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Treasure Isle

Treasure Isle est un label musical jamaïcain fondé vers le milieu des années 1960 par le producteur Duke Reid et consacré au ska, au rocksteady et au reggae.

Treasure Isle
Fondateur Duke Reid
Genre Ska Rocksteady Reggae
Pays d'origine Drapeau de la JamaĂŻque JamaĂŻque
Siège 33 Bond Street, Kingston

En 1962, Duke Reid crée juste au-dessus de sa boutique de vente d’alcool, 33 Bond Street à Kingston un studio d’enregistrement (Treasure Isle) où il enregistrera toutes ses productions.

À l'époque, c'est souvent le nom du studio où on a enregistré le disque qui est inscrit sur sa pochette, d'où la notion de label.

Les années 1960

Au long des années 1960, Duke Reid va montrer qu’il est finalement un producteur hors pair. La plupart des artistes découverts chez Studio One de Coxsone, se retrouvent rapidement chez Treasure Isle qui devient le label influent de Jamaïque, spécialisé dans le Ska. Prince Buster, les Skatalites (avec Don Drummond et Roland Alphonso) puis Alton Ellis passent de Brentford Road (Studio One) à Bond Street (Treasure Isle) ce qui ne manque pas d’énerver Coxsone.

Les succès s’enchaînent, la vie continue (la Jamaïque devient indépendante en 1962), et les adeptes du Rastafari se font de plus en plus nombreux. Ce n’est pas du goût de Duke Reid, qui fait peu de cas de la visite sur son île en 1966 d’Haile Selassie (Empereur d’Éthiopie et Dieu réincarné pour les Rastas).

Les musiciens de session

Dans une interview avec Mikey Thompson le pour Kool 97 FM, Jackie Jackson avec Paul Douglas et Radcliffe "Dougie" Bryan ont Ă©tĂ© interrogĂ©s sur les nombreux enregistrements qu'ils ont fait ensemble comme la section rythmique pour Treasure Isle Records. Ils ont Ă©tĂ© interviewĂ©s sur leur travail avec Sonia Pottinger et Duke Reid[1].

Le Rocksteady

Alton Ellis enregistre le titre Rock Steady et on assiste Ă  la naissance du Rocksteady. En rĂ©alitĂ©, Ellis aurait piquĂ© ce nom Ă  une danse en vogue Ă  cette Ă©poque. Pendant deux ans, de l’automne 66 Ă  l’étĂ© 68, toute la JamaĂŻque rĂ©sonne aux sons de ce genre nouveau, qui laisse la part belle aux chanteurs, oĂą la basse rĂ©sonne plus, collĂ©e Ă  la batterie, qui fait claquer le troisième temps de chaque mesure. C’est l’âge d’or de Treasure Isle, dont certains titres deviennent des hits jusqu’en Angleterre (importĂ©s par Chris Blackwell). Cette courte pĂ©riode d’intensitĂ© musicale va ĂŞtre le prĂ©texte Ă  un certain nombre d’expĂ©rimentations. Les artistes jamaĂŻcains, sentant qu’ils n’ont plus Ă  rougir face aux productions venant du pays de l’Oncle Sam, vont tenter nombre de mĂ©tissages de leur nouveau rocksteady. Phyllis Dillon, « la diva rocksteady Â», va enregistrer dès 19 ans ses premiers titres très empreints de l’esprit soul des chansons de Dionne Warwick dont elle est fan. N’oublions pas qu’à la mĂŞme Ă©poque les Ă©curies des labels nord-amĂ©ricains Stax (Otis Redding / Sam and Dave) et Motown (The Temptations / Marvin Gaye) exercent une forte influence sur toute une gĂ©nĂ©ration de compositeurs.

L’artiste le plus célèbre à cette époque reste Justin Hinds dont le premier titre Carry go bring home (enregistré en une seule prise fin 1963) est resté deux mois numéro un des charts jamaïcains. Il continuera à signer quelques perles rocksteady comme le célèbre On a saturday night en 1966.

Nous sommes en 1968. Tandis que le monde occidental connaît une véritable ébullition sociale, les jamaïcains continuent leur étonnant parcours de création musicale.

Dub

Un jour, Rudy Redwood, DJ du sound system « Supreme Ruler of Sound Â» vient chercher son lot d’exclusivitĂ©s chez Treasure Isle, pour tester les titres le soir venu. L’ingĂ©nieur du son, Byron Smith, occupĂ© Ă  parler avec Jeremyah Gorak Fasi, lui prĂ©pare la galette, mais oublie d’enclencher la manette de la piste des voix sur la face B du tout nouveau Paragons On the Beach.

Cela donne alors un titre instrumental, du dub, mais Rudy ne le sait pas encore. Il s’en aperçoit seulement quand il passe le disque pendant la fĂŞte. Et lĂ ... C’est un succès inattendu auprès de la foule qui en redemande ! Si Redwood devient donc officiellement le premier « dubber Â» de l’histoire, c’est surtout King Tubby qui popularise dès 1970 le dub avec son soundsystem « Home Town Hi Fi ».

Cette petite aventure sera cependant une des dernières fois où le studio Treasure Isle se montrera précurseur dans le domaine de la musique. Cette même année, le tempo général change à nouveau, le courant rasta s’attire les sympathies de toute une frange de musiciens jamaïcains, et c’est bien du reggae dont on parle à l’aube des années 1970. Notre vieil ami Duke Reid n’aime toujours pas les rastas ; lui, l’ancien flic, il préfère l’ordre et ne supporte pas la dissidence.

Les artistes Treasure Isle quittent peu Ă  peu le monde de l’île au trĂ©sor pour retrouver Coxsone et son Studio One, lĂ©gèrement plus « ganja-friendly Â».

Le label du « Duke Â» se consacrera pendant quelques annĂ©es Ă  travailler avec des DJ, comme U Roy. DĂ©couvert par John Holt des Paragons, U Roy va commencer sa carrière en remixant Ă  sa manière les bandes mises Ă  sa disposition chez Treasure Isle. S’il se contente de « toaster Â» (parler avec rythme au-dessus de la musique) au-dessus des instrumentaux des tubes des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, sa dĂ©marche originale pour l’époque permettra de donner un second souffle aux trĂ©sors discographiques du label.

En 1975, Arthur « Duke Â» Reid, l’ancien flic et producteur aux manières de voyou, dĂ©cède Ă  l’âge de 60 ans, atteint d’un cancer.

Notes et références

  1. Mikey T interview with Jackie Jackson, Paul Douglas, and Radcliffe "Dougie" Bryan. Kool 97 FM. kool97fm.com. November 27, 2016. <http://www.kool97fm.com [archive]> Consulté le 27 novembre 2016.

Bibliographie

  • Treasure Isle, Duke Reid's Legacy (The true story of ska, rocksteady, dub and reggae (M&A / Jahslams) - 2007
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