Théologie biblique
La théologie biblique désigne en général une discipline de la théologie chrétienne vouée à l'étude des écritures saintes de la tradition judéo-chrétienne, donc de la Bible. Toutefois cette expression peut aussi revêtir des sens différents, notamment celui d'une conception particulière de la révélation divine propre à certains protestants évangéliques[1]. Dans le judaïsme, les textes sacrés étudiés par les théologiens sont ceux de l'Ancien Testament, et leurs principales interprétations anciennes consignées dans le Talmud.
Théologie catholique
Le magistère romain se veut le seul interprète des Écritures, puisque l'Église n'admet pas le libre examen. De ce fait, l'interprétation des textes est encadrée par les documents pontificaux tels que Providentissimus Deus, Divino afflante Spiritu et Dei Verbum.
Un théologien catholique n'est pas forcément spécialisé en études bibliques puisque la théologie est divisée en plusieurs domaines d'étude : patrologie, christologie, pneumatologie, ecclésiologie, euchologie, théologie morale, etc. De plus, elle tente d'intégrer plusieurs éléments de la philosophie dans sa compréhension de la révélation chrétienne.
Parmi les biblistes catholiques célèbres, on peut nommer Marie-Joseph Lagrange, Xavier Léon-Dufour, Paul Beauchamp, Raymond Edward Brown.
Théologie protestante
Fondement biblique de la théologie protestante
La théologie protestante se veut tout entière fondée sur la Bible en suivant le précepte du Sola scriptura. Elle n'admet aucune intervention d'une autorité collective dans l'interprétation ou le jugement des textes. Toutefois, la théologie protestante n'est pas une discipline purement interprétative. Dieu, pour la théologie protestante, ne saurait être enfermé dans des énoncés humains, fortement déterminés par leur temps. De même que l'Église réformée se définit comme ecclesia reformata semper reformanda (« église réformée et toujours à réformer »), la théologie protestante croit qu'elle doit s'amender non pas en revenant à une pureté antérieure, mais en allant de l'avant par un processus « prophético-dynamique »[2].
Les théologiens protestants sont nécessairement biblistes. L'étude des textes repose par une bonne connaissance du grec et de l'hébreu puisque les protestants ont recours aux textes dans leur langue originelle, à la différence de la Vulgate latine ou de la Septante grecque dans les autres Églises. L'étude des langues anciennes est donc fondamentale dans les études de théologie protestante.
Il y existe au sein du protestantisme des courants prônant le fondamentalisme tandis que d'autres revendiquent une exégèse libérale fondée sur l'analyse historico-critique des textes bibliques. En particulier, la Bible est employée à des fins eschatologiques pour connaître la fin des temps.
Sens particulier chez les évangéliques
Chez les évangéliques, le concept de "théologie biblique" fait référence à une doctrine qui met l'accent sur la nature progressive de la révélation biblique. Le théologien Graeme Goldsworthy explique ainsi la relation entre la théologie biblique et la théologie systématique : "La théologie biblique ne se préoccupe pas d'énoncer les doctrines finales qui constituent le contenu de la foi chrétienne, mais plutôt de décrire le "processus" par lequel la révélation se déroule et va vers le but qui est la révélation finale de Dieu de ses desseins en Jésus-Christ. La théologie biblique cherche à comprendre les relations entre les différentes époques de l'activité révélatrice de Dieu enregistrée dans la Bible. Le théologien systématique s'intéresse surtout à l'article fini - l'énoncé de la doctrine chrétienne. Le théologien biblique, d'autre part, s'intéresse plutôt au développement progressif de la vérité[1]." Le théologien Geerhardus Vos en a été l'un des principaux théoriciens.
Le Mouvement de la théologique biblique
Entre les années 1940 et le début des années 1960, le Mouvement de la théologie biblique était une approche des études bibliques protestantes qui était populaire aux États-Unis, en particulier parmi les presbytériens, fortement influencé par la néo-orthodoxie, mais cherchant une troisième voie entre la théologie libérale et le fondamentalisme[3].
Théologie juive
La théologie juive est orientée vers l'étude du Tanakh ou Ancien Testament. Il y existe plusieurs courants du judaïsme, allant du plus traditionnel au plus moderne, mais la plupart des courants juifs encadrent l'étude de la Bible par celle du Talmud, à l'exception du karaïsme qui y est hostile. La Bible est comprise au sens d'une Loi et d'une Alliance avec le peuple juif.
Notes et références
- (en) Graeme Goldsworthy, The Goldsworthy Trilogy, Paternoster, , 575 p., « Gospel & Kingdom », p. 45-46
- Dietrich Ritschl, « Théologie », dans Pierre Gisel et Lucie Kaennel (dir.), Encyclopédie du protestantisme, Genève — Paris, Labor et Fides — Cerf, (ISBN 2-204-05243-4 et 2-8309-0791-4), p. 1535.
- (en) David J. Courey, « Biblical Theology Movement », sur thearda.com, Association of Religion Data Archives (consulté le )