Temps dynamique barycentrique
Le temps dynamique barycentrique (TDB) est une Ă©chelle de temps coordonnĂ© relativiste destinĂ©e Ă l'usage astronomique comme Ă©chelle de temps pour tenir compte de la dilatation du temps[1] lors du calcul des orbites et Ă©phĂ©mĂ©rides astronomiques des planĂštes, astĂ©roĂŻdes, comĂštes et vĂ©hicules spatiaux interplanĂ©taires dans le systĂšme solaire. Le TDB est dĂ©fini depuis 2006 comme une mise Ă l'Ă©chelle linĂ©aire du temps-coordonnĂ©e barycentrique (TCB). Une caractĂ©ristique qui distingue le TDB du TCB est que TDB, quand il est observĂ© depuis la surface de la Terre, a une diffĂ©rence avec le temps terrestre (TT) qui est aussi petite qu'elle peut l'ĂȘtre en pratique avec une dĂ©finition cohĂ©rente : les diffĂ©rences sont principalement pĂ©riodiques[2] et resteront Ă moins de 2 millisecondes pendant plusieurs millĂ©naires[3].
Le TDB s'applique au rĂ©fĂ©rentiel barycentrique (centrĂ© sur le barycentre du systĂšme solaire) et fut d'abord dĂ©fini en 1976 en tant que successeur Ă la prĂ©cĂ©dente Ă©chelle (non-relativiste) du temps des Ă©phĂ©mĂ©rides (adoptĂ©e par l'Union astronomique internationale (UAI) en 1952 et remplacĂ©e en 1976). En 2006, aprĂšs une histoire de multiples dĂ©finitions et abandons d'Ă©chelles de temps depuis les annĂ©es 1970[4], une redĂ©finition du TDB a Ă©tĂ© approuvĂ©e par l'UAI. La redĂ©finition du TDB par l'UAI en 2006 comme standard international a expressĂ©ment reconnu que l'argument de temps des Ă©phĂ©mĂ©rides du JPL Tep, Ă©tabli depuis longtemps, tel que mis en Ćuvre dans l'Ă©phĂ©mĂ©ride de dĂ©veloppement DE405, « est pour des raisons pratiques le mĂȘme que le TDB dĂ©fini dans la prĂ©sente rĂ©solution »[5] (en 2006, l'Ă©phĂ©mĂ©ride DE405 avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© en usage depuis quelques annĂ©es comme la base officielle pour les Ă©phĂ©mĂ©rides planĂ©taires et lunaires dans l'Astronomical Almanach ; il en constituait la base pour les Ă©ditions de 2003 Ă 2014 ; dans l'Ă©dition de 2015, il a Ă©tĂ© remplacĂ©e par DE430[6]).
DĂ©finition
La résolution 3 adoptée lors de l'Assemblée générale de l'Union astronomique internationale de 2006[7] définit le temps dynamique barycentrique (TDB) comme une transformation linéaire du temps-coordonnée barycentrique (TCB). Le TCB diverge à la fois du TDB et du temps terrestre (TT). Le TCB progresse plus rapidement, à un taux différentiel d'environ 0,5 seconde par année, tandis que le TDB et le TT restent proches[8]. Début 2011, la différence entre le TDB et le TCB est d'environ 16,6 secondes.
- TDB = TCB â LB Ă (JDTCB â T0) Ă 86400 + TDB0
oĂč LB = 1,550 519 768 ĂâŻ10â8, TDB0 = -6,55 ĂâŻ10â5 s, T0 = 2443144,5003725 et JDTCB est la date julienne TCB (c'est-Ă -dire la grandeur qui Ă©tait Ă©gale Ă T0 le Ă 00:00:00 TAI au gĂ©ocentre et qui augmente d'une unitĂ© lors de chaque pĂ©riode de 86400 secondes du TCB).
Utilisation du TDB
TDB est un des successeurs du temps des Ă©phĂ©mĂ©rides (TE, ET en anglais) en ce sens que le TE peut ĂȘtre vu (dans les limites de la moindre exactitude et fidĂ©litĂ© rĂ©alisables en son temps) comme une approximation du TDB ainsi que du temps terrestre (TT). Le TDB dans la forme du trĂšs Ă©troitement analogue, et en pratique Ă©quivalente, Ă©chelle de temps Teph continue Ă ĂȘtre utilisĂ© pour les importants Ă©phĂ©mĂ©rides lunaires et planĂ©taires DE405 du Jet Propulsion Laboratory.
Des arguments ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s pour la poursuite de l'utilisation pratique du TDB plutĂŽt que du TCB sur la base de la trĂšs petite diffĂ©rence entre le TDB et le TT, qui ne dĂ©passe pas 0,002 seconde, ce qui peut ĂȘtre nĂ©gligĂ© pour de nombreuses applications. Il a Ă©tĂ© soutenu que la petite taille de cette diffĂ©rence rĂ©duit le risque de dommages en cas de confusion entre le TDB et le TT par rapport la confusion entre le TCB et le TT, qui ont une dĂ©rive linĂ©aire relative d'environ 0,5 seconde par an[9] (la diffĂ©rence Ă©tait proche de zĂ©ro au dĂ©but de 1977 et, en 2009, atteint dĂ©jĂ plus d'un quart de minute et continue d'augmenter).
Références
- Explanations given with (a) IAU resolutions 1991, under Resolution A.4, at 'Notes for recommendation III', and IAU 2006 resolution 3, and its footnotes; and (b) explanations and references cited at "Time dilation -- due to gravitation and motion together".
- The periodic differences, due to relativistic effects, between a coordinate time scale applicable to the Solar-System barycenter, and time measured at the Earth's surface, were first estimated and are explained in: G M Clemence & V Szebehely, "Annual variation of an atomic clock", The Astronomical Journal, Vol.72 (1967), p.1324-6.
- IAU 2006 resolution 3, see Recommendation and footnotes, note 3.
- (a)P K Seidelmann & T Fukushima (1992), "Why new time scales?", Astronomy and Astrophysics vol.265 (1992), pages 833-838: and (b) IAU resolution (1991) A.4(recommendation V), which recommended limiting the use of TDB (previously defined 1976-79) to cases "where discontinuity with previous work is deemed to be undesirable".
- IAU 2006 resolution 3, see footnotes, note 4.
- See US Naval Observatory (Naval Oceanography Portal), "History of the Astronomical Almanac" (accessed October 2015); also, for details of DE405:- E M Standish (1998), JPL Planetary and Lunar Ephemerides, DE405/LE405, Jet Propulsion Laboratory Interoffice Memorandum 312F-98-48, August 26, 1998; also, the Astronomical Almanac for 2015 commences use of the more recent JPL ephemeris version DE430, which is now based expressly on TDB, see section L, especially page L-4 Astronomical Almanac for 2015, page L-4 (accessed October 2015).
- IAU 2006 resolution 3
- Fig. 1 at p.835, a graph giving an overview of the rate differences and offsets between various standard time scales, present and past, defined by the IAU: for description see P K Seidelmann & T Fukushima (1992), "Why new time scales?", Astronomy and Astrophysics vol.265 (1992), pages 833-838.
- S A Klioner (2008), "Relativistic scaling of astronomical quantities and the system of astronomical units", Astronomy and Astrophysics, vol.478 (2008), pp.951-958, at page 953.