Société lyonnaise des forces motrices du Rhône
Fondée en 1892 à Lyon, la Société lyonnaise des forces motrices du Rhône (SLFMR) était un des premiers grands groupes privés de distribution et de production de l'électricité avant-guerre en France.
Histoire
La Société lyonnaise des forces motrices du Rhône a été constituée à l'occasion d'une demande de concession accordée le pour le canal de Jonage, long de 19 kilomètres, qui alimente la centrale hydroélectrique de Cusset.
Les travaux ont commencé en septembre 1894 pour se terminer en 1899 et occupe 3000 personnes. À elle seule, la centrale hydroélectrique de Cusset, avec ses 16 turbines, doit développer autant d'électricité que les 136 centrales en activité en France. L'une de ses missions est d'assurer la production d'énergie électrique pour l'industrie de la soie et les tramways de Villeurbanne.
L'accord de 1900 entre le Gaz de Lyon et la Société lyonnaise des forces motrices du Rhône, les deux sociétés qui distribuaient l'électricité à Lyon ne fut pas renouvelé et fit place à une concurrence acharnée, avec guerre de tarifs et recherche de grandes réserves d'énergie. Dès 1910, la Société lyonnaise des forces motrices du Rhône entre en pourparlers avec la Société Grenobloise de Force et Lumière, pour des achats de courant et pour l'aménagement en commun de nouvelles chutes d'eau dans les Alpes[1]. Cette dernière, par suite de ces accords, noue des ententes avec la Société Hydroélectrique de la Bridoire et la Société Française des Forces Hydrauliques du Rhône. Elle se tourne aussi en 1912 vers une affaire de chutes d'eau dans la Haute-Isère, prend d'abord une part importante dans la Société qui l'a étudiée, puis rachète la totalité de ses actions.
Le Gaz de Lyon, de son côté, importe de l'énergie de Moûtiers, en Savoie, en achète également à la Société Grenobloise de Force et Lumière et constitue en 1911, en association avec la Compagnie Continentale Edison, la Société Hydroélectrique des Forces du Fier, au capital de 4 millions de francs[1].
À la suite de plusieurs augmentations de capital, la Société lyonnaise des forces motrices du Rhône a doublé ses capitaux propres[2], qui passèrent de 25 millions à 54 millions de francs entre 1902 et 1926. Dans les années 1920, le groupe se développe dans la production hydroélectrique : il a en projet le futur barrage de Tignes[3] et le barrage de Jons, destiné à limiter le débit du canal de Miribel et favoriser celui du canal de Jonage pour augmenter la puissance de la centrale hydroélectrique de Cusset.
Avant même que ce projet ait été mené à bien, la Société lyonnaise des forces motrices du Rhône a fait l'objet d'un raid boursier à la fin des années 1920. En août 1930, L'Énergie industrielle a acheté 12000 actions à la Compagnie d'électricité de l'Est, ce qui lui a permis de s'emparer de la SLFMR[4].
Notes et références
- "La concentration des entreprises, un cas particulier : l'industrie hydro-électrique des Alpes", par Jean Néré dans "Mélanges d'histoire sociale" (1944)
- "Le Crédit lyonnais, 1863-1986: études historiques", page 473, par Bernard Desjardins - 2003 -
- Le Crédit lyonnais, 1863-1986 : études historiques, page 475, par Bernard Desjardins - 2003 -
- Le Crédit lyonnais, 1863-1986 : études historiques, page 475, par Bernard Desjardins - 2003 -