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Slobodan Pajic

Slobodan Pajic est un artiste français né en Yougoslavie en 1943. Il commence très tôt à travailler avec des nouvelles technologies pour créer des formes graphiques et abstraites. Il emploie des techniques de hasard à la limite des technologies et traduite des formes ainsi créées en vidéos, photographies, films, objets et installations.

Slobodan Pajic
Slobodan Pajic 2018
Biographie
Naissance

Srpski Vakuf
Nationalité
Activités
Autres informations
Site web
Ĺ’uvres principales
Destruction du son et de l'image, Passage de l'espace fermé à l'espace ouvert, Mémoires, Réflecteurs d'images, Capteurs d'images

Biographie

Né le , Slobodan Pajic est arrivé à Paris en 1966 pour étudier l'histoire de l'art à la Sorbonne, mais sera bientôt encouragé à se réorienter vers sa propre peinture. Il vit et travail à Paris et est devenu citoyen français.

Au début des années 70, sa peinture abstrait et géométrique lui avait apporté le succès, mais sa passion pour les nouveaux médias en tant que “nouveaux supports” pour création avait très tôt gagné et en 1972 son exposition personnelle au Centre américain à Paris, Racine carré dans un carré consistait de l'organisation de l'espace avec la lumière laser.

Dès que la vidéo demi-pouce devient disponible, Pajic commence une série de courtes vidéos uniques: en exploitant l'incapacité de la vidéo à capter un moment précis par le fait qu'il scannait la scène en lignes, il introduit des changements abrupts en cassante des surfaces réfléchissantes devant la caméra.

Le nouveau Centre Pompidou Ă  Paris avait assurĂ© dans ses studios vidĂ©os la post-production d'une compilation de ses courts films, Sans titre : Destruction du son et de l'image, et l'avait prĂ©sentĂ©e dans de nombreuses expositions. Ă€ la suite du succès de ce film auprès des critiques, le MusĂ©e national d'Art moderne a commandĂ© Ă  Pajic la première vidĂ©o produite dans leurs nouveaux studios professionnels.Sans titre 77 : Passage de l'espace fermĂ© Ă  l'espace ouvert est un film abstrait en couleurs saturĂ©es qui continue Ă  occuper une position unique dans l'histoire de l'art vidĂ©o.

En 1980 Pajic s'est installé dans un nouveau studio à Paris où il a commencé une série d'installation employant les écrans vidéo traités et les projections.

Un RĂ©flecteur d'images est constituĂ© d'un Ă©cran vidĂ©o miroir sur le mur, devant lequel est posĂ© sur un socle un moniteur vidĂ©o avec un film abstrait et rĂ©pĂ©titif accompagnĂ© d'un signal Ă©lectronique. Au fur et Ă  mesure que le spectateur approche l'Ă©cran pour voir le film, sa propre rĂ©flexion devient partie de l'expĂ©rience.

Les Capteurs d'Images sont composĂ©s d'un Ă©cran vidĂ©o sur le mur, devant lequel est placĂ© un projecteur sur un socle en Plexiglas. L'Ă©cran est prĂ©parĂ© avec un mĂ©lange de matĂ©riaux qui capte la projection et le restitue dans le noir. Comme une impression dans la mĂ©moire courte, l'image s'Ă©vanouit lentement, avant d'ĂŞtre remplacĂ©e par une autre.

En 1996, le MusĂ©e national d'art moderne a commandĂ© une installation de cette sĂ©rie, MĂ©moires, pour la commĂ©moration de son cinquantième anniversaire. Le rĂ©sultat, une grande installation multi-Ă©crans, Ă©tait inaugurĂ© dans l'exposition anniversaire Made In France. Au son d'un lance-roquettes « Orgue de Staline Â», images de guerre sur film sonore 16 mm en mouvement dĂ©composĂ© impressionnent un Ă©cran vidĂ©o prĂ©parĂ©, puis disparaissent abruptement, laissant l'image latente sur l'Ă©cran Ă  s'effacer lentement en silence. Sur l'autre cĂ´tĂ© de la pièce, 4 projections d'images fixes de combats et rĂ©fugiĂ©es apparaissent dans des rafales violentes et disparaissent dans le noir. La pièce est un rĂ©quisitoire Ă©mouvant de la guerre et de l'agression.

Au dĂ©but des annĂ©es 80, Pajic a commencĂ© une longue sĂ©rie d'Ĺ“uvres picturales basĂ©es sur les formes abstraites crĂ©Ă©es par l'incapacitĂ© de la lumière laser Ă  passer Ă  travers certaines distorsions de matière. Il Ă©largit ces expĂ©riences en l'intĂ©grant cette technologie aux nombreuses installations dans lesquelles les rayons lumineux confrontent des matĂ©riaux transparents et rĂ©flĂ©chissants et crĂ©Ă© des figures abstraites dans l'espace.

Puis il construit un dispositif de haute fréquence et réalise une série d'électrophotogrammes, d'après des recherches de Nikola Tesla, dans lesquelles l'image est composée de minuscules points de lumière émise par la matière même de l'objet vivant. Son utilisation des nouvelles technologies révèle l'image dans toute sa brillance et complexité.

Malgré la très haute technicité de sa démarche, son approche et sa méthode sont directes et intuitives. L'art vidéo est pour lui, comme la poésie, une création spontanée donnant libre cours à l'imagination pour redéfinir la manière de créer une œuvre plastique. Utiliser une bande vidéo, comme il utilise une toile, lui permet de travailler en direct, de recommencer, d'effacer, de visionner une action en cours.

Sources

  • Pierre Emmanuel, et al. French Art VidĂ©o (Paris, Center for Media Art, 1980)
  • Dany Bloch. L'Art vidĂ©o 1960/80-82 (Locarno, Flaviana, 1983).
  • Kathy Rae Huffman, et al. VidĂ©o: A RĂ©trospective 1974-1984 (Long Beach Museum of Art, 1984),
  • Jose Coira-Nieto et Nancy Wilson-Pajic. Slobodan Pajic (La Couronne, CGAI, 1994).
  • StĂ©phanie Moisdon, "Slobodan Pajic", dans Germain Viatte, et al. VidĂ©o et Après: La Collection vidĂ©o du MusĂ©e national d'Art moderne (Paris, Centre Georges Pompidou — CarrĂ©, 1994).
  • Nancy Wilson-Pajic, « Slobodan-Pajic : MĂ©moires », Le Magazine du Centre, no 98, mars-, p. 29.
  • Jean-Damien Colin, « MĂ©moires de la persistance : sur MĂ©moires de Slobodan Pajic », Episodic 3, Ă©tĂ© 1997, p. 16-17.
  • Françoise Parfait, VidĂ©o : un art contemporain, (Paris, Ă©d. du Regard, 2001), pp. 86-88.

Notes et références

    Liens externes

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