Tropique de la violence
Tropique de la violence est un roman de Nathacha Appanah paru le aux éditions Gallimard ayant reçu la même année le tout premier prix Femina des lycéens[1] et le prix France télévisions en 2017.
Historique du roman
Fruit d'une résidence de 2008 à 2010 à Mayotte, Tropique de la violence s'attache à l'errance et à la violence des mineurs isolés, immigrés illégaux non-expulsables venant des Comores et livrés à eux-mêmes dans le « bidonville de Gaza » à Mamoudzou avec lesquels Nathacha Appanah a pu interagir[2] - [3].
Résumé
Moïse est un jeune bébé comorien né avec un œil vert et un œil noir, un « fils du djinn ». Abandonné à Mayotte par sa mère, il est recueilli puis adopté par Marie, une infirmière installée à Mayotte depuis quelques années. Elle l'élève comme un Français, d'abord sans difficulté ; puis vers l'âge de treize ans, il devient hostile à sa mère adoptive et à son mode de vie. Marie meurt d'une rupture d'anévrisme et laisse Moïse seul face à un monde rempli de violence et de misère. Il se retrouve à errer dans les rues d'un bidonville surnommé « Gaza » et tombe sous la coupe d'un chef de gang, Bruce.
Dans ce court roman choral, l'histoire de Moïse est racontée par Marie, Moïse lui-même et Bruce, ainsi que par deux autres personnages, Stéphane, un éducateur et Olivier, un policier.
Prix et distinctions
Le roman est retenu dans les premières sélections des principaux prix littéraires d'automne (Goncourt, Femina, Médicis) mais reçoit finalement le le premier prix Femina des lycéens créé quelques mois auparavant[1] et le premier prix Patrimoines 2016[4].
Le , il reçoit le prix France Télévisions[5]. Il est également lauréat du prix Jean Amila-Meckert 2017. Il reçoit aussi cette année-là à La Réunion, le Prix du roman métis des lecteurs et le Prix du roman métis des lycéens[6]. En 2019, il remporte enfin le prix des lycéens Folio[7].
Adaptations
Une adaptation du roman en bande dessinée a été réalisée en 2019 par l'auteur Gaël Henri (éditions Sarbacane)[8].
Au théâtre, le roman est adapté dans une pièce mise en scène par Alexandre Zeff au Théâtre de la Cité universitaire en 2021 à Paris[9].
Au cinéma, c'est un film réalisé par Manuel Schapira en 2021[10] - [11]. Le scénario est co-écrit par le réalisateur et l'écrivaine Delphine de Vigan[12]. Le film a été tourné à Mayotte et à La Réunion[13].
Éditions
Notes et références
- Mohammed Aïssaoui, « Nathacha Appanah, prix Femina des lycéens », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
- Gladys Marivat et Pierre Lepidi, « Nathacha Appanah : "Sur l’île Maurice, il y a une vraie dynamique littéraire" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Tirthankar Chanda, « Nathacha Appanah: sous les Tropiques, la violence », sur rfi.fr, .
- « Nathacha Appanah, première lauréate du prix Patrimoines », Livres Hebdo,‎ (lire en ligne).
- Grégoire Leménager, « Le prix France Télévisions 2017 pour Nathacha Appanah », L'Obs,‎ (lire en ligne).
- « Prix du Roman Métis des lycéens : Nathacha Appanah récompensée », Imaz Press Réunion,‎ (lire en ligne).
- « Le livre gagnant de l’édition 2018-2019 », sur prixdeslyceensfolio.fr (consulté le ).
- Albane Lussien, « Le roman "Tropique de la violence" adapté en BD », La Première, (consulté le ).
- « Comment mettre en scène l'enfer des réfugiés comoriens ? », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Tropique de la violence (2021) », sur unifrance.org (consulté le ).
- Patrick Roger, « « Tropique de la violence » : à Mayotte, le bidonville crève l’écran », Le Monde, .
- « Tropique de la violence (2021) », sur www.unifrance.org (consulté le )
- « Entretien avec Manuel Schapira, réalisateur du film "Tropique de la violence" », sur Le Quotidien de la Réunion,
Bibliographie
- Silvia U. Baage, « Regards exotopiques sur deux portes de l'Europe : La crise migratoire à Lampedusa et à Mayotte dans Eldorado et Tropique de la violence », Carnets, Association portugaise d'études françaises, 2e série, no 11,‎ (DOI 10.4000/carnets.2369, lire en ligne).
- Christine Marcandier, « La possibilité d'une île : Tropique de la violence de Nathacha Appanah », Ciclic, Livres et auteurs d'aujourd'hui,‎ , p. 12–17 (HAL hal-01719180).
- Simona Jișa, « Les rapports d'exclusion-inclusion dans le roman Tropique de la violence de Nathacha Appanah », dans Simona Jișa (dir.), Buata B. Malela (dir.) et Sergiu Mișcoiu (dir.), Littérature et politique en Afrique : Approche transdiciplinaire, Paris, Le Cerf, , 355 p. (ISBN 978-2-204-12682-3, lire en ligne), p. 117–127.
- (en) Geetha Ganapathy-Doré, « An Island Paradise Turned Hell in the Indian Ocean : Mayotte in Nathacha Appanah's Tropique de la violence », Postcolonial Text, vol. 14, nos 3-4,‎ (lire en ligne).
- Jayapal Sharmili, « La polyphonie narrative dans « Tropique de la violence » », Contemporaneity of Language and Literature in the Robotized Millennium, vol. 1, no 2,‎ , p. 39–42 (ISBN 978-81-936097-3-6, lire en ligne).
- Srilata Ravi, « Eaux troubles : Migrations clandestines dans The Illegal de Lawrence Hill et Tropique de la Violence de Nathacha Appanah », Canadian Review of Comparative Literature, vol. 47, no 1,‎ , p. 74–87 (DOI 10.1353/crc.2020.0004).
- (en) Sheela Bora Hadjivassiliou, « "Douce Colonisation" in Marguerite Duras's Le vice-consul (1966) and Nathacha Appanah's Tropique de la violence (2016) », The French Review, vol. 94, no 2,‎ , p. 127–145 (DOI 10.1353/tfr.2020.0277).
- Jessy Neau, « Violence et effondrement dans la fiction insulaire francophone contemporaine : l'île comme dystopie ? (Alfred Alexandre, Les Villes assassines ; Nathacha Appanah, Tropique de la violence) », Quêtes littéraires, no 11,‎ , p. 206–218 (lire en ligne).
- Tarik Abou Soughaire, « La narration autothanatographique dans « Tropique de la violence » de Nathacha Appanah », Symbolon, vol. 22, no 1,‎ , p. 195–216 (DOI 10.46522/S.2021.01.17).
- Justine Feyereisen, chap. IV « Pathémique de l'île carcérale dans le récit postcolonial : Ananda Devi et Nathacha Appanah », dans Georges-Henry Laffont (dir.) et Denis Martouzet (dir.), Ces lieux qui nous affectent : Production de sens, enjeu de connaissance, dimension opératoire, Paris, Hermann, coll. « Colloque de Cerisy », , 514 p. (ISBN 979-10-370-0359-1, DOI 10.3917/herm.marto.2021.01.0061), p. 61–72.