Accueil🇫🇷Chercher

Tout homme est une nuit

Tout homme est une nuit est un roman de l'Ă©crivaine Lydie Salvayre paru en 2017 aux Ă©ditions du Seuil.

Tout homme est une nuit
Format
Langue
Auteur
Date de parution

Intrigue

Un homme jeune, français, d'environ 35 ans, traumatisé par le diagnostic de cancer, astreint à suivre un traitement à vie, abandonne son métier d'enseignant de français, son épouse, sa maison, sa région. Il s'installe, à 500 kilomètres de là, dans un petit village, à proximité de Barogne, où l'Institut Saint-Christophe lui dispense une fois par semaine un traitement adapté.

Il essaie de rester le plus discret possible : il devient aussitôt le plus suspect possible. Il est observé, épié, suivi. Son étrangeté inquiète. L'essentiel des racontars vient des brèves de comptoir. Mais presque tout le village se ligue contre le nouveau, femmes, enfants...

Le récit alterne les pages très écrites du journal de l'étranger et les plages de paroles libérées du Café des sports.

La tension s'installe. Le renouveau souhaité se transforme en piège...

Personnages

  • Anas est le descendant d'une famille d'Espagnols immigrĂ©s de 1939, passĂ©s par le Camp de concentration d'Argelès-sur-Mer, naturalisĂ©s par la suite. Il a grandi dans les citĂ©s de la banlieue parisienne, comme tant d'autres. Il se sent totalement français, et enseigne le français. Son mĂ©nage avec Lucile est dĂ©cevant, instable, catastrophique. Le diagnostic de cancer l'autorise Ă  tenter une nouvelle vie loin de ses habitudes.
  • AndrĂ© Simon lui loue une chambre. « Sa revĂŞche Ă©pouse » (p. 37), Denise, et son fils, Damien, adonnĂ© Ă  sa tablette, sont ses seuls contacts de proximitĂ©.
  • Marcelin Laplace, patron du CafĂ© des sports, mari de Filomena (d'origine andalouse), père d'Augustin, anime sa clientèle alcoolisĂ©e, principalement DĂ©dĂ© (AndrĂ© Simon), Émile, GĂ©rard, et accessoirement Jacques. On y cĂ©lèbre Marine et Trump. On y tempĂŞte contre les Ă©trangers, les intellectuels, les Ă©lites, les gens des villes, etc.
  • Jacques Joliot (p. 152), « de l'Éducation nationale », professeur de français, hĂ©site entre le soutien Ă  ce groupe et ses grandes idĂ©es. Il connaĂ®t Augustin depuis longtemps et explique la situation Ă  Anas.
  • Étiennette, qui tient l'Ă©picerie du village, est la seule personne extĂ©rieure Ă  communiquer (Ă  peine) au quotidien avec ce nouveau client.
  • MĂ®na, serveuse au Colibri, mĂ©tisse franco-tamoule, fait chaque semaine, en bus, le voyage Ă  Barogne, en compagnie du nouveau. Leur relation d'abord platonique exacerbe les tensions.
  • Augustin Laplace, fils de Marcelin, rĂ©siste autant qu'il peut Ă  son père, et Ă  ses idĂ©es. Il lit des livres, et cela suffit Ă  en faire un ĂŞtre diffĂ©rent.
  • Le maire du village met Ă  la disposition d'Anas un vĂ©lo, puis lui accorde Ă  sa demande un entretien (pp. 205-216). Il reconnaĂ®t qu'il est difficile de s'opposer Ă  Marcelin.

Action

Une micro-société, un village, presque une île, laissée à elle-même, abandonnée, paupérisée, infériorisée, se (re)constitue en s'opposant à un nouvel arrivant, l'Autre : le racisme au quotidien, dans sa banalité, bête et méchante. Mais aussi la misère banale, effrayante, dans les territoires d'en France, chez nous.

RĂ©ception critique

Jérôme Garcin décrit ainsi le roman : « Dans ce roman à deux voix, Lydie Salvayre fait se croiser, se frotter, se cogner, jusqu'à un épilogue cynégétique, le journal d'Anas, lecteur du cardinal de Retz et de Bouvard et Pécuchet devant l’Éternel, et le chœur dissonant du Café des Sports. Le miel et le fiel. [...] Preuve du talent féroce de cette femme indignée, qui ne s'accommode pas de la hideur du monde. Pas pleurer, mais toujours vigiler[1]. »

Notes et références

  1. Jérôme Garcin, « Lydie Salvayre règle ses comptes avec la maladie et la haine », sur Nouvel Obs,

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.