂ©.
 Dans certains cas, une femme paraplĂ©gique ne peut accoucher par voie basse sous peine de potentiellement voir son handicap s’aggraver. Elle peut Ă©galement se heurter Ă  un manque d’empathie et de comprĂ©hension du personnel mĂ©dical, qui peut la juger inapte Ă  s’occuper de son enfant, et porter un jugement dĂ©gradant sur elle. 
 En France, 49% des femmes handicapées (tous handicaps confondus) ont un enfant. Il est donc nécessaire que les hÎpitaux soient aptes à accueillir des personnes en situation de handicap physique[35] - [36].
  • Troubles mentaux :
 Une femme souffrant de stress chronique, de dĂ©pression, voit ses chances de souffrir de TSPT pĂ©rinatal augmenter. De mĂȘme, une femme ayant dĂ©jĂ  subi une grossesse et/ou un accouchement traumatique, une dĂ©pression post-partum, va prĂ©senter plus de symptĂŽmes de stress et ĂȘtre plus sujette au stress post-traumatique. 
  • Violences gynĂ©cologiques :
Une femme ayant subi des violences gynĂ©cologiques dans sa jeunesse, durant sa grossesse, ou son accouchement, va dĂ©velopper une peur de revivre ses mĂȘmes violences. Ces violences sont traumatisantes (attouchements non consentis, paroles dĂ©placĂ©es, violences lors d’un prĂ©cĂ©dent accouchement) et marquent durablement, mĂȘme toute une vie les femmes qui les ont subies, et gĂ©nĂšrent un stress post-traumatique [37] - [38].

Causes

Le TSPT pĂ©rinatal peut aussi apparaĂźtre Ă  la suite d’évĂ©nements survenus lors de l’accouchement. Des Ă©vĂ©nements traumatiques, qui sortent de l’ordinaire. On qualifie ces Ă©vĂšnements d’élĂ©ments dĂ©clencheurs. D’aprĂšs nos recherches, il existe plusieurs types d’élĂ©ments dĂ©clencheurs pouvant entraĂźner un trouble de stress post-traumatique.

Le manque de soutien social lors de l’accouchement est un  des principaux facteurs favorisant l'arrivĂ©e de ce trouble. En effet, lors de l'accouchement, il arrive que beaucoup de femmes se sentent seules, car n’ont pas de partenaire ou sont mal accompagnĂ©es par l’équipe mĂ©dicale. Ce sentiment de solitude peut parfois venir renforcer un niveau d’anxiĂ©tĂ© dĂ©jĂ  trĂšs Ă©levĂ© vis-Ă -vis de la situation d’accouchement [39].

Le niveau de mĂ©dicalisation reçu lors de l’accouchement est Ă©galement un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur qui revient souvent. Des recherches montrent que le niveau de douleur perçue par  la femme lors de l’accouchement varie selon le fait qu’il y ai pu avoir une cĂ©sarienne d’urgence, une intervention nĂ©cessitant plusieurs instruments ou encore des complications au niveau obstĂ©trical [37] - [38].

La troisiĂšme  grande partie de ces Ă©lĂ©ments dĂ©clencheurs concerne principalement le bĂ©bĂ©. Il est  important de relever que lorsque la naissance subit  des complications quelles qu’elles soient; un bĂ©bĂ© mort nĂ©, une naissance prĂ©maturĂ©e, une malformation, un handicap au niveau du bĂ©bĂ©, des problĂšmes d’allaitement; cela influe sur les rĂ©actions de la maman et peut Ă©galement contribuer Ă   l’apparition du syndrome de stress post traumatique[40].  

Conséquences

Conséquences sur la mÚre

Les consĂ©quences sur la mĂšre d’un TSPT pĂ©rinatal sont assez semblables Ă  celles survenant aprĂšs n’importe quel autre trauma. Nous retrouvons les flashbacks, cauchemars et pensĂ©es intrusives. Ces difficultĂ©s peuvent rester dans la durĂ©e lorsqu’elles ne sont pas traitĂ©es. D’autres symptĂŽmes, plus spĂ©cifiques au traumatisme post natal peuvent ĂȘtre l’évitement pour la mĂšre de parler de la naissance et de s’isoler des autres femmes, un sentiment de surprotection envers leur bĂ©bĂ© et une volontĂ© de devenir une mĂšre parfaite dans le but de « rĂ©parer » la naissance de leur bĂ©bĂ© qui peut les mener parfois jusqu’à l’épuisement[41]. Le refoulement des souvenirs est Ă©galement souvent Ă©voquĂ© par les mĂšres souffrant de TSPT pĂ©rinatal, la mĂšre n’a plus de souvenirs conscients de la naissance et/ou des premiers mois de la vie de son bĂ©bĂ©. Le taux d’agressivitĂ© et d’anxiĂ©tĂ© des mĂšres est Ă©galement trĂšs Ă©levĂ©, cette agressivitĂ© peut se diriger contre elle-mĂȘme ou leur compagnon mais aussi parfois leur bĂ©bĂ©, entraĂźnant toujours beaucoup de culpabilitĂ©. Toutes les relations sociales et affectives peuvent ĂȘtre perturbĂ©es. La peur d’enfanter de nouveau est assez souvent prĂ©sente et peut amener Ă  un renoncement d’une future maternitĂ© ou bien Ă  une seconde grossesse vĂ©cue dans l’angoisse qui peut mener Ă  l’hospitalisation. La peur d’une future grossesse peut Ă©galement amener certaines femmes Ă  refuser toute sexualitĂ©.  Enfin la dĂ©pression et des idĂ©es suicidaires sont nettement favorisĂ©es dans un contexte de TSPT[42].

Conséquences sur le lien parent/enfant

Les consĂ©quences d’un TSPT causĂ© par une naissance traumatique sur le lien mĂšre-enfant peuvent ĂȘtre trĂšs importantes bien que les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre demeurent obscurs. Les mĂšres peuvent se sentir incapable d’investir la relation avec leur bĂ©bĂ©, se sentant dĂ©connectĂ© Ă©motionnellement. Au contraire, le sentiment de culpabilitĂ© chez la mĂšre liĂ©e Ă  la naissance traumatique peut en faire des mĂšres surprotectrices. Cependant, le lien est souvent plus difficile Ă  construire pour certains pĂšres avec leurs enfants, entraĂźnant inĂ©vitablement de la culpabilitĂ©[43]

Conséquences sur le pÚre

Peu d’études sont menĂ©es sur les pĂšres qui assistent Ă  l’accouchement traumatique de leur compagne lors de la naissance de leur enfant alors que les pĂšres sont de plus en plus nombreux Ă  assister Ă  l’accouchement, ils sont donc Ă©galement plus nombreux Ă  contempler les dangers potentiels (voire le dĂ©cĂšs) que risquent leur compagne et/ou de leur bĂ©bĂ©. Les Ă©tudes existantes tendent Ă  montrer que les consĂ©quences sur le pĂšre sont importantes et qu’elles affectent leur santĂ© mentale ainsi que leur vie sociale longtemps aprĂšs la naissance[44]. Pourtant, leurs traumatismes semblent moins bien reconnu que ceux des mĂšres. Ils ont le sentiment d’ĂȘtre mis Ă  part des prĂ©occupations du corps mĂ©dical.

Conséquences sur le couple

Le couple peut ĂȘtre mis en difficultĂ©s par l'arrivĂ©e d’un enfant, d’autant plus que la naissance ou la grossesse aura provoquĂ© un TSPT chez les parents. Cependant, il peut aussi sortir renforcĂ© de cette Ă©preuve. En effet, la peur d’avoir pu perdre leur compagne et le fait d’avoir vĂ©cu cet Ă©vĂ©nement traumatique ensemble rapproche souvent les parents dans l’adversitĂ©[45].

Traitements

Les spécialistes du TSPT réclament une amélioration du repérage, du dépistage et du diagnostic.

Diverses Ă©tudes montrent que le TSPT est frĂ©quent durant la grossesse et aprĂšs un accouchement. La littĂ©rature scientifique montre qu’il est nĂ©cessaire d’amĂ©liorer son dĂ©pistage, son diagnostic et son traitement[46].

La rĂ©ponse thĂ©rapeutique est Ă  adapter en fonction du moment de l’apparition du TSPT (prĂ© natal-post natal-TPST Chronique), des caractĂ©ristiques individuelles des femmes concernĂ©es (primipare, groupes Ă  risque, chronicisation).

Prévention du TSPT périnatal

Certains auteurs prĂ©conisent d’agir dĂšs la pĂ©riode prĂ©natale, en organisant des actions de prĂ©vention primaire Ă  l’adresse :

  • Du personnel soignant (Sensibilisation, nosographie, diagnostic diffĂ©rentiel du TSPT). Ces actions de prĂ©vention primaire pourraient entre autres permettre une meilleure prise en compte par les Ă©quipes soignantes des  diffĂ©rents facteurs de risques associĂ©s Ă  l’émergence d’un TSPT (interaction entre l’équipe soignante et la patiente,  facteurs obstĂ©tricaux liĂ©s Ă  l’accouchement, perception de l’accouchement par la femme, complications maternelles et nĂ©onatales)[47].
  • Des parturientes: diffĂ©rents outils favorisant les actions de prĂ©vention prĂ©coce existent dĂ©jĂ  mais ne sont malheureusement pas toujours connus ou utilisĂ©s :
    • L’éducation prĂ©-natale ou prĂ©paration Ă  la naissance, et l’entretien prĂ©natal, en France ce dispositif est issu du plan de pĂ©rinatalitĂ© 2005-2007. Le flĂ©chage des femmes enceintes vers ces dispositifs d'accompagnement progresse (prĂ©valence de 40,3% en 2012 contre 21,4% en 2010)
    • RĂ©seaux de santĂ© en pĂ©rinatalitĂ©. L'importance de l'entretien prĂ©natal prĂ©coce. PrĂ©valence et caractĂ©ristiques de l’entretien prĂ©natal prĂ©coce : rĂ©sultats d’une enquĂȘte dans les rĂ©seaux de santĂ© en pĂ©rinatalitĂ©[48]
    • Le projet de naissance avant l’accouchement. En France, un rapport de l’INSERM montre que seule 3,7 % des femmes rĂ©digent un projet de naissance[49]

Traitement du TSPT du post-partum

Le TSPT peut entraĂźner un certain nombre de complications aussi bien pour la mĂšre que pour l’enfant ou le couple. Une prise en charge prĂ©coce et le choix d’outils thĂ©rapeutiques adaptĂ©s aux caractĂ©ristiques de la situation sont Ă  considĂ©rer (type d'Ă©vĂ©nement traumatique, types de facteurs de risque.)

DiffĂ©rentes thĂ©rapeutiques sont citĂ©es dans la littĂ©rature scientifique : thĂ©rapie psychocorporelle (relaxation)[50], TCC, EMDR[51], debriefing post natal, thĂ©rapie expressive via la technique d’écriture expressive, entretiens psychologiques structurĂ©s.

La TCC en traitement de routine[52] et l’ EMDR semblent ĂȘtre efficaces comme traitement du TSPT aprĂšs l'accouchement. Cependant, les preuves sont encore limitĂ©es et des essais plus contrĂŽlĂ©s sont nĂ©cessaires pour tirer des rĂ©sultats concluant[53].

La thĂ©rapie par l’écriture expressive peut ĂȘtre efficace en cas de mortinaissance[46] le dĂ©briefing post natal n’est pas mis en avant.

Les diffĂ©rentes Ă©tudes ne sont pas consensuelles mais il semblerait que les thĂ©rapeutiques les plus prometteuses soient spĂ©cifiquement tournĂ©es sur l’approche du trauma[54].

D’autres auteurs insistent sur l’importance de diagnostiquer et de traiter les douleurs somatiques qui sont cliniquement frĂ©quemment associĂ©es au TSPT[55] mais Ă©galement chez la parturiente, les douleurs pouvant survenir secondairement Ă  l’accouchement[56].

Voir Ă©galement

  • Fausse-couche
  • Gestion de la douleur pendant l'accouchement
  • Fausse couche et maladie mentale

Les références

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