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Thomas Lauth

Thomas Lauth, né le à Strasbourg et mort le à Bad Bergzabern (Royaume de Bavière), est un médecin et botaniste français, professeur d'anatomie à la Faculté de médecine de Strasbourg, également professeur d'anthropologie au Séminaire protestant de Strasbourg et chanoine de Saint-Thomas[1].

Thomas Lauth
Portrait de Thomas Lauth
Portrait de Thomas Lauth en 1825
Biographie
Naissance
Strasbourg
DĂ©cès (Ă  68 ans)
Bad Bergzabern
Nationalité Française
Enfants Ernest Alexandre Lauth (en)
Thématique
Formation Université de Strasbourg et université de Strasbourg (d)
Profession MĂ©decin, botaniste, anthropologue (en) et anatomiste (d)
Employeur Université de Strasbourg
Membre de Académie nationale de médecine

Biographie

Il naît dans une famille protestante: fils de Sibille Wachter et de Jean Georges Lauth, médecin-accoucheur et membre du grand sénat de Strasbourg. Enfant précoce (immatriculé à la Faculté de philosophie dès l'âge de quatorze ans), il se voue d'abord à l'étude des langues anciennes. Après une excellente formation en philosophie, en mathématiques et en sciences naturelles, il obtient le titre de docteur en médecine de l'Université de Strasbourg en 1781 en soutenant une thèse sur l'analyse de l'urine. Il présente la même année un mémoire de licence en botanique sur l'érable. Il poursuit sa formation médicale à Paris aux côtés de Pierre-Joseph Desault et de Jean-Louis Baudelocque puis à Londres auprès de John Hunter, à Bruxelles, aux Pays-Bas (Leyde, Utrecht, Cassel) et en Allemagne, fréquentant les universités de Goettingen, Marbourg, Giessen, Francfort, Mayence et Manheim.

En 1782, de retour à Strasbourg, il est nommé adjoint des médecins accoucheurs Rœderer et Ostertag. Après la mort de Jean-Frédéric Lobstein en 1784, il est admis au poste de prosecteur et de démonstrateur d'anatomie puis de professeur ordinaire d'anatomie et de chirurgie en 1785. Médecin en chef de l'hôpital civil de Strasbourg, il refuse alors par patriotisme une chaire d'anatomie de l'Université de Tübingen. En 1794, il est nommé à la chaire d'anatomie et de physiologie de l'École de santé. Cette chaire prendra plus tard le nom d'Anatomie normale et pathologique en 1808 (première chaire d'anatomie pathologique en France) sous la direction de on titulaire: son élève Jean Lobstein. Il sera le maître de Karl Ehrmann, doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg entre 1857 et 1867. Sa réputation, son enseignement et ses travaux le mèneront à devenir membre associé non résidant de l'Académie royale de médecine en 1826, peu après sa création.

« L’examen cadavérique est le moyen, par la confrontation constante entre les symptômes et les lésions d’acquérir une connaissance médicale telle que la médecine puisse directement, à partir des symptômes connaître la cause et le pronostic. »[2] (1804)

« L’anatomo-pathologie ne saurait être qu’une curiosité scientifique, quand elle n’est pas toujours accompagnée de l’observation des symptômes de la maladie. »[3]

Il est le fondateur du premier musée anatomique de la Faculté de médecine de Strasbourg. Il réhabilita la Tour du Schloessel[4]. Il est le père de Gustave Lauth (1793-1817) anatomiste et chirurgien, Charles Lauth (1795-1858 ?) avocat puis juge, et Ernest Alexandre Lauth (1803-1837), professeur de physiologie. L'une de ses filles épousera l'archéologue Jean Geoffroy Schweighaeuser.

Il meurt au retour d'un voyage au bord du Rhin le à Bad Bergzabern dans le Palatinat français, où il est inhumé.

Ĺ’uvres et publications

« Thomas Lauth, Medicinae, Doctor et Professor, Argentoratensis natus 1758 Â», Buste de 3/4 Ă  g., par Charles Schuler, 1804 (Strasbourg) [gravure de 23,4 x 17,4 cm]. Coll. de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
  • (la)De acere, [dissertatio inauguralis botanica], Joh. Henricus Heitz (Argentorati), 1781, 40 p.
  • (la)Dissertation de analysi urinæ et acido phosphoreo, Joh. Henricus Heitz (Argentorati), 1781, [2]-54 p., in-4°.
  • (la)Scriptorum Latinorum de aneurysmatibus collectio, Amandi Koenig (Argentorati), 1785, Texte intĂ©gral.
  • (la)Programma ad orationem inauguralem J.H. Heitz (Argentoratum), 1785, 8 p., Texte intĂ©gral.
  • (la)Nosologia chirurgica: accedit notitia auctorum recentiorum platnero in usum praelectionum academicarum, A. Koenig (Argentorati), 1788, 141 p.
  • Elemens de myologie et de syndesmologie, Deker (Bâle), 1798, 2 vol.:
  1. premier volume, Texte intégral.
  2. second volume, Texte intégral.
  • (de) Vom Witterungs Zustand, dem Scharlachfieber und dem bĹ“sen Hals, Levrault (Strassburg), 1800.
  • MĂ©moires lus Ă  la SociĂ©tĂ© des sciences, agriculture et arts du dĂ©partement du Bas-Rhin,[extraits du premier volume du recueil des mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© imprimĂ© en 1811], in-8° , 72 p., lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur les Frères Lambert, vulgairement nommĂ©s hommes porc-Ă©pics, 1811.
  • MĂ©moire sur l'usage interne du phosphore, 1811.
  • Essai sur les moyens de diminuer la consommation du quinquina, 1811.
  • ConsidĂ©rations sur les caractères qui distinguent les animaux des vĂ©gĂ©taux, 1811.
  • De l'esprit de l'instruction publique, Levrault (Strasbourg), 1816, 156 p., Texte intĂ©gral.
  • MĂ©moire sur trois points relatifs Ă  la vision, Paris] : [s. n.], [1823].
Traduction
  • (de) Francis Balfour: Ăśber den EinfluĂź des Mondes auf die Fieber, [traduit de l'anglais], StraĂźburg, 1786, Texte intĂ©gral.

Titres et distinctions

  • 27 septembre 1781: docteur en mĂ©decine.
  • 2 mai 1821: chevalier de la LĂ©gion d'honneur[5].

Éponymie

  • canal de LauthĂ  vĂ©rifier
  • ligament de LauthĂ  vĂ©rifier

Bibliographie

  • Gabriel Masuyer: Discours sur M. Thomas Lauth, professeur d'anatomie, (SĂ©ance publique de la FacultĂ© de mĂ©decine de Strasbourg, du 14 dĂ©c. 1826), Levrault F.G (Strasbourg), 1827, p. 3-24.
  • « Thomas Lauth », in:Dictionnaire historique de la mĂ©decine ancienne et moderne, ou PrĂ©cis de l'histoire gĂ©nĂ©rale, technologique et littĂ©raire de la mĂ©decine [suivi de la Bibliographie mĂ©dicale du dix-neuvième siècle et d'un RĂ©pertoire bibliographique par ordre de matières] par MM. Dezeimeris, Ollivier (d'Angers) et Raige-Delorme, tome 3, p. 409-11, Texte intĂ©gral.
  • E. Beaugrand: « Les Lauth », in: Dictionnaire encyclopĂ©dique des sciences mĂ©dicales publ. sous la dir. A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet ; L. Hahn secrĂ©taire de la dir. [puis] directeur-adjoint, Masson (Paris), P. Asselin (Paris)[puis] Asselin et Houzeau (Paris), 1874-1889, sĂ©rie 2, t. 2, p. 46-47, Texte intĂ©gral.
  • Elisabeth Lang, Jean-Marie Vetter: Les deux professeurs issus de la facultĂ© luthĂ©rienne . 1 : Jean Hermann, le naturalisme (1738-1800). 2 : Thomas Lauth (1758-1826), 1995, in: L'Ecole de SantĂ© de Strasbourg, 14 frimaire an III, [actes du colloque du bicentenaire du 3 dĂ©cembre 1994].
  • Jean-Marie Le Minor, Henri Sick, « Autour du 350e anniversaire de la crĂ©ation de la chaire d'anatomie de la FacultĂ© de MĂ©decine de Strasbourg (1652-2002) », in: Histoire des Sciences mĂ©dicales, 2003, 37 (1), pp. 31–42, Texte intĂ©gral.
  • Jean Marie Vetter, Thomas Lauth. l'individualisation de l'anatomie pathologique Ă  Strasbourg. [Thèse de mĂ©decine] FacultĂ© de MĂ©decine de Strasbourg, 1968.
  • ThĂ©odore Vetter, « Thomas Lauth », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, 23/2243.
  • ThĂ©odore Vetter et Christian Wolff, « Lauth, Thomas », dans Patrick Cabanel et AndrĂ© EncrevĂ©, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 Ă  nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 649-650

Notes et références

  1. Eugène et Émile Haag, La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale, Genève, 1856, p. 434-435
  2. Cité par Paul Prudhomme de Saint Maur, Professeur honoraire d’anatomie pathologique : « L’Anatomie Pathologique parisienne toute une histoire! » Diaporama en ligne
  3. Cité par Dr Gilbert G. Guiraud : « Histoire de la pathologie osseuse et de ceux qui ont fait avancer les connaissances » Texte intégral
  4. La tour du Schloessel
  5. Thomas Lauth dans le fichier Leonore
  6. Thomas Lauth dans le site de l' Académie nationale de médecine

Liens externes

Lauth est l’abréviation botanique standard de Thomas Lauth.

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