The Yellow Rose of Texas
The Yellow Rose of Texas est une chanson populaire américaine écrite sur le thème du conscrit amoureux créée au XIXe siècle, dont le style initial s'apparente au genre du minstrel et qui connaît plusieurs versions successives, surtout en ce qui concerne les paroles.
Publiée en 1853, la chanson connaît d'abord le succès aux États-Unis pendant la période de la guerre de Sécession, puis à nouveau dans les années 1950 sous une version modifiée. Il en existe une version française à succès sous le titre Je vais revoir ma blonde, notamment interprétée par Dario Moreno.
Histoire
Origines
La première publication connue de The Yellow Rose of Texas date de 1853, dans un recueil de chansons publié à Philadelphie par Edwin Pearce Christy (en).
Christy était la fondatrice du spectacle de ménestrels blackface connu sous le nom de Christy’s Minstrels. Comme la plupart des chansons de ménestrels, les paroles sont écrites dans un croisement entre une parodie d’un dialecte créole générique historiquement attribué aux Afro-Américains et l’anglais américain standard. La chanson est écrite à la première personne du point de vue d’un chanteur afro-américain qui se décrit comme un « darkey », désirant revenir à « une fille jaune » (c’est-à -dire une femme à la peau claire ou biraciale née de ancêtres africains / afro-américains et européens-américains)[1].
Diffusion populaire
Au cours de la guerre de Sécession, la brigade du Texas dans l'armée confédérée l'adopte comme l'un de ses hymnes favoris[2].
Paroles
Paroles initiales
Les paroles initiales utilisent les termes raciaux crus du lieu et de l'époque. La chanson est écrite à la première personne : un homme noir (a darkey) parle de retrouver sa bien-aimée, une métisse (yellow girl) — d'où le titre[3].
Dans une version ultérieure, les termes les plus offensants sont modifiés : darkey ( « le nègre » ) devient ainsi soldier ( « le soldat » ).
There's a yellow girl in Texas |
Il y a une fille mulâtre au Texas |
Version sécessionniste
Cette chanson est devenue populaire parmi les soldats confédérés de la brigade du Texas pendant la guerre de Sécession; Après avoir pris le commandement de l’armée du Tennessee en juillet 1864, le général John Bell Hood l’introduisit comme un chant de marche. Le couplet final et le refrain ont été légèrement modifiés par les restes de la force de Hood après leur défaite écrasante à la bataille de Nashville[4].
And now I'm going southward, for my heart is full of woe |
Et maintenant je vais vers le sud, car mon cœur est plein de malheur |
Les paroles modifiées font référence aux célèbres commandants militaires confédérés Joseph Johnston, P.G.T. Beauregard et Robert E. Lee. Les vétérans texans l’ont chanté ouvertement pour se moquer de la mauvaise gestion de leur campagne de Nashville par Hood[5].
Version française
Une version française reprenant la mélodie et le thème sur des paroles de Jacques Plante connaît un grand succès au moment de la guerre d'Algérie sous le titre de Je vais revoir ma blonde. Elle est notamment interprétée par Yvette Giraud[6], Eddie Constantine[7], Lucien Jeunesse[8], et Dario Moreno[9].
La nuit tombait dans la plaine, les feux du régiment
S'instillent par centaines, comme des vers luisants
Tandis que sous les étoiles
Sont croisés les fusils
Dans mon abri de toile
Tous mes rêves me sourient
Je m'en vais revoir ma blonde
Je vais revoir ma mie
Puisqu'on dit à la ronde
Que la guerre est finie
Tous les gars de par le monde
Seront de mon avis
Rien ne vaut une blonde
Pour vous faire aimer la vie
Dans le grenier j'irai pendre
Mes frusques de soldat
Pour mettre sans attendre
Mon bel habit de drap
Et le soir comme naguère
Nous jouerons du banjo
Assis sur la barrière
Du vieux ranch au bord de l'eau
Je m'en vais revoir ma blonde
Qu'au pays j'ai laissée
Lorsque le canon gronde
S'en vont les fiancés
Tous les gars de par le monde
Seront de mon avis
Rien ne vaut une blonde
Pour vous faire aimer la vie
Quand viendront nos fiançailles
Le fifre et le tambour
Qui menaient aux batailles
Conduiront nos amours
Je n'ai pas cherché la gloire
J'ai voulu le bonheur
C'est d'avoir gagné son cœur
Je m'en vais revoir ma blonde
Je vais revoir ma mie
Puisqu'on dit à la ronde
Que la guerre est finie
Tous les gars de par le monde
Seront de mon avis
Rien ne vaut une blonde
Pour vous faire aimer la vie
Version d'Audrey Landers
En , Audrey Landers sort une version de la chanson avec de nouvelles paroles[10].
He was just a rhinestone cowboy, riding into town |
C'était juste un cow-boy en strass qui venait en ville. |
Dans la culture populaire
The Yellow Rose of Texas revient sur la scène musicale dans les années 1950, dans une version réécrite pour Mitch Miller qui en fait un grand succès populaire en 1955[11] - [12]. En 1984, la mélodie est à nouveau reprise avec d'autres paroles pour créer la chanson country The Yellow Rose.
Notes et références
- « TSHA | Yellow Rose of Texas », sur www.tshaonline.org (consulté le )
- (en) Michael Lee Lanning, Civil War 100: The Stories Behind the Most Influential Battles, People and Events in the War between the States, Sourcebooks, (ISBN 978-1-4022-1040-2), p. 306.
- Les termes de darkey et yellow girl, employés à l'époque où l'esclavagisme est monnaie courante dans le sud des États-Unis, sont à considérer comme extrêmement offensants et péjoratifs.
- (en) Michael Lee Lanning, Civil War 100: The Stories Behind the Most Influential Battles, People and Events in the War between the States, Sourcebooks, Incorporated, , 306 p. (ISBN 978-1-4022-1040-2)
- (en) Gary C. Walker, The War in Southwest Virginia 1861-65, A&W Enterprise, , 130 p. (ISBN 0-9617896-9-7)
- BnF collection sonore
- BnF collection sonore
- BnF collection sonore
- BnF collection sonore
- (en) Audrey Landers - Yellow Rose Of Texas (lire en ligne)
- (en) « Top 30 Hits for 1955 », sur Longbored surfer
- (en-US) « Willie Nelson sings on Jimmy Sturr’s ‘Greatest Hits of Polka’ | www.stillisstillmoving.com », sur stillisstillmoving.com, (consulté le )