Sylvie Cachin
Sylvie Cachin est une cinéaste franco-suisse, née à Payerne[1].
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Elle est l’autrice notamment de deux longs-métrages documentaires et d’un moyen-métrage de fiction qui lui ont permis de prendre part à de nombreux festivals à travers le monde. Ces multiples voyages et les riches rencontres et échanges culturels qu’ils induisent l’ont profondément marquée. L’accueil généreux des responsables, les discussions émouvantes avec les publics, la plongée au cœur d’autres cultures révèlent la place immense du cinéma dans la vie des gens et son pouvoir de changement. En 2018, elle devient directrice du festival Everybody's Perfect – Geneva International Queer Film Festival[2].
L’ensemble de son travail s’attache à l’exploration des niveaux de réalité, des multiples perceptions de la réalité et aux matérialisations de l’inconscient, du rêve et de l’imaginaire avec les outils du cinéma. Elle est ainsi influencée par les travaux de David Lynch, Federico Fellini, Agnès Varda, Luis Buñuel, Chantal Akerman ou encore F.W. Murnau.
Dès 2005, elle commence à côtoyer des personnes militantes en faveur des droits des femmes et des droits LGBTIQ+, et prend conscience de sa propre implication activiste.
En 2010, elle obtient une bourse Pro Helvetia pour conduire un projet culturel original et contribuer au dialogue entre différentes cultures. Elle part six mois en résidence en Afrique du Sud : une immersion dans une culture complexe et passionnante, un tournant dans sa vie. Sa rencontre avec des artistes et activistes noires sud-africaines, débarrassées de tout scrupule vis-à -vis du récit biaisé de leur histoire, la conforte dans son propre désir d’émancipation. Cette résidence est une profonde source d’inspiration, qui consolide son tempérament naturel à initier des choses inédites, à montrer des idées hors-normes, et libère sa relation à la création.
Formation
Au cours de ses études pour un diplôme de licence à l’Université de Lausanne (UNIL) en sections Histoire de l’art, Italien et Histoire et esthétique du cinéma, elle suit des programmes Erasmus. Neuf mois à Rome (La Sapienza) en 1993-1994 en Langue et Littérature auprès de Alberto Asor Rosa, puis six mois à Paris (Paris I - Panthéon-Sorbonne) en 1995 en Cinéma notamment auprès d’Éric Rohmer. À la suite de ces multiples expériences, elle entre à l’École Supérieure d'Art Visuel, section cinéma de Genève (actuelle Haute École d'Art et de Design - HEAD) pour un Master Arts Visuels – HES-SO, obtenu en 2003. Elle parfait sa formation en suivant différents stages (direction d’acteurs avec Pico Berkowitch, Paris) et atelier (scripte avec Barbara Krieger, Zurich) et obtient des diplômes professionnels complémentaires (notamment assistante de réalisation au Cifap, Paris).
Durant ces années d’apprentissage, elle réalise plusieurs films, courts et moyens-métrages de fiction, certains en pellicule 16 mm. Hors-service (1999, fiction-documentaire, 25 minutes) est projeté en salles à Lausanne et Genève. L’Amalgame (2001, fiction, 16 minutes) est sélectionné aux Journées de Soleure (Suisse) et au Festival de films de femmes de Bruxelles Elles tournent (Belgique). Son film de diplôme Titina (fiction, 25 minutes) rencontre un grand succès et voyage dans de nombreux festivals à travers le monde (Palm Springs, Mostra Lambda à Barcelone, Queersicht à Berne, Mix Brazil à Sao Paulo, Turin International Gay and Lesbian Film Festival, Outfest à Los Angeles, Gay Festival à Budapest, Outsiders à Liverpool, Image+Nation à Montréal). Il est le premier film tourné à la HEAD montrant une relation lesbienne à l’écran.
Elle pratique également différents métiers auprès d’autres cinéastes. Scripte pour Larsen de Carlo de Rosa (court-métrage de fiction, 2008) récompensé du Meilleur court-métrage au Beverly Hills Film Festival et de la Médaille d’or au Brno Short Film Festival. Régie pour On dirait le Sud de Vincent Pluss (long-métrage de fiction, 2003) lauréat du Prix du cinéma suisse 2003. Lumière pour Quartierpark Nord de Luise Husler (court-métrage de fiction, 2002). Assistante caméra pour Chérie, je t’aime d'Anita Holdener (court-métrage de fiction, pellicule 16mm, 1998). Caméra pour Ein himmlisches Eis d'André Lehman (court-métrage de fiction, pellicule 16mm, 1998).
Carrière professionnelle
Collaborations cinématographiques
En 2001, elle est caméra pour le film La Parade de Lionel Baier, un long-métrage documentaire militant sur les questions LGBTIQ+ au coeur du canton conservateur du Valais, à l’approche de la 1ère « gay pride » organisée à Sion.
Caméra encore pour deux longs-métrages documentaires, La Voix des sirènes (Ioanna Solidaki, 2008) et Il traghetto (Sandra Ferrara, 2009) Elle est également assistante de réalisation pour 4 aventures de Sophie D. (Johanne Pigelet, 2005), L’appartement (Johanne Pigelet, 2007) et Omena (Vera Ephraim, 2014).
Cinéaste et productrice
En 2004, elle fonde la société de production Lunafilm afin d’assurer de son indépendance artistique. La même année, elle produit et réalise un film documentaire sur son amie Claudette Plumey, née de sexe indifférencié (intersexe), activiste, membre puis co-présidente du comité d’Aspasie, Fondatrice et présidente de l’Association de Défense des Travailleuses du Sexe à Genève, cycliste, etc. Le film Claudette sort en 2008 et reçoit le Prix Ida Feldman au festival MixBrasil de Sao Paulo et le Prix du meilleur film au Porn Film Festival de Berlin. Il reçoit d’élogieuses critiques et voyage dans une vingtaine de festivals du monde.
En 2010, lors de sa résidence en Afrique du Sud, elle réalise son deuxième long-métrage documentaire, gODDESSES. Sorti en 2011, il est présenté au Festival international du film de Locarno, à Visions du Réel à Nyon, en Ethiopie, et dans plus de 20 festivals autour du monde.
Festivals
Outre les invitations reçues pour participer et présenter ses films au sein de festivals internationaux, elle a travaillé pour plusieurs festivals à Genève, son lieu de résidence. En 2004, puis de 2014 à 2016, elle participe à l’organisation du festival Filmar en América latina. En 2009-2010, elle est mandatée pour co-créer avec Antoine Bal une section queer – intitulée «Mauvais Genre» – pour la 20e édition du festival Black Movie. De 2011 à 2013, elle est responsable du jury des jeunes de ce même festival. De 2014 à 2016, elle est chargée de programmation du festival Everybody's Perfect.
En 2018, elle prend la direction artistique et générale du festival Everybody's Perfect – Geneva International Queer Film Festival. Elle assure cette direction, chaque année, depuis lors.
Autres travaux audiovisuels
Elle réalise et monte des films pour l’ONG Santé Sud en Mongolie en 2017. La même année, sur commande du Musée d'Art du Valais, à Sion et dans le cadre de l’exposition au Pénitencier En Marche : faire un pas c’est faire un choix, elle expose un montage d’extraits vidéos sur le thème de la marche, présenté au cœur du parcours muséal et artistique (juin 2017-janvier 2018). Entre 2002 et 2009, elle produit de nombreuses vidéos de reportage, institutionnelles ou à visée journalistique. En 2010-2011, elle effectue des captations de spectacles de danses et de performances de plusieurs artistes à Genève et en Afrique du Sud.
Filmographie
Courts-métrages et moyens-métrages
- 1995 : À défaut des sens, co-réalisation avec Mireille Berton et Yann Amstutz
- 1997 : Happy Birthday, co-réalisation avec Nayef Yassine
- 1998 : Rouge de cinéma
- 1999 : Hors-service
- 2001 : L’Amalgame de Séverine Leibundgut
- 2003 : Palais Mascotte
- 2004 : Titina
- 2005 : Geneva.October.2005
- 2005 : Conférence européenne sur les métiers du sexe, les droits humains et la migration
- 2014 : The gogos of Kayelitsha
- 2015 : Polyamourous
Références
- « Sylvie Cachin », sur swissfilms.ch (consulté le )
- « Huitième édition dense du festival de films LGBTIQ+ Everybody's Perfect », RTS Info,‎ (lire en ligne, consulté le )