Accueil🇫🇷Chercher

Tour solaire de Meudon

La tour solaire de Meudon est un tĂ©lescope spĂ©cialisĂ© constituĂ© d'une tour de bĂ©ton d'une hauteur de 36,47 mètres sur le site de Meudon de l'observatoire de Paris. Elle est Ă©quipĂ©e d'un spectrographe pour examiner le Soleil.

Tour solaire de Meudon
La tour solaire de Meudon.
Caractéristiques
Organisation
Type
Observatoire solaire (en)
Construction
Lieu
Localisation
Coordonnées
48° 48′ 16″ N, 2° 13′ 39″ E
Carte

La tour solaire de Meudon a été construite entre 1964 et 1967 par l'architecte BCPN (architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux) André Remondet (1908-1998).

Présentation générale

La première image a Ă©tĂ© obtenue le [1]. En haut de la tour un grand coelostat dont le miroir primaire mesure 80 cm, renvoie la lumière vers le miroir du tĂ©lescope. Celui-ci mesure 69 cm de diamètre, mais il est diaphragmĂ© par la lame d'entrĂ©e qui ne mesure que 60 cm. La focale du tĂ©lescope est de 45 m, ce qui donne au Soleil un diamètre de 42 cm au foyer. Le spectrographe de 14 m de focale est l'un des plus grands au monde. Il donne une rĂ©solution spectrale de 300 000 Ă  600 000 selon le rĂ©seau utilisĂ©.
La tour a été utilisée pour des mesures de champs de vitesses grâce au dispositif de "Double Passage Soustractif Multicanaux" ou plus simplement DPSM mis en place par Pierre Mein au début des années 1970.
Aujourd'hui, la tour a plusieurs fonctions. C'est principalement un outil d'enseignement qui permet de réaliser des travaux pratiques de spectroscopie pour les étudiants du Master d'astrophysique. C'est aussi un instrument de recherche. Des observations y sont menées en mode DPSM mais aussi en spectroscopie. La tour et son spectrographe constituent également un grand banc d'essais sur lequel il est possible de tester des instruments. Un nouveau DPSM utilisant un éclateur à miroirs est actuellement en cours de montage dans le spectrographe. Un analyseur de polarisation a été monté devant le spectrographe pour l'enseignement de la spectropolarimétrie. Cet analyseur, qui utilise des lames retardatrices à cristaux liquides permet de mesurer les paramètres de Stokes I, Q, U et V.

Histoire de la tour solaire

La tour solaire est née des progrès de la géodésie spatiale et de l’observation des satellites artificiels qu’avait entrepris Paul Muller à la fin des années cinquante. Il fallait disposer d’une plateforme d’observation dominant la forêt et disposant d’un horizon à 360°. Un projet de château d’eau sur le site de l’observatoire a été modifié pour créer une tour d’observation capable de recevoir un théodolite.
En 1958, R. Michard et GĂ©rard WlĂ©rick concevaient un projet de tour solaire dans la partie sud de l’observatoire qui dominait la forĂŞt Ă  35 mètres de haut. Le chantier commença en [1] pour s’achever en . Le coĂ»t total de la tour solaire aura Ă©tĂ© de trois millions de francs, ce qui est particulièrement bas pour une installation de cette envergure. Ă€ l'Ă©poque de sa construction, la Tour de Meudon Ă©tait l'un des plus grands instruments solaires avec son tĂ©lescope de 60 cm de diamètre. En 1973, l'astronome Pierre Mein, installe un dispositif de spectro-imagerie Ă  double passage soustractif multi-canaux (DPSM) qui permet de rĂ©aliser des cartes de champs de vitesses sur des structures chromosphĂ©riques.

Intérêt des tours solaires

Notre atmosphère n’est pas une couche homogène comme une lame de verre optique mais un milieu turbulent dans lequel les rayons lumineux subissent de nombreuses déviations aléatoires et des déphasages. Cette turbulence est particulièrement nuisible aux observations diurnes car le Soleil chauffe le sol qui dissipe cette chaleur et dégrade les images. À quelques dizaines de mètres de hauteur, ces effets sont nettement moins gênants. C'est pour cela que l'on place les instruments solaires en hauteur. La tour solaire du Mont-Wilson date du début du vingtième siècle.

Description de l'instrument

Vue rapprochée de la Tour solaire de Meudon.

Le bâtiment de la tour de Meudon est composĂ© d’une structure extĂ©rieure qui protège l’instrument du vent et d’une tour intĂ©rieure qui contient le tĂ©lescope. La terrasse est très large car des bureaux ont Ă©tĂ© disposĂ©s en couronne dans la partie supĂ©rieure. Elle est peinte en blanc pour rĂ©flĂ©chir la lumière du Soleil et Ă©viter l’échauffement du sol. Un coelostat renvoie la lumière du Soleil dans le tube du tĂ©lescope. Il est composĂ© de deux miroirs. Le primaire, d’un diamètre de 80 cm est entraĂ®nĂ© par un moteur Ă©lectrique sur son axe parallèle Ă  celui de la Terre. Le secondaire, de 70 cm peut monter ou descendre selon la hauteur du Soleil dans le ciel. Il renvoie la lumière dans le puits vertical contenant le tĂ©lescope. L’entrĂ©e du tube est fermĂ©e par une lame Ă  faces parallèles de 60 cm de diamètre.
Le miroir primaire du tĂ©lescope, d’un diamètre de 69 cm et d’une distance focale de 45 mètres est placĂ© au bas de la tour. Le faisceau est coudĂ© une première fois par un miroir plan de 45 cm Ă  mi-hauteur et lĂ©gèrement dĂ©portĂ© par rapport au primaire qui travaille ainsi hors axe. Le faisceau est coudĂ© une seconde fois par un miroir plan de 50 cm inclinĂ© Ă  45° qui le dirige vers la salle d’observation après avoir traversĂ© une seconde lame de fermeture qui assure ainsi la fermeture du tube. La rĂ©solution thĂ©orique du tĂ©lescope est de 0,25 ". Les premières images, obtenues Ă  partir de 1969, rĂ©vĂ©lèrent des dĂ©tails très fins sur le Soleil, de l'ordre de 0,30 ". L'optique de l'instrument a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  l'atelier de l'observatoire de Paris. Depuis les annĂ©es 1970, la qualitĂ© du site s'est notablement dĂ©gradĂ©e et aujourd'hui il est rare d'obtenir une rĂ©solution infĂ©rieure Ă  la seconde. La tour a donnĂ© lieu Ă  de très nombreuses publications entre 1971 et 1991. Par la suite, Ă  cause de la dĂ©gradation du site et de l'Ă©volution des thĂ©matiques, les chercheurs de Meudon ont Ă©tudiĂ© et construit un nouvel instrument, le tĂ©lescope THEMIS situĂ© Ă  Tenerife. La tour de Meudon est ainsi restĂ©e sans activitĂ© scientifique pendant une dĂ©cennie environ. C'est vers 2003 que son activitĂ© a repris. Aujourd'hui, l'instrument a un usage variĂ© :

  • enseignement mĂ©thodologique pour le Master. Enseignement de la spectroscopie et de la spectro-polarimĂ©trie avec un analyseur Ă  cristaux liquides ;
  • mise en place d'un spectro-imageur (DPSM) utilisant un Ă©clateur Ă  miroirs dans le cadre du projet international EST (European Solar Telescope) ;
  • observations scientifiques pour les campagnes d'observations coordonnĂ©es ;
  • Ă©talonnage des instruments spatiaux (tels que le Filtergraph du Polarimetric et l' Helioseismic Imager de Solar Orbiter).

Bien que n'étant plus un instrument solaire de premier plan, la tour solaire de Meudon reste un outil de proximité pour les chercheurs de la communauté française. Utilisé pour l'enseignement, dans le cadre d'un projet de recherche et développement mais aussi pour quelques observations scientifiques, cette tour demeure un outil très précieux.

Notes et références

  1. « La tour solaire de Meudon », sur Observatoire de Paris-PSL, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.