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To'ere

Le to'ere (API : /toː?ere/) (ßles de la Société)[1], tokere (API : /toːkere/) (ßles d'Aitutaki, Atiu, Mitiaro et Mauke), pate (API : /paːteː/) (Rarotonga et aux Samoa) ou encore ove (API : /ove/) (Mangaia) est un instrument de percussion polynésien utilisé dans les orchestres traditionnels pour accompagner les différentes danses et musiques polynésiennes.

Pātē samoan.

Originaire des Ăźles Cook[2], il serait d'importation relativement rĂ©cente en PolynĂ©sie française, introduit sans doute par les nombreux insulaires des Cook venus travailler dans les plantations tahitiennes ou les mines de phosphate de l'Ăźle de Makatea aux XIXe et XXe siĂšcles. Aux Samoa, ce sont les missionnaires de la London Missionary Society qui l’y amenĂšrent.

Facture

C'est un tambour oblong Ă  fente longitudinale, constituĂ© d'un tronc de bois (miro, tou ou tamanu) creusĂ© et Ă©vidĂ© Ă  partir d'une simple fente, souvent dĂ©corĂ© de motifs polynĂ©siens. Sa taille varie de 40 Ă  120 cm de long selon le timbre que l'on souhaite obtenir. On distingue ainsi aux Ăźles Cook, le tokere-mamaiti de petite taille, le tokere-tangarongaro de taille medium et tokere-taki ou tokere-'atupaka pour les plus grandes tailles.

Il existait Ă  Tahiti avant l’introduction du toere, un autre instrument plus ou moins proche et appelĂ© le 'ihara (API : /?iːhara/). Plus rustique, il consistait en une section d'un gros bambou, fendu Ă  l'entre-nƓud[3].

Une autre variante archaĂŻque, plus spĂ©cifique de l’üle de Mangaia est le ka’ara, (API : /kaː?ara/). Long d’environ 90 centimĂštres, sa fente longitudinale, large aux extrĂ©mitĂ©s, se rĂ©trĂ©cit en son centre prenant la forme approximative d’un huit allongĂ©. Bien que d’un poids Ă©levĂ©, le ka’ara Ă©tait jouĂ©, suspendu au cou du percussionniste Ă  l’aide d’un lien[4].

Jeu

Avec la technique ta'iri ho'e (litt. frapper-un), il est posé verticalement à terre, tenu par une main pendant que l'autre frappe successivement et rapidement avec une baguette de bois de fer (le aito).

Avec la technique ta'iri piti (litt. frapper-deux), il est posé à terre horizontalement ou sur les pieds pour les petits modÚles, sur les genoux du musicien ou un tréteau en bois pour les plus gros modÚles et donc frappé à deux baguettes.

Dans l'orchestre il y a quatre types de fonctions dévolues au to'ere :

  • to'ere arata'i, tokere arataki, pate arataki, meneur
  • to'ere faatoma, rythmique
  • to'ere tamau, tokere tamou, pate tamou, soutien
  • to'ere tahape, tokere tangarongaro, pate tangarongaro, contre-temps

À l’époque missionnaire, le to'ere servait Ă©galement de cloche de rassemblement, invitant les habitants du village Ă  se rĂ©unir pour le culte. Il peut encore dans certaines Ăźles des Cook ĂȘtre utilisĂ© dans les Ă©coles pour signifier aux enfants le dĂ©but ou la fin des cours, appeler les habitants d’un village Ă  une rĂ©union importante ou annoncer l’arrivĂ©e d’un bateau


Selon Mervyn McLean, « Son usage est en fait illimité requérant seulement un modÚle rythmique différent selon le message à faire passer »[5].

Notes

  1. En français le mot se prononce plus simplement "toéré"
  2. C’est tout du moins ce qui est revendiquĂ© aux Ăźles Cook
  3. Dictionnaire du Fare vana’a
  4. Il existe un spĂ©cimen de ka’ara au musĂ©e Peabody de l’universitĂ© d’Harvard.
  5. Mervyn McLean, «Weaver of songs», p. 59

Source

  • Mervyn McLean, Weavers of Song: Polynesian Music and Dance, Auckland University Press, 1999.

Liens externes

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