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Tom Neale

Thomas Francis « Tom Â» Neale ( – ) est nĂ© Ă  Wellington, en Nouvelle-ZĂ©lande. Il a passĂ© une grande partie de sa vie dans les Ă®les Cook, oĂą il a exercĂ© diffĂ©rents mĂ©tiers. ExilĂ© volontaire et solitaire pendant seize ans – en trois sĂ©jours – sur l’île d’Anchorage, dans l’atoll de Suwarrow, aux Ă®les Cook, il a publiĂ© Ă  partir de cette expĂ©rience une autobiographie qui l’a rendu cĂ©lèbre.

Tom Neale
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Les débuts

Tom Neale s’engage Ă  18 ans dans la marine nĂ©o-zĂ©landaise comme apprenti mĂ©canicien ; il rĂ©silie son contrat quatre ans plus tard pour visiter les Ă®les Ă  son rythme, c’est-Ă -dire en prenant le temps de vivre. Ses pĂ©rĂ©grinations le mèneront Ă  Manihiki, Papeete, Moorea, Puka Puka, Pago Pago, Apia. Mais une Ă®le le fascine plus que les autres, par sa beautĂ©, son mode de vie, sa simplicitĂ©, la tolĂ©rance et la libertĂ© qui y rĂ©gnaient : il s’agit de Moorea. Il s’y installe quelque temps, convaincu que c’était « le lieu le plus proche du paradis Â», parce qu’à ses yeux : « Les Français qui avaient alliĂ© leur dĂ©licieux mode de vie Ă  celui de la population, prenaient soin que Moorea ne fĂ»t point gâtĂ©e. Â» Il mène une vie simple, frugale ; il cueille des fruits, pĂŞche, dĂ©friche des terrains, cultive le coprah.

En 1943, un ami lui propose de gĂ©rer un comptoir dans les Ă®les Cook. Il accepte. Commence une nouvelle vie, qu’il trouvera vite monotone. C’est alors qu’une rencontre va dĂ©cider de son avenir, de sa vie : il fait la connaissance de Robert Dean Frisbie, un AmĂ©ricain installĂ© dans le Pacifique, auteur de plusieurs ouvrages concernant les Ă®les des mers du Sud. Frisbie lui parle de Suwarrow avec une telle ardeur qu’il lui inocule dĂ©finitivement le virus qui l’enfièvrera pour le restant de ses jours. Il n’aura dĂ©sormais plus qu’une idĂ©e en tĂŞte : partir Ă  Suwarrow.

SĂ©jours Ă  Suwarrow : autobiographie

Robinson des mers du Sud, six ans sur une Ă®le dĂ©serte, c’est le titre d’un rĂ©cit publiĂ© pour la première fois en 1966 (titre original : An Island to Oneself).

Le livre raconte les deux séjours de l’auteur à Suwarrow, du au , et du au .

Suwarrow est un atoll des Ă®les Cook constituĂ© de plusieurs petits Ă®lots, dont le plus grand, Anchorage, mesure 800 mètres de long et 300 de large. C’est lĂ  que l’auteur a vĂ©cu volontairement seul pendant plusieurs annĂ©es. L’île habitĂ©e la plus proche est Manihiki, Ă  385 kilomètres ; Rarotonga Ă©tant Ă  950 kilomètres.

Tom Neale a toujours vĂ©cu hors des sentiers battus, en homme libre. Le ton est d’ailleurs donnĂ© dès la première phrase du livre : « J’avais cinquante ans quand je partis vivre seul Ă  Suwarrow, après trente annĂ©es de bourlingue Ă  travers le Pacifique. Â» Ces quelques mots permettent de cerner le personnage, de donner la tendance.

Une première opportunitĂ© va lui ĂŞtre donnĂ©e en 1945, lorsqu’une goĂ©lette chargĂ©e de la tournĂ©e des Ă®les doit faire un dĂ©tour pour ravitailler les « garde-cĂ´tes Â» (deux NĂ©o-ZĂ©landais et trois PolynĂ©siens) basĂ©s Ă  Suwarrow depuis le dĂ©but de la guerre pour surveiller les mouvements aĂ©riens ou maritimes qui s’opèrent dans la rĂ©gion. Cette visite de deux jours sera un choc, esthĂ©tique et philosophique ; il dĂ©cide qu’il lui faut revenir lĂ  pour y vivre – mais il devra encore patienter 7 ans.

En 1952, une nouvelle occasion se prĂ©sente : il apprend qu’un bateau en partance pour Manihiki va passer Ă  proximitĂ© de Suwarrow. Il rĂ©ussit Ă  convaincre le capitaine de dĂ©vier sa route. Il a alors deux semaines – et la somme de 49 livres en poche – pour prĂ©parer son voyage. Deux semaines pour penser Ă  tout le nĂ©cessaire pour survivre sur une Ă®le dĂ©serte : farine, sucre, thé… pioche, bĂŞche, marteau… vĂŞtements, casseroles, lanterne… Il savait que sur l’île il trouverait des noix de coco, des bananes, des papayes, des fruits de l’arbre Ă  pain, des poissons et des crustacĂ©s, ainsi que quelques poules.

Les garde-cĂ´tes Ă©taient repartis depuis longtemps ; ils avaient laissĂ© derrière eux une cabane Ă  prĂ©sent envahie par la vĂ©gĂ©tation. Dès son arrivĂ©e il travaille d’arrache-pied pour tout remettre en Ă©tat. D’une rare ingĂ©niositĂ©, il amĂ©liore jour après jour ses conditions de vie ; rien ne se perd, tout peut servir, ĂŞtre utile – voire prĂ©cieux ; il ramasse tout ce que la mer rejette sur les plages. Il crĂ©e un jardin, Ă©lève des poules, construit un four…

Chaque journĂ©e de labeur se termine par le mĂŞme rituel : il s’installe face Ă  l’ocĂ©an, un bol de thĂ© Ă  la main, pour contempler le coucher de soleil – cela suffit Ă  son bonheur.

Seul dans l’immensité du Pacifique, il doit fait face à un ouragan au cours duquel le déferlement des vagues atteint le cœur même de l’île – dont le point culminant n’est qu’à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Le vent arrache et balaie tout dans un rugissement infernal. Agrippé au tronc d’un des cinq tamanus de l’île, il assiste humblement au déchaînement des éléments.

De temps Ă  autre un voilier fait escale ; ces rares visites restent son seul lien avec la civilisation. Il les voit toujours arriver avec plaisir ; mais c’est aussi avec plaisir qu’il les voit repartir afin de pouvoir Ă  nouveau jouir de sa solitude.

Tom Neale est un anticonformiste ; il relate une formidable aventure personnelle tout au long d’un livre passionnant, d’un bout Ă  l’autre. Bien qu’ayant dĂ©cidĂ© de vivre en marge de la sociĂ©tĂ©, il ne prĂ´ne rien, ni retour Ă  la nature, ni simplicitĂ© volontaire, ni engagement Ă©cologique. Il vit en accord avec lui-mĂŞme, selon sa conscience. Neale n’est pas un dogmatique, il ne se pose jamais en donneur de leçons, il n’est le thĂ©oricien ni le chantre d’aucun système philosophico-mystique. Sa conception de la vie se rĂ©sume en quelques mots, qu’il exprime Ă  sa manière, sobrement, presque incidemment : « J’ai choisi de vivre dans les Ă®les du Pacifique parce que la vie s’y dĂ©roule Ă  la cadence voulue par Dieu quand Celui-ci crĂ©a le soleil pour nous tenir chaud et les fruits pour ĂŞtre cueillis… Â» Et puis, quelques pages plus loin, il ajoute : « Je m’étais mis dans l’idĂ©e de ne dĂ©pendre que de moi. Mon existence Ă©tait faite de simplicitĂ©. Â»

Son autobiographie a été écrite avec l'aide de Noel Barber. La bonne vente du livre lui a permis de financer un important stock de provisions pour son troisième séjour à Suwarrow, qui a débuté en . En 1977, malade, il rentre à Rarotonga à bord d’un yacht de passage. Il décède huit mois plus tard d’un cancer de l’estomac. Il est enterré dans le cimetière RSA de Rarotonga, en face de l'aéroport.

Tom Neale a eu deux enfants, Arthur et Stella, de Sarah Haua (née en 1924) qu’il a épousée le

Références

  • An Island To Oneself, Tom Neale, Collins, 1966.  (ISBN 0-918024-76-5)
  • Robinson des mers du Sud, six ans sur une Ă®le dĂ©serte, La Table ronde, 2009. (ISBN 2710331322)

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