Syméon de Taibouteh
Syméon de Taibouteh est un moine syriaque, ascète, auteur spirituel, qui a vécu au VIIe siècle, au sud-est de l'Irak actuel, dans la proximité d'Isaac de Ninive avec qui existaient de fortes relations.
Biographie
Le peu que nous connaissons de Syméon de Taibouteh, on le doit à deux chroniqueurs syriaques qui lui sont postérieurs de plusieurs siècles : Bar Hebraeus et Abdisho Bar Brika (mort en 1318). Le premier le décrit dans sa Chronique ecclésiastique comme un « très bon médecin, aimant beaucoup la vie monastique »[1]. Il le situe sous l’épiscopat du Catholicos Henanisho (685-699), ce qui place son existence à la fin du VIIe siècle. Le second ajoute quelques précisions sur son œuvre : « Syméon de Taibouteh a écrit un livre sur la conduite monastique, un autre sur la médecine, et un commentaire des mystères de la cellule ».
Pensée
L’œuvre connue de Syméon est marquée par sa grande insistance sur ce qu’il appelle « l’économie de la Grâce », et le rôle décisif de celle-ci dans l’expérience du moine, à côté de la nécessaire ascèse. Le vocable Taibouteh, accolé à son nom, signifie d'ailleurs en syriaque « de la grâce »[2]. Il est aussi connu pour avoir développé le thème du « sacerdoce caché de la prière ». Syméon considère en effet que l'Esprit saint qui habite en l'homme officie en tant que prêtre au-dedans de lui. En son cœur se trouve un sanctuaire où tout chrétien célèbre la prière intérieure[3].
Notes et références
- André Louf, « Introduction à Syméon de Taibouteh », Collectanea cisterciensia, 64, 2002, p. 30.
- Ibid., p. 31.
- André Louf, A la grâce de Dieu. Entretiens avec Stéphane Delberghe, Namur, Fidélité, 2002, p. 159.